Le livre de Jonas par François ARDEVEN avec Claude BIRMAN

François ARDEVEN est professeur de lettres classiques, psychanalyste et lecteur du midrash au Centre Medem.

Claude BIRMAN est philosophe.

Pour cette quatrième leçon, François Ardeven et Claude Birman partageront l’étude.

Vous trouverez ci-dessous quelques lignes rédigées par Claude BIRMAN qui introduisent cette leçon sur Jonas :

Nous réfléchirons ensemble à la signification des fameuses
conduites d’évitement et de retour de Jonas,
et à leur toujours complexe actualité.

Elie Wiesel raconte dans ses Mémoires qu’à la question de Hans Jonas (!) :
« Comment peut-on croire en Dieu après Auschwitz? », qu’il posait à New-York à Menahem Schneerson, le Lubavitcher rebbe,
celui-ci répondit, en lui versant un verre de vodka : « Comment peut-on croire en l’homme après Auschwitz ? »

De fait, tout comme Yona la colombe de Noé de Genèse 8,8, (et de Picasso !) ne trouve pas aisément où poser ses pattes hors de l’arche, et craint l’eau autant que le Chat du Rabbin de Joann Sfar, le prophète Jonas-Yona se montre plus que réticent vis-à-vis du flux et du reflux de la perversité des Nations.
Il appréhende même si bien de se mouiller les pieds, que, mesure pour mesure, il se retrouve jeté à l’eau !

C’est que l’eau ne recule, comme lors de la traversée de la Mer Rouge, que si l’on s’avance résolument vers elle. Cf Exode,14,15 :  » Et Hachem dit à Moìse : « Qu’as-tu à crier vers moi? Dis aux enfants d’Israël d’avancer ! ».
« Supposant toujours le meilleur et par là le faisant advenir », dit ainsi le philosophie Alain, certes non sans risques.
Mais naître n’est-il pas venir au monde, comme savent les sages-femmes ?

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