Sauvons les enfants

Sauvons les enfants

Un secret bien caché

Berthe Zysman, secrétaire de David Rapoport puis de Jules Jacoubovitch raconte comment l’identité des enfants était tenue secrète…
« à l’époque, on ne pouvait pas disposer de papiers attestant de la planque des enfants. Il fallait que nous conservions tout dans notre tête. Le téléphone, les adresses, le nom des enfants, le nom des nourrices, tout cela était dans notre tête. Il n’y avait aucun agenda, aucune liste. Il ne devait y avoir aucune trace de ces enfants. C’était terrible. Rapoport, par mesure de sécurité avait imposé aux mères de ne pas connaître l’adresse où se cachaient leurs enfants. Moi, bien entendu, je le savais et mon rôle consistait, avec Jacoubovitch, à planifier le sauvetage, dans le plus grand secret pour que ces enfants ne risquent pas d’être arrêtés. »

letttre.jpgMarcel Borenstein sera déporté 2 jours après.Il a 12 ans


Les enfants et l’Ugif

Une partie de la population immigrée se méfie de l’Ugif, appelée « l’association des Juifs bruns », dont les services sociaux sont dirigés par Juliette Stern, ancienne secrétaire de la Wiso. Avec l’aide de Léa Raich et de Joséphine Getting (Service 42 ) elle essaye de mettre à la campagne les enfants isolés.
Seuls les enfants dits « bloqués », c’est-à-dire sortis des camps et fichés (service 14 de l’Ugif) restent dans les maisons de l’Ugif. D’où ils seront déportés en 1944. Ils constituent la pierre d’achoppement avec les circuits clandestins juifs.


Une lettre de l’Ugif

Enéa Averbouh, au service des enfants…
D’origine roumaine, elle travaille à l’OSE dès son arrivée en novembre 1929 où elle assume la direction des patronages. Pendant la guerre, elle travaille au dispensaire de la rue des Francs-Bourgeois pour aider les familles en détresse. Sa connaissance du yiddish lui permet de mettre en confiance les enfants à qui elle fournit des fausses cartes d’alimentation qu’elle est allée chercher à la mairie d’Aulnais-en-Bazois (Nièvre). Recherchée, malgré sa carte de légitimation, elle se réfugie dans la Nièvre en octobre 1943 sous le nom de Letourno.

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