Livres de mars – avril 2022

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SMOTSHE, biographie d’une rue juive de Varsovie 

Benny Mer

L’antilope, 335 pages

Comment est-il possible de faire la biographie d’une RUE ? En lui redonnant la vie. C’est ce à quoi s’est attelé le journaliste et traducteur du yiddish Benny Mer. Avec détermination, avec méthode, avec minutie, il a accumulé un matériau d’ethnologue, traquant les données dans tous les domaines : souvenirs, archives, journaux, petites annonces, etc…

Cela donne un texte passionnant. Nous voyons revivre sous nos yeux une rue juive de Varsovie, ses habitants, ses commerces, ses enfants des rues, sa police, ses voyous, bref tout ce fourmillement humain où la misère joue un grand rôle ; mais aussi la culture ! Il y eut un théâtre dans cette rue ; on y découvrit les premiers films !

C’est à travers un poème yiddish, « Mayn schvester Hayè », de Binem Heller, mis en musique par Chavè Alberstein, que commence cette découverte : « Smotshè-gas mit di krumè trep ». C’est la « recherche mélancolique de la rue perdue » (page 31). C’est aussi un émouvant hommage à un monde yiddish disparu.

Un récit magnifique et bouleversant

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LES NÉTANYAHOU

Joshua Cohen

Grasset, 347 pages

Ce roman drôle et grave tout à la fois nous donne l’impression d’avoir affaire à Deux peuples juifs : celui des Etats-Unis, venu des shtetlech d’Europe de l’Est, qui se défait peu à peu de sa culture pour s’assimiler ; celui d’Israël, vu comme une bande de malappris emplis de Chutzpeh.

Les travers de ces deux cultures sont présentés sous un même jour ironique, mais il me semble que les Nétanyahou ont droit à un « traitement de faveur » !

Le modeste professeur Blum, titulaire dans une petite université de province, est chargé d’une mission délicate par ses pairs. Etant le seul juif, on lui a demandé d’examiner la candidature d’un certain Professeur Nétanyahou, spécialiste d’histoire juive médiévale. Cette famille agitée, dévastatrice, indomptable s’installe chez les Blum, suite à la décision de… Mme Nétanyahou.

De son côté, Blum est nanti d’une famille compliquée en raison des origines de ses parents et beaux-parents, les uns allemands, donc prétentieux ; les autres polonais, donc angoissés de naissance !

Nétanyahou s’avère être un tenant des théories révisionnistes de Jabotinsky, ce qui ne manque pas d’effrayer la communauté de professeurs férus de la Bible.

Blum quant à lui, est un Américain ayant bien intégré les règles de la bienséance américaine, n’aimant pas les conflits. Il sera servi ! Son seul gros problème étant l’adolescence tourmentée de sa fille Judy.

A travers le portrait de deux communautés juives décrites avec drôlerie (certaines scènes sont pleines de gags très amusants), Cohen ne prend pas partie. C’est sa fille Judy qui le fera, en déclarant qu’il n’y a qu’un seul et unique peuple sur terre : celui de l’espèce humaine en voie de disparition.

Excellent roman

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L’ÂME AU DIABLE

Yoram Leker

éd. Viviane Hamy, 288 pages

Selon une partie de la population d’Israël, celui qui « a vendu son âme au diable » se nomme Rezso Kästner : c’est pour sauver quelques 1684 juifs hongrois de la déportation qu’il a conclu un accord avec le diable en personne, c’est-à-dire Adolf Eichmann, ce bourreau soi-disant « banal ».

Ce livre est écrit en hommage à Kästner car l’auteur et sa famille lui doivent la vie. En racontant la vie de sa famille hongroise, écrite en parallèle avec celle de Kästner et de Joël Brand, Yoram Leker fait œuvre de témoin : il rétablit ainsi la véritable histoire, totalement incomprise par de nombreux dirigeants israéliens de la post-guerre. Incomprise ? Il faudrait plutôt dire « occultée », car révélant la lâcheté de Ben Gourion, la duplicité du juge Halévy. Le temps a fini par donner raison à l’auteur, puisque Kästner a été réhabilité. Hélas, il ne l’a pas su, ayant été assassiné par un voyou de l’extrême-droite.

Son histoire familiale est par ailleurs très émouvante ; les personnalités originales nombreuses et attachantes, leur volonté de vivre, nous touchent au plus haut point.

Ce texte n’est pas un roman : c’est un magnifique témoignage sur les juifs de Hongrie durant la Seconde Guerre mondiale.

PETER SPIER

un illustrateur juif américain un peu oublié (1927-2017)

L’album le plus célèbre de Spier est sans nul doute « Sept milliards de visages », paru à l’Ecole des loisirs en 1981.

Peter Spier est né à Amsterdam dans une famille juive. Son père était journaliste et satiriste. C’est lui qui l’a initié au dessin. Pendant la guerre, son père et lui ont été internés à Theresienstadt. Peter est entré à l’école d’art graphique d’Amsterdam à l’âge de 18 ans, après la guerre. Toute la famille a émigré aux Etats-Unis en 1950. Peter a débuté dans la publicité, avant de se faire un nom dans l’illustration pour la jeunesse.

Ses illustrations ont un style très reconnaissable : personnages tout petits, dessinés à la plume avec beaucoup de finesse, rehaussées de couleurs très gaies ; les détails sont représentés avec beaucoup d’exactitude ; son sens de l’observation fait merveille, en particulier dans les effets de masse où chaque détail est visible. Les enfants ne s’y trompent pas, capables de passer de longs moments à observer chaque page et à découvrir la richesse de l’illustration. Les thèmes qui ont inspiré Spier sont ceux d’un humanisme plein de tendresse. Il est titulaire de la médaille Caldecott, attribuée aux illustrateurs de livres pour la jeunesse les plus célèbres aux Etats-Unis (ex : Maurice Sendak)

Principaux titres encore disponibles en français, édités à l’Ecole des loisirs :

Sept milliards de visages

Le Cirque Mariano

Le livre de Jonas

LE PAIN PERDU

Edith Bruck

Ed. du sous-sol, 168 pages

Ce texte autobiographique est le résumé de toute une vie : la jeune Ditke et sa famille juive vivent à l’écart dans un petit village hongrois. Nous sommes à la veille de l’invasion de la Pologne et l’inquiétude est d’autant plus forte que l’hostilité se fait menaçante. Ditke est déchirée entre ses deux parents que la misère accable : d’un côté, son père, homme humble et silencieux ; de l’autre sa mère, profondément religieuse, dure à la tâche et avec les autres. L’arrivée des nazis, le départ pour les camps fait éclater la famille. Au retour, ils ne sont plus que quatre.

Se retrouvant en Israël avec ce qui reste de sa fratrie, Ditke ne parvient pas à vivre « normalement ». Elle fuit en Italie, pays dans lequel elle retrouvera un semblant de paix, devenant écrivain et témoin infatigable de la Shoah.

Ce livre semble raconté d’une seule traite, avec une grande simplicité. Ditke a survécu grâce à sa sœur Judit, enfermée avec elle dans les mêmes camps. Mais son parcours est celui d’une révoltée luttant contre la haine et pour la liberté.

Très intéressant

LA FILIERE

Philippe Sand

Editions de Poche

Oto Von Wächter adhère en 1923 au parti nazi.

Durant la guerre, il devient gouverneur de Cracovie puis du district de Galicie.

Dès 1945, après la défaite du Reich, il se cache à Rome. Il meurt en Italie en 1949 dans des circonstances suspectes.

Mais comment a-t-il pu échapper à la justice et de quelles complicités a-t-il bénéficié ?

Sa mort est-elle naturelle ?

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LA TRESSE DE MA GRAND-MÈRE

Anna Bronski

Actes sud, 208 pages

Au début des années 1990, un couple de Russes émigre en Allemagne avec leur petit fils, Max, âgé de 5 ans.

Ils sont accueillis dans un foyer de réfugiés juifs.

Malgré l’amour étouffant de sa grand mère, Max arrive à découvrir une culture étrangère et ce faisant grandit en cheminant pas à pas vers l’indépendance.

Divertissant, burlesque, *La Tresse de Grand-mère* joue avec la tradition du roman satirique russe.

Alina Bronsky a grandi du côté asiatique des monts Oural. À treize ans, elle quitte la Russie avec sa famille pour s’installer en Allemagne.

Acclamée par la critique allemande et américaine, elle est la lauréate de plusieurs prix littéraires;

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LE SILENCE EST D’OR

Yonatan Sagiv

L’Antilope,  430 pages

Après « Secrets de Polichinelle », voici la deuxième aventure policière de Oded Hefer, le détective privé de Tel-Aviv. Il est dépeint avec tous les codes de la modernité occidentale : homosexuel se sentant femme, il parle de lui-même en tant que telle ; il navigue dans un milieu qui lui ressemble ; sa vie est un échec à tout point de vue, sentimental, sociétal, familial.

Parti à la recherche du chat de sa grand-mère, laquelle vit en Ehpad, Oded découvre le cadavre d’un autre pensionnaire. Ecarté de l’enquête par la police, il ne peut s’empêcher de mener sa propre investigation…

C’est ainsi que nous entreprenons un voyage à travers tous les maux de la société israélienne de Tel-Aviv, ni pire ni meilleure qu’une autre ; le tout dans une langue crue et décapante, souvent pleine de drôlerie. Tableau à la fois saisissant et ironique, brut de décoffrage !

Excellent roman

Et toujours disponible la sélection de janvier – février

LES LARMES DE L’HISTOIRE, de Kichinev à Pittsburgh

Pierre Birnbaum

Gallimard, 199 pages

Dans cet essai d’une grande clarté, l’auteur montre combien la vie juive peut être différente d’un continent à l’autre ; en l’occurrence l’Amérique et l’Europe. Il base sa démonstration sur le travail d’historien de Salo Baron (1895-1989), celui-ci considérant que le judaïsme a trouvé en Amérique sa terre d’élection : pas d’antisémitisme d’état, pas de pogrom, pas de contrainte étatique due à la centralisation. Or, il faut désormais nuancer cette affirmation ; d’une part, le lynchage de Leo Franck à Atlanta, en 1914, a laissé des traces indélébiles dans la communauté ; d’autre part a eu lieu en 2018 le massacre de la synagogue de Pittsburgh.

Dès lors, que reste-t-il de la « goldene medinè » ? L’Amérique va mal et n’est pas tirée d’affaire : les slogans antisémites ont fleuri lors de l’attaque du Capitole et Trump n’a pas dit son dernier mot. Les suprématistes blancs sont prêts à tout pour revenir sur le devant de la scène.

C’est une réflexion lucide sur les dangers qui guettent l’Amérique.

YANKEL – Celui qui parlait peu

Michel Rotfus

L’Eclat des mots, 335p.

De nombreux enfants d’immigrés, devenus écrivains, ont retracé le parcours de leurs parents ; Yankel fait bien partie de cette lignée, tout en présentant deux particularités : la première tient à la personnalité même du personnage principal, Yankel, un taiseux illettré ; l’autre étant le choix de l’auteur de dérouler cette histoire de façon chronologique précise, faisant le lien avec l’Histoire des juifs de Pologne. Cela fait du roman un quasi « docu-roman ».

Le récit commence en 1910, à Garwolin, petite ville rattachée à la région de Lublin. Reb Leibl vient de subir une terrible offense : son fils Yankel, âgé de cinq ans, a été renvoyé du Heider. Il ne peut ni le comprendre, ni lui pardonner, se détournant définitivement de lui. C’est Wulf, le père de Leibl, qui prend son petit-fils en charge.

Jusqu’à l’âge de vingt ans, Yankel va ainsi passer son temps derrière la vitre à observer le monde extérieur qu’il ne se sent pas capable d’affronter. Wulf va faire de son mieux pour le comprendre, l’aimer et tenter de l’éduquer. Un autre juif, Moyshe va le prendre en apprentissage, le considérant comme ce fils qu’il n’a jamais pu avoir. C’est lui qui l’emmène dans les cercles bundistes naissants, parmi des gens tolérants et sans préjugé.

Très bien documenté, ce roman passionnant permettra à certains d’entre nous de comprendre le parcours de leurs parents, grâce à tous les détails de la vie quotidienne de cette bourgade. Grâce à l’auteur, nous partageons les désespoirs, les chagrins de tout ce petit peuple dont beaucoup parmi nous sont issus.

Un grand merci à Erez pour son travail remarquable.

LE LIBRAIRE DE COLOGNE

Catherine Ganz-Muller

éd. Scrinéo, 277 pages

Les éditions Scrinéo sont essentiellement dédiées à la littérature pour collégiens. Tout comme Oskar jeunesse pour les plus jeunes, Scrinéo traite de sujets qui ont trait à l’actualité et surtout à l’histoire sociale : guerre, intolérance, racisme.

On peut les rattacher à la « littérature engagée ». C’est bien là que le bât blesse : en voulant faire œuvre utile, le risque est de mettre de côté ce qui fait la valeur d’un livre, c’est-à-dire son style, la patte de l’écrivain et tout ce que cela comporte d’émotion.

Basée sur une histoire vraie, l’intrigue de ce roman est très intéressante : obligé de quitter Cologne après la Nuit de Cristal, un libraire juif confie sa chère librairie à son commis, Hans Schreiber. Celui-ci, par attachement à son mentor, et par esprit de résistance, va passer toute la guerre à faire survivre  la librairie, dans les pires conditions. Nous suivons ses efforts au jour le jour, jusqu’à la fin de la guerre et au-delà.

Cette histoire toute factuelle permettra au lecteur de se faire une assez bonne idée de la vie quotidienne dans une grande ville allemande, sous le nazisme.

Cependant, il y manque un peu d’empathie, un peu de chaleur humaine. C’est « trop » démonstratif » selon moi.

Dommage

LE TYPOGRAPHE DE WHITECHAPEL

Rosie Pinhaas-Delpuech

Actes Sud, 182 pages

Voici un petit ouvrage à la fois passionnant et dérangeant (de mon point de vue). L’auteure, traductrice de l’hébreu, retrace de façon très vivante le parcours cahotique du premier intellectuel qui a voulu créer l’hébreu moderne. Fuyant la Russie, le jeune Brenner s’installe à Whitechapel (Londres), le quartier pouilleux des émigrés juifs. C’est une époque bouillonnante, au cours de laquelle vont émerger des idées nouvelles : défense du prolétariat, sionisme, bundisme …

Brenner, mû par la passion, veut redonner vie à la langue sacerdotale, la langue des hommes, par opposition au méprisable jargon yiddish parlé par les femmes… Devenu typographe, afin de fonder une nouvelle revue, éphémère, il quitte Londres et cherche un lieu où s’installer définitivement. C’est à Hadera (Galilée) qu’il se fixe ; c’est là qu’il sera assassiné.

Replacée dans son cadre historique, cette vie intense, passionnée et troublée (Brenner a semble-t-il un problème avec la gente féminine), est aussi celle d’un prophète illuminé.

Mon seul bémol, il est de taille, concerne la vision du yiddish, ce jargon de bonnes femmes…

A découvrir

L’HOMME QUI PEIGNAIT LES AMES

Metin Arditi

Grasset, 292 pages

Ce nouveau roman de Metin Arditi est l’un de ses plus ambitieux : à partir de quelques données factuelles sur un peintre palestinien du siècle de Jésus, il aborde la question des trois monothéismes, de leur consanguinité et de leur relation à l’art. Vaste sujet…

Avner, jeune homme né dans une famille juive, possède un don prodigieux : celui de peindre des portraits frappants de vérité intérieure. Comme nous le savons, les trois religions du Livre l’interdisent. Afin de pouvoir poursuivre son œuvre, Avner se convertit au christianisme (et devient « Anastase le petit »), en vue de peindre des icônes. Mais de nombreux prêtres s’opposent à lui car ses icônes n’obéissent pas au canon en vigueur. C’est un musulman plein d’empathie qui lui vient en aide.

Cette réflexion sur la religion, sur ses contraintes, ses outrances, ses violences est très clairement un procès à charge : que la religion intervienne dans tous les aspects de la vie humaine n’est pas acceptable. Il faut que la tolérance, la bienveillance et l’ouverture d’esprit soient défendues, comme c’est le cas dans ce roman, par des individus moins obtus.

Intéressant

AMITIE : LA DERNIERE RETOUCHE D’ERNST LUBITSCH

Samson Raphaelson

éd. Allia, 69p.

La bibliothèque possède assez peu d’ouvrages documentaires sur le cinéma. Or, s’il y a un domaine dans lequel les juifs font bonne figure, c’est bien le cinéma. Voici un charmant petit livre, écrit par le scénariste préféré de Lubitsch. Il raconte comment lui, auteur de pièces de théâtre, se met à travailler avec Lubitsch, dans une connivence étroite mais distante. Ce qui l’amène à se poser la question : sont-ils amis ?

La chute de cette histoire est excellente.

Souvenirs très plaisants à lire.

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BILLY WILDER ET MOI

Jonathan Coe

Gallimard, 297 pages

Dans ce roman empreint de mélancolie, l’auteur met en scène la rencontre entre deux personnages : Calista, une jeune grecque inculte en vacances aux Etats-Unis, et Billy Wilder en fin de carrière.

Billy Wilder veut réaliser ce qui sera son dernier film, « Fedora » ; il lui faut pour cela trouver un producteur. Cela s’avère très difficile car il n’est plus à la mode. Quant à Calista, musicienne à ses heures, elle va faire une sorte d’apprentissage auprès du réalisateur et de son scénariste Izzy Diamond. Coe nous rappelle aussi que Wilder, sous son apparente légèreté, cache la blessure profonde que lui a laissée la perte de sa mère, morte en déportation.

A partir de cette intrigue, Coe se penche avec humour et nostalgie sur la fuite du temps, sur l’Europe brillante de Lubitsch et de Wilder, restés Européens de culture, sur notre époque qui oublie si facilement ses icônes d’hier.

Excellent roman

N’OUBLIEZ PAS LEURS NOMS

Simon Stranger

éd. du Globe ; traduit du norvégien, 326pages

Ce  qui ressemble au premier abord à une enquête est un roman. Un roman familial basé sur une histoire vraie : celle de juifs norvégiens ayant survécu à la guerre ; assimilés, mais conscients de leur judéité. L’auteur, marié à une juive, découvre peu à peu que l’histoire de la famille de sa femme figure dans les archives nationales, ainsi que sur certains « pavés » nominaux d’Oslo et de Trondheim. L’arrière-grand-père de sa femme, Hirsch Komissar, a été assassiné en 1942. Il découvre aussi que la maison de famille dans laquelle ont vécu Gerson, son fils, ainsi que sa femme et ses enfants en 1948 avait la réputation d’être « hantée ».

En cherchant toujours plus avant, il en comprend la raison : cette maison a servi de repaire à un nazi norvégien dont il va reconstituer le parcours : Henry Oliver Rinan, jeune homme timoré et solitaire, devient le suppôt des nazis en traquant les résistants norvégiens, en les dénonçant et en les torturant avant de les assassiner.

En se focalisant sur l’histoire de Rinan, Stranger écrit une double histoire dans laquelle se télescopent certains épisodes. Ce roman nous semble d’autant plus intéressant que nous savons fort peu de choses sur la vie des juifs norvégiens durant la guerre.

Très intéressant

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