A propos du film “Hannah Arendt” de M. Von Trotta Alain Finkielkraut, philosopheAnnette Wieviorka, historienne

En avril dernier, le film de la cinéaste allemande Margarethe VON TROTTA sortait sur les écrans de
France et retraçait les années 1960-1963 de la vie de Hannah Arendt, au cours desquelles elle suivit
le procès d’Adolf Eichmann, l’organisateur de la déportation des juifs d’Europe vers les chambres à
gaz d’Auschwitz-Birkenau, pour le magazine américain New Yorker.
Son séjour à Jérusalem, lieu du procès, fut relativement bref et dans sa série d’articles la philosophe
décrit Eichmann comme un homme médiocre et obéissant. Elle fait émerger le concept de « la banalité du mal ». Son opposition au sionisme, sa condamnation sans nuances des conseils juifs,
les judenräte, lui valurent l’hostilité de nombre de ses amis et de la communauté juive américaine
en général.

Le film de Margarethe VON TROTTA, interprété par Barbara Sukowa et Axel Milberg, suit d’assez
près les analyses et les thèses développées par Hannah Arendt.
Au-delà des critiques élogieuses et du succès public, le film a provoqué à son tour des réserves et
des polémiques.

Annette WIEVIORKA apporte son point de vue d’historienne sur ce film de fiction et sur les analyses de Hannah ARENDT qui ont donné lieu à controverses.
Alain FINKIELKRAUT, l’un des philosophes les plus familiers de l’œuvre de Hannah Arendt,
donnera ses réactions.

La cinéaste Margarethe VON TROTTA, prise par la réalisation d’un nouveau film, a été contrainte, à regret, de suspendre sa participation à cette soirée programmée à son intention. jpg_HA1.jpg

Au vif de l’histoire Anna Senik, directrice de recherche émérite au CNRSClaude Berger, écrivain, essayiste, poète, journaliste

En 1992, une douzaine de citoyens, Juifs et non Juifs, se réunirent en
« Comité Vel’ d’Hiv’ 42 » et lancèrent un appel au Président François Mitterrand lui demandant de reconnaître la responsabilité de « l’État français de Vichy » dans les crimes commis contre les Juifs de France.
Au nom de la vision selon laquelle la République française n’avait pas
de responsabilité dans les actes du régime de Vichy, cette demande fut
refusée. Cette prise de position provoqua une vaste polémique en
France, y compris dans la communauté juive.

Le 16 juillet 1995, le Président Jacques Chirac fit une déclaration officielle de reconnaissance de la responsabilité de la France.
Dans ce récit, Anna SENIK s’appuie sur ses archives et ses souvenirs
pour rendre compte « de la manière dont l’action politique de ce comité
a contribué à intégrer dans la mémoire nationale les crimes de Vichy
contre les Juifs ».

« Né en 1936 au cœur du Marais parisien, porteur de l’étoile jaune
à six ans, Claude Berger est une personnalité aux multiples facettes.

Ancien dentiste, restaurateur et chanteur yiddish, il est d’abord un
écrivain engagé, en rupture depuis des décennies avec une gauche
qu’il juge moribonde et l’un des premiers théoriciens de la fin du
salariat. ».
C’est ainsi que l’auteur de cet essai se présente dans son blog
(www.claudeberger.fr), essai dans lequel il tente d’élucider la
question du « pourquoi » de l’antisémitisme plutôt que du
« comment », depuis les formes du passé jusqu’à celles qui se
déguisent dans l’antisionisme contemporain.jpg_Berger.jpg

Le féminisme face aux dilemmes juifs contemporains par Nelly Las, spécialiste du judaïsme contemporain et du féminisme

Comment des femmes juives, engagées dans les mouvements
féministes occidentaux, arrivent -elles à concilier leurs particularismes identitaires et/ou religieux, sans renoncer à leurs
vocation universaliste ?
C’est le sujet que l’historienne Nelly Las a étudié et développé.
Cette réflexion, qui s’appuie sur des témoignages et des documents de divers pays, concerne toutes les formes d’intersections entre universalisme et particularismes dans nos sociétés.
DANIELLE BAILLY (linguiste) présentera NELLY LAS, autour de laquelle interviendront aussi JACQUELINE FELDMAN (sociologue), RÉGINE DHOQUOIS (juriste) ainsi que Liliane KANDEL
(Sociologue, Responsable du Centre d’études et de recherches féministes
de l’université Paris-VII) et RÉDITH ESTENNE (Professeur de lettres) pour témoigner de leur judéité diasporique et laïque.
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Cinéma israélien : Salah Shabati

Les Amis de la Langue et de la Culture Hébraïques vous convient à leur première séance de cinéma israélien : une comédie satirique de 1964 qui évoque avec humour l’intégration difficile des Juifs marocains au début des années soixante face aux kibboutznikim ashkénazes, plutôt “surs d’eux et dominateurs”.

Le ciné-club s’adresse donc à à tous les spectateurs désireux d’entendre et de pratiquer l’hébreu : tous les niveaux sont les bienvenus, sachant qu’il n’y aura pas de traduction simultanée durant le débat.
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La Confrérie : enquête chez les Frères musulmans en présence du réalisateur, Michaël Prazan

Le film de Michaël PRAZAN fait l’historique de ce mouvement traqué par les régimes dictatoriaux, laïques et nationalistes arabes mais qui vient d’arriver au pou-voir en Egypte et en Tunisie et qui exerce une influence grandissante dans de nombreux autres pays musulmans.

Le but ultime de la Confrérie est l’instauration du « Califat mondial », c’est-à-dire d’un monde soumis entièrement aux lois et principes islamiques, se donnant tout le temps nécessaire pour arriver à cet objectif final.
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L’étoile du matin : une mise en scène musicale par Guila Clara Kessous, Alexis Kune et Charles Rappoport

L’étoile du matin est un retour aux sources de l’auteur du Dernier des Justes. Ce conte fantastique permet à Schwartz-Bart d’oser pénétrer jusqu’au coeur d’Auschwitz et de prononcer, dans les dernières pages, un kaddish renouvelé, resté longtemps impossible, qui scelle une véritable réconciliation avec la nature.

Dans L’étoile du matin, la musique et la nature la place ont une
place centrale. Proposer une adaptation et une mise en scène musicale de ce roman paraît alors comme une évidence ; l’écriture se fait chant à la gloire de la nature.
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Les Juifs et la Pologne par Jean-Charles Szurek, Directeur de recherche émérite au CNRS

À la lumière de nouvelles sources archivistiques, des historiens, des anthropologues, des psychologues, des sociologues, des littéraires polonais ont revisité les rapports entre les juifs et les Polonais à partir de thèmes « sensibles » : la délation et le chantage; la réalité de l’aide du gouvernement polo-nais en exil ; la situation des Justes polonais, l’attitude à l’égard des réfugiés juifs des confins de l’est de la Pologne ou encore la réticence généralisée à donner une place aux survivants juifs dans la reconstruction nationale. La Pologne est le troisième pays d’Europe, après l’Allemagne et la France, à reconnaître les crimes du passé en termes de repentance et de tentative d’élucidation de sa part de responsabilité, alors que d’autres pays européens, de l’ex-bloc soviétique notamment, résistent à admettre une implication nationale au génocide perpétré par les nazis.

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Soirée hommage à Anne-Lise Stern par Nathalie Zajde, psychologue clinicienne et Maître de conférences à Paris VIIIJean-Pierre Winter, psychanalysteet François Ardeven, psychanalyste, professeur de lettres classiques, lecteur du midrash au Centre Medem

La psychanalyste Anne-Lise Stern s’est éteinte le 6 mai 2013 à Paris à l’âge de 92 ans. Déportée à Birkenau où elle est arrivée le 15 avril 1944, évacuée ensuite à Theresienstadt, elle devint, membre de l’Ecole freudienne et l’une des plus importantes psychanalystes françaises.

Il y a dans l’oeuvre unique d’A.-L. Stern, si dense, une réflexion sur le témoignage, son exigence, ses limites, une méditation sans pareille sur les rouages de la déportation et sur la dévastation que l’humain peut causer à l’humain.
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