Sélection de la rentrée de septembre 2018

Voici les livres que vous trouverez sur la table des nouveautés du mois de septembre

UNE PLACE A TABLE jpg_place.jpg
Auteur : Joshua Halberstam
Editeur : L’Antilope, 384 pages

Ce roman offre un contraste frappant avec un autre texte portant sur un sujet similaire : « Celui qui va vers elle ne revient pas ». Dans ce dernier titre, un ultra-orthodoxe, en découvrant le monde « extérieur » à sa communauté, se voit rejeté par tous. Au point de n’avoir plus le droit de voir ses enfants. Dans « Une place à table », le dénouement est inverse : Elisha, un jeune hassid d’une vingtaine d’années, issu d’une lignée de rabbins célèbres, est promis à prendre la place éminente de son père. Toute sa vie est bouleversée lorsqu’il fait la connaissance de Katrina, étudiante d’origine catholique, séduisante et pleine de qualités. Elisha tombe follement amoureux, et essaie de concilier ses deux vies : celle de sa communauté, et celle du « dehors ».
Nous sommes témoins de ses tourments qui l’amènent à s’éloigner de sa famille tant aimée, et surtout de son père. Mais l’amour d’un père n’a pas de limite.
Beau roman très émouvant. L’auteur y campe des personnages authentiques et attachants. Son savoir hassidique apparaît sous formes de contes (fables ?) qui émaillent et éclairent son récit.

LE TONNEAU MAGIQUE jpg_tonneau.jpg
Auteur : Bernard Malamud
Editeur : Rivages, 267 pages

Une re-découverte !
Ce recueil de nouvelles bénéficie d’une nouvelle traduction (voir le Mondes des Livres ) et c’est une réussite totale.
Chacune de ces nouvelles est un petit bijou. Elles nous parlent de la vie des petites gens de New York ; ces laissés-pour-compte que la vie n’a pas gâtés. Avec leur peines, leur désespérance, leur judaïsme à vau l’eau,…
Toutes ces personnalités nous émeuvent au plus haut point. Nous éprouvons, non pas de la pitié, mais « rachmunès » (compassion) pour ces vies souvent ratées. L’Amérique, pays de tous les espoirs ? Allons donc !
Un très beau livre

UNE VIE D’EMPRUNT jpg_une_vie.jpg
Auteur : Boris Fishman
Editeur : Buchet-Chastel, 441pages

La famille de Boris Fishman fait partie de ces juifs sociétiques qui ont émigré aux Etat-Unis dans les années 80.
Ce roman nous fait dévouvrir cette communauté constituée de pauvres gens qui ont eu du mal à s’adapter à cette terre si étrange où l’argent est roi. Pour avoir de quoi vivre, la transgression des lois est leur savoir-faire. C’est ainsi que le grand-père de Slava réussit à convaincre son petit-fils de faire une demande d’indemnisation aux Allemands, basée sur une fausse déclaration.

Incapable de garder le secret, le papi rameute ses copains. Et voilà Slava réquisitionné pour écrire toute une série de demandes d’indemnisation. Pendant ce temps, ses affaires de cœur vont et viennent sans qu’il sache très bien où il en est : bien trop occupé à écrire ces histoires de vies brisées à la fois fausses et vraies.
Roman drôle et plein de tendresse, qui aurait gagné à être mieux traduit
.

LE NEZ JUIF jpg_nez.jpg
Auteur : Sabyl Ghoussoub
Editeur : L’Antilope, 128 pages

Aleph a-t-il un nez juif ? Un nez arabe ?

Et si son nez était un « passeport » pour se glisser dans  la communauté juive à Paris ou dans les communautés juives et arabes au Liban ?

Roman, court, très enlevé et drôle.
Présentation de l’éditeur :

…Depuis tout petit, la mère d’Aleph lui répète : « T’es moche, j’espère que tu te referas le nez quand tu grandiras. Et en plus tu ressembles à un Juif. » Mais Aleph sort en boîte, séduit les filles, se fait des amis. Il s’engage, il voyage. Beaucoup au Liban. Il tombe amoureux, se retrouve dans le cinéma et rien ne se passe jamais comme prévu. Entre Paris et Beyrouth, Palestine et Israël, Hezbollah et Mossad, Aleph doit faire des choix. Arabe sous une peau de Juif, il est en quête permanente d’identité.

L’AUTO DES JUIFSjpg_auto.jpg
Auteur :Franz Fühman
Editeur : Culture plus, réédition. 1ère éd. 1975, 218 pages

Voilà une réédition bienvenue. L’auteur a vécu en RDA, dans un milieu convaincu que le communisme était o’avenir de l’Allemagne.
Par touches successives, il dresse le portrait d’un jeune Allemand décidé à s’engager dans l’armée dès son adolescence, dans les années 1930. Le nazisme va faire son œuvre de propagande. La population toute entière adhère aux mots d’ordre, se dressant derrière son Führer. Même après le désastre de Stalingrad, les nouvelles auront du mal à convaincre que la guerre est perdue. L’auteur finit par transférer son besoin d’idéologie rassurante sur la RDA…
Excellemment traduit, ce roman nous raconte des évènements que nous connaissons, mais nous sommes attachés à ce personnage façonné par l’Histoire.

BLEU DE PRUSSEjpg_bleu.jpg
Auteur :Philip Kerr
Editeur : Seuil, 664 pages

P. Kerr est mort il y a quelques semaines. C’est donc son dernier opus qui vient de sortir.

Ce n’est pas le plus réussi : début bavard, un peu laborieux. L’intrigue n’est pas crédible.
Son intérêt réside dans la description des relations entre les chefs nazis.
Kerr montre en détail combien tous ces gens se haïssaient, se jalousaient et cherchaient à s’enrichir à tout prix. L’idéologie n’avait rien à y voir. Des hommes avides et sans scrupule, que leur chef laissait faire pour en tirer partie.
Un roman un peu raté, mais intéressant pas la présentation de l’époque.

et les livres précédemment recommandés restent toujours à votre disposition
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