ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
ON PEUT RIRE DE TOUT (SAUF DE SA MÈRE)
Constance Lagrange
Dargaud, 120 pages
Rions des juifs, avec les juifs. L’humour, la dérision, la plaisanterie, le mot d’esprit (witz) font partie intégrante de la culture juive depuis des siècles et ce livre peut être considéré comme une introduction ou initiation à cette culture, laquelle ne saurait être confondue avec les tragédies et les larmes. Chez les juifs comme chez les autres, il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire : Constance Lagrange et Ivan Jablonka ont choisi le second. Rions pour être ensemble, parce qu’on ne peut pas pleurer tout le temps et parce que le rire est la dernière chose qui nous reste !
Ivan Jablonka retrace dans une magnifique préface l’histoire de cet humour pour mieux en réaffirmer l’urgence et la nécessité.

ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
CORRECTION AUTOMATIQUE
Etgar Keret
Traduit de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech
OLIVIER, 208 pages
Quand le monde s’assombrit, l’humour est le seul moyen de rendre la réalité supportable…
Tout peut arriver dans le monde selon Etgar Keret.
Vous y rencontrerez un célibataire fauché et asthmatique qui a perdu la foi, le candidat d’un jeu de téléréalité venu d’une autre dimension, le propriétaire d’un astéroïde sur le point de percuter la Terre, une intelligence artificielle au bord du suicide et bien d’autres personnages imaginés par l’écrivain israélien le plus déjanté de sa génération.
Entre «dépression et léger accablement », Keret poursuit une œuvre singulière où panache rime avec paradoxe. Car si l’univers est devenu fou, la comédie devient le plus court chemin vers la santé mentale.

ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
UN COUP DE PIED DANS LA POUSSIÈRE
Baptiste Fillon
Le bruit du monde, 272 pages
Inspiré d’une histoire vraie, ce roman raconte la vie de Nissan, un peintre né dans une famille juive au début des années 1920 en Ukraine.
Dans l’Etat d’Israël tout juste naissant, Nissan partage son temps entre son travail de peintre en bâtiment et ses toiles. Il lui faut peindre non par plaisir mais pour exister. Dès les premières pages de ce roman, à la fin des années 1930, il se trouve dans un moshav en Palestine mandataire avec sa famille qui a fui les pogroms d’Ukraine lors de la troisième aliyah.
Enrôlé à la suite de son frère dans la haganah, milice d’autodéfense juive, il refuse de tirer sur un vieil arabe. Dés lors, les événements vont s’enchaîner pour le pire et le meilleur.
Tourmenté, sensible à ce que subissent les Palestiniens, pourra-t-il toujours dire non à des rêves qui ne sont pas les siens : l’esprit de conquête, le sionisme, le communisme ou l’amour d’une femme ?
Ce vétéran de l’armée britannique qui s’est battu en 1942 en Egypte contre les armées de Rommel va-t-il pouvoir suivre à Paris les cours de l’Académie de la Grande chaumière ou les Beaux Arts ?
On le saura en parcourant ce roman inspiré de la vie d’un peintre ayant réellement existé. Baptiste Fillon a travaillé à partir d’archives et de témoignages pour écrire ce livre prenant, à l’écriture fluide et imagée, qui nous transporte des guerres de la vieille Europe à l’Israël toujours secoué par les conflits de la fin du XXe siècle.

ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
LE CHEMIN DE LA FRONTIÈRE
Grete Weil
Gallimard, 496 pages
Monika est une jeune femme éprise d’idéal qui grandit en Bavière au début du XXᵉ siècle. Esprit curieux et grande lectrice, elle épouse Klaus, comme elle issu de la bourgeoisie juive et passionné de philosophie. Mais les premières années de leur mariage sont loin de ce qu’ils avaient imaginé : autour d’eux gronde la menace nazie, qui s’étend progressivement et envahit leur quotidien. D’abord enclins à minimiser le danger ou à supposer qu’il ne les concernera pas, ils comprennent tardivement, quand Klaus est arrêté, que le piège s’est refermé sur eux aussi. Cachée à Amsterdam pendant l’hiver 1944 et alors que la guerre n’est pas encore finie, Grete Weil s’inspire de sa vie et transpose en un roman tragique son histoire d’amour brisée par la peste brune. En son centre le personnage de Monika, qui chemine vers la conscience politique et conserve son goût pour la vie en dépit de ce qui brise les existences, nous touche au coeur. Posant la délicate question de la responsabilité de chacun dans l’Allemagne nazie, Le chemin de la frontière est un livre d’une impressionnante clairvoyance qui n’a été publié en allemand qu’en 2022.
Sa traduction en français, quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, est un événement littéraire de premier ordre.

ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
LEURS MOTS À EUX
Rachel Shalita
L’Antilope, 352 pages
Tel-Aviv années 1950, Tzipi est une petite fille unique, naïve et curieuse. Elle grandit entre un père décontracté, passionné de musique classique qui l’adore et une mère inquiète pour laquelle les préoccupations concernant la santé surpassent l’amour maternel.
Les parents nés en Pologne, utilisent le yiddish comme langue de l’intimité, dont Tzipi est exclue
Comme toute famille, celle-ci a son propre vocabulaire, un mélange de vrai yiddish ; des mots qui sonnent yiddish mais inventés ou des expressions en hébreu qui leur sont propres.
On découvre une famille de la classe moyenne : vie simple, loyauté à l’égard du pays, traumatisme d’avoir perdu tant de proches exterminés en Europe.
Un 3e roman extrêmement frais, tendre, souvent drôle, très sensible, vu à la hauteur d’une enfant.

Livres recommandés en mai – juin 2025
ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
MORTEL POURIM : Enquête Rhénane N°61
Annette Fern
Verger, 192 pages
Strasbourg, août 2020. Les salles de spectacle rouvrent leurs portes à un public avide de rassemblement.
À la Choucrouterie, une troupe d’amateurs prépare La Meguile d’Itzik, cycle poétique parodique inspiré du Livre d’Esther lu chaque année dans les synagogues lors de la fête de Pourim.
En pleine répétition, et alors que la tension est à son comble, un fauteuil suspendu au-dessus de la scène tombe et tue Amos Gergowicz, le metteur en scène. Simple accident dû à une défaillance technique, ou crime prémédité ? Ce ne sont pas les raisons qui manquent à chacun d’en vouloir à Amos… Mais au point de l’assassiner ?
Le commissaire Schweitzer va s’attacher à démêler le vrai du faux pour mettre la lumière sur ce crime affreux. Ce troisième polar d’Annette Fern est une enquête passionnante pétrie d’humour qui nous entraîne une fois de plus à la découverte de la culture juive en Alsace.
Les lecteurs y trouveront aussi un hommage amical à la figure de Bartek Niedzelski, parti trop tôt un soir de décembre 2018.
Passionnée de yiddish, Annette Fern est la présidente de l’association Le théâtre en l’Air. Elle a écrit des pièces de théâtre (Nous sommes tous des juifs alsaciens), des sketches pour les revues de la Choucrouterie, ainsi que deux romans dans la collection des Enquêtes rhénanes : Fais ta prière, Shimon Lévy et Les matsot sont cuites.
ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
GENS DE VARSOVIE
Ber Kuczer
Traduit du yiddish par Bernard Suchecky et Katia Fater- Simbsler
Genèse Edition, 208 pages
En dix-neuf tableaux, Ber Kuczer rend compte de la vitalité inouïe qui anima la Varsovie juive de l’entre-deux-guerres : dans les quartiers se croisent cochers, crieurs de journaux, vitriers, marchands ambulants, musiciens, rabbins, poètes et activistes politiques.
Entre les coulisses des théâtres, les cafés, les parcs ou le siège de l’Union des écrivains, Ber Kuczer met en scène, non sans humour et truculence, des dizaines de figures juives célèbres ou anonymes. Il nous les présente avec tant de finesse et d’empathie qu’il nous semble les avoir bien connues… autrefois… à Varsovie.
Gens de Varsovie ne fait pas l’impasse sur la dureté de l’époque pour les juifs de Pologne. Il montre combien ce monde pluriel, paradoxal et plein de vie s’est heurté à l’hostilité accrue d’une fraction grandissante de la société polonaise. Avant de basculer, avec la Seconde Guerre mondiale et l’invasion allemande, dans le khurbn, la destruction totale.
ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
TARENTULE
Eduardo Halfon
Table Ronde, 208 pages
C’est une histoire de Juif singulière. Le narrateur est l’écrivain lui-même. Il raconte un souvenir d’enfance.
Ses parents ont émigré aux États-Unis après avoir quitté le Guatemala.
Pendant les vacances, ils envoient leurs enfants Eduardo et Paulo dans un camp de vacances juif au Guatemala pour qu’ils n’oublient pas leur pays et leurs racines juives. Rapidement, il s’avère que le camp ressemble à un camp militaire genre nazi : lever au drapeau, garde de nuit, hymne du camp, marche, journée de survie… L’instructeur, aux yeux bleus, Samuel Blum se promène avec dans son sac un serpent et une tarentule sur le bras.
Des années plus tard, devenu un écrivain célèbre, il retrouve Régina avec qui il montait la garde dans le camp, et à Berlin, Samuel, l’instructeur aux yeux bleus. Il éclaircit enfin “le pourquoi” de ce camp militarisé.
Cousue des mille éclats d’une mémoire douloureuse, cette autofiction haletante et tourmentée, presque une histoire d’horreur, se lit en un seul souffle de sidération pour finalement ouvrir, avec justesse et sincérité, quantité de questions sur la religion et sur l’identité. Un très grand coup de coeur.
Prix Médicis étranger 2024.
ancre invisible changer l identifiant ID en ancre_X (x numéro du lien à créer)
JUDÉOBSESSIONS
Guillaume Erner
Flammarion, 304 pages
Les dérives antisémites des manifestations des Gilets jaunes ainsi que, bien évidemment, le Massacre du 7 octobre, ont inspiré au journaliste Guillaume Erner cet essai extrêmement intelligent qui parvient à dresser un tableau fort complet des relations entre les Juifs et le monde environnant.
C’est en commençant à compter, dans l’actualité, le nombre de fois où l’on parlait des Juifs (0,2% de la population mondiale) qu’il a pris conscience de l’omniprésence du thème juif tant chez les non-Juifs que chez les Juifs confrontés à des dangers qui endeuillent cycliquement leurs familles (les lecteurs se retrouveront dans les évocations familiales de l’auteur) : d’où le néologisme de « Judéobsessions » employable dans les nombreux et divers cas où le terme d’« antisémitisme » n’est pas pertinent.
A travers différentes approches – des propos influents de certains humoristes à la judéobsession dans le monde arabo-musulman – il analyse le sinistre et ambivalent raisonnement qui, en galvaudant le terme de « génocide », transforme les victimes du nazisme en Nazis, et donc en dominants : une banalisation de la Shoah assimilable à une forme de négationnisme.
Mais, à travers un édifiant rappel historique, il rappelle combien ce phénomène n’est pas complètement nouveau.
Le 7 octobre 2023 marque-t-il toutefois la fin d’un monde ?
Guillaume Erner est venu présenter son livre au Centre Medem le mardi 27 mai.