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J’ai perdu un bédoin dans Paris
Arthur Essebag
Grasset, 336 pages
Arthur, l’animateur de radio, télévision et producteur, nous livre un témoignage émouvant, sincère et poignant sur l’impact du 7 octobre sur sa vie et sur son engagement personnel de tous les instants depuis cette date.
4ème de couverture :
« Je m’appelle Arthur Essebag.
Depuis toujours, je vous divertis à la télévision. Je ne vous ai jamais parlé d’autre chose, car j’ai toujours considéré que ce n’était pas mon rôle.
Jusqu’à ce matin où l’impensable a surgi. Des milliers de terroristes. Des villages anéantis.
En quelques heures : 1 200 vies sauvagement brisées. D’autres traînées dans des tunnels, en otages.
Si le monde allait bien, il aurait pleuré. Comme moi j’ai souvent pleuré pour le monde. Mais ce jour-là, une partie de la planète s’est tue.
C’était le 7 octobre 2023. Le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah.
Ce fut une bascule, une descente aux enfers où j’ai entraîné ma famille, mes proches, dans une apnée interminable. Je voyais dans leurs yeux ma peur reflétée, ma colère, mon impuissance. Alors j’ai pensé à ma mère. À mes racines. À cette Histoire tatouée dans mon sang. Et mon ADN s’est mis à hurler : j’ai dit “Je” et j’ai dit “juif” .
Presque malgré moi. Je suis devenu une voix, dans le vacarme et le mensonge.
Et j’ai écrit. Parce que je n’avais plus d’air. Pour survivre. Pour transformer la douleur en action.
De mes voyages en Israël, sous les missiles du Hamas, de mes amis perdus et de ceux retrouvés, entre les larmes et les rires, est né ce livre. Un cri qui traverse les frontières. De Tel-Aviv à Gaza. Un cri qui nous demande : où est passée notre humanité ?
J’ai perdu un Bédouin dans Paris est mon premier livre.
Et ce Bédouin, finalement… c’est moi. »

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Ne courez pas ! Marchez !
Roman et Ryszard Polanski
Flammarion – 288 pages
L’Occupation de la Pologne et la guerre vues à travers les souvenirs d’un enfant et par son père, victimes de l’antisémitisme et du nazisme: voilà l’objet de ce recueil de témoignages des Polanski – père et fils – recueillis en 2006 pour Roman, et en 1974-1975 pour son père Ryszard (lettre relatant son vécu au camp de Mauthausen suivie de mémoires rédigées à la demande de son fils).
Si l’on retrouve évidemment certains faits relatés dans le documentaire de 2021 « Promenade à Cracovie », le ton est ici beaucoup plus grave et les textes truffés de propos édifiants et percutants. Au-delà même des nationalités et des religions, que ce soit au ghetto de Varsovie, à celui de Cracovie (et son terrible camp de Płaszów), à l’effroyable Camp de Mauthausen ou lors des différentes fuites, père et fils décrivent, à leur façon, l’humanité sous tous ses aspects: le brave jeune homme polonais du Baudienst qui a permis au jeune Roman de quitter l’Umschlagplatz en lui criant « Ne courez pas ! Marchez ! » pour ne pas attirer l’attention des Allemands ; certains Juifs zélés obéissant, sans états d’âmes, aux pires ordres nazis contre leurs coreligionnaires ; les faux amis polonais bassement profiteurs ayant trahi leurs promesses ; les ignobles Nazis au sadisme sanguinaire exacerbé et à l’inhumanité débordante. Dans les écrits du père, on perçoit son sentiment désabusé et peut-être même sa déception face à l’évolution du monde après ce cauchemar quotidien et ô combien meurtrier long de plus de cinq années.
Ces témoignages sont essentiels à connaître pour lutter contre la banalisation du Mal et ses conséquences.

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Une génération passe, une génération vient
Peretz Markish
Rachel Ertel (traduction)
L’Antilope, 512 pages
Une génération passe, une génération vient est un roman majeur de Peretz Markish.
Par la maîtrise de ses mots et la richesse de sa langue, il fait revivre une bourgade d’Ukraine au tournant du XXe siècle. Une bourgade dans laquelle Juifs et non-Juifs ne cohabitent, pas toujours pacifiquement, et où la modernité va bouleverser la vie traditionnelle juive. Du côté des anciens, on rencontre Mendl le meunier, Motl le cocher, Yoynè Berman le riche propriétaire de la tannerie, ou Zalmen le gérant de la tannerie… Du côté des plus jeunes, des liens se tissent, des désirs d’évasion apparaissent, des engagements politiques se déclarent loin de la tradition juive. Ezra, le fils de Mendl le meunier, cherche, lui, à échapper à la conscription et à fomenter une révolution;
Un roman puissant, un « roman de poète », ainsi que le qualifie Rachel Ertel.

Et toujours la possibilité d’emprunter les livres de novembre – décembre
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NOS COEURS DÉRACINÉS
Marie Drucker
Grasset, 160 pages
Qu’est-ce que l’identité juive ? Avec sa grande rigueur journalistique, Marie Drucker tente de répondre à cette vaste question dans ce court essai fort réussi. L’identité juive – la judéité – est une quête permanente, c’est « se confronter à la vastitude des possibilités d’être », d’autant plus lorsqu’on est né dans une famille où « l’inconnu n’est pas l’avenir mais le passé ». Afin de mieux saisir son ressenti d’ « exil intérieur », la journaliste nous retrace l’histoire de ses aïeux originaires de Bukovine et de Pologne, comment ces « cœurs déracinés » arrivèrent en France et y vécurent la Shoah qui engendra une nouvelle identité de Juifs « sans foi, sans croyance, sans patrie, sans langue ». Mais toujours avec la volonté d’être intègres, irréprochables et de transmettre ces valeurs à leurs enfants. Notons de très intéressantes remarques sur certains témoignages de son grand-père, Abraham Drucker, médecin aux camps de Drancy et de Compiègne.
Puis elle aborde la résurgence de l’antisémitisme, protéiforme, se renouvelant au gré de l’actualité, et qui vise à nier l’existence même du peuple juif qui a pourtant tant apporté aux autres nations au cours de son histoire.
Un ouvrage indispensable rappelant que « maintenir le cap de son identité est difficile et la lucidité, un combat ».

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CE PAYS QUI N’AIMAIT PAS L’AMOUR
Yaroslav Trofimov
Istya et Cie, 524 pages
En 1930, Debora, jeune juive de 17 ans quitte sa campagne natale pour s’installer à Khakiv. Elle y rencontre Samuel.
Ils tombent amoureux et se marient. Leur avenir semble tout tracé mais il s’assombrit rapidement.
L’Holodomor (famine provoquée par Staline) ainsi qu’une répression sanglante font rage en Ukraine. Samuel est arrêté et condamné à 10 ans de travaux forcés. Debora reste seule avec leur fils.
Lorsque la seconde guerre éclate, pour survivre et protéger sa famille, Débora est contrainte de renoncer à son identité et à sa religion.
Ce livre, en racontant l’histoire de Débora, raconte en réalité l’histoire des juifs d’Ukraine de 1930 à 1954

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LEURS MOTS À EUX
Rachel Shalita
L’Antilope, 352 pages
Tel-Aviv années 1950, Tzipi est une petite fille unique, naïve et curieuse. Elle grandit entre un père décontracté, passionné de musique classique qui l’adore et une mère inquiète pour laquelle les préoccupations concernant la santé surpassent l’amour maternel.
Les parents nés en Pologne, utilisent le yiddish comme langue de l’intimité, dont Tzipi est exclue
Comme toute famille, celle-ci a son propre vocabulaire, un mélange de vrai yiddish ; des mots qui sonnent yiddish mais inventés ou des expressions en hébreu qui leur sont propres.
On découvre une famille de la classe moyenne : vie simple, loyauté à l’égard du pays, traumatisme d’avoir perdu tant de proches exterminés en Europe.
Un 3e roman extrêmement frais, tendre, souvent drôle, très sensible, vu à la hauteur d’une enfant.


