Les livres de Mars / Avril 2017
Voici les livres que vous trouverez sur la table des nouveautés du mois de mars et avril
ATTENDEZ-MOI METRO REPUBLIQUE
Auteur : Hanan Ayalti
Editeur : L’antilope, 445 pages
Le titre en yiddish de ce roman est « Père et Fis » (Tatè oun zoun). Ecrit en 1943, en Uruguay, il fait découvrir aux juifs américains la condition juive à Paris, durant ces années terribles.
Cette fresque raconte la vie d’une famille juive dont le fils révolté a commis un assassinat. Ils ont peur et cherchent par tous les moyens de reprendre contact avec Jacques afin de le protéger : Jacques a tué un collabo. La vie parisienne est retracée de façon très vivante.
Ecrit selon les codes littéraires des années quarante, ce roman est néanmoins très intéressant à lire.
LA MISERICORDE DES CŒURS
Auteur : Szilard Borbély
Editeur : Christian Bourgois 300 pages
Dans les années 1968, une famille avec trois enfants vit misérablement au Nord-Est de la Hongrie. Le village est à l’écart des routes, et du reste du monde. Le père, juif, s’est fait renvoyer du kolkhoze, si bien que la vie est devenue insupportable. Sa femme, fille d’anciens koulaks (propriétaires terriens), méprise les villageois…
Ce roman « naturaliste » décrit fort bien la mentalité de cette population paysanne pleine de superstitions, très centrée sur la vie religieuse, et surtout très attardée. La Hongrie est un pays très enclavé et on ne s’étonnera donc pas de l’élection d’un Victor Orban, même si cela se passe quelques quarante années plus tard.
Très bonne traduction. Excellent roman.
LE MONT-DE-SABLE
Auteur : Joanna Bator
Editeur : Noir sur Blanc, 430 pages
Lire le roman précédant et celui-ci s’avère très intéressant : tous deux se passent à la même époque, dans un pays satellite de l’Union soviétique, après l’avènement du communisme. La différence d’atmosphère est frappante : tandis que la Hongrie nous semble très arriérée, la Pologne dont il est question dans ce roman est en pleine évolution :
Dans un quartier de banlieue tout neuf, Jadzia et Stefan s’installent dans leur logement. Ils viennent de se marier, Stefan se sent prêt à tout pour satisfaire sa « Dzounia » adorée. Mais celle-ci prend conscience de son erreur : jamais elle n’aurait dû quitter sa campagne, l’herbe lui manque et elle n’a de goût à rien.
Et tandis que Stefan s’échine afin de monter dans la hiérarchie des mineurs de fond, elle s’applique à grossir consciencieusement… La naissance de Dominika n’y changera rien, et c’est la grand-mère Halinka qui devra s’occuper de la petite durant quelques années.
Joanna Bator porte un regard plein d’indulgence sur trois générations de femmes ; les grands-mères semblent s’être bien mieux adaptées au monde moderne de l’époque que leurs filles. ..
Roman très attachant, lucide et parfois plein d’humour. Excellente traduction
DOULEUR
Auteur : Zeruya Shalev
Editeur : Gallimard, 401 pages
Le meilleur roman écrit par Shalev jusqu’à présent.
Il s’agit du portrait psychologique d’une directrice d’école réputée, Iris, âgée d’une bonne quarantaine d’année. Autant elle mène avec brio sa carrière professionnelle, autant elle a le sentiment de rater sa vie intime : elle n’a jamais pu oublier son premier amour de jeunesse ; et voilà qu’elle le reconnaît en la personne d’un médecin de l’hôpital.
Elle ne s’est jamais vraiment remise d’un attentat dont elle a été une victime collatérale.
Elle s’est détachée de son mari et recroquevillée sur elle-même.
Et pour couronner le tout, elle est persuadée que sa fille est victime d’un manipulateur.
Iris passe par des moments d’exaltation et de terreur ; elle ne sait pas ce qu’elle veut, jusqu’au moment où elle sent que sa fille est en danger.
Un portrait féminin plein de finesse.
et les livres précédemment recommandés restent toujours à votre disposition
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