Trois contes allemands par Luba JURGENSON, écrivain et traductrice

Judéité, langue maternelle, exil, histoire et traduction sont au coeur de stupéfiant roman qui met en scène trois récits situés dans trois espaces-temps très différents mais reliés par un même fil rouge : le retour à la langue allemande comme révélateur de l’identité juive.

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Grammaire descriptive du Yidiche contemporain

en ligne : Anglais

en ligne: Yiddish

jpg_grammaire_yid.jpgQuelques mots sur l’auteur

Bernard VAISBROT, né à Paris en 1946 de parents bundistes, a appris à chérir la culture

populaire dans une logique socialiste et le bilinguisme dans une perspective autonomiste. Il pratique

depuis son adolescence des activités culturelles en yidiche (chant, poésie, théâtre).

Entré à la faculté des Sciences en 1963, il y côtoie les étudiants juifs. Il se passionne pour

l’astrophysique et la recherche en observatoire. Dans le même temps, il veut découvrir le judaïsme

et finit par renouer en 1970 avec la tradition ashkénaze de ses grands-parents. Il lutte pour la

pérennisation de ce rite en marge d’une communauté à majorité séfarade. Dans la communauté de

Boulogne, il prépare des jeunes à la bar-mitsva depuis 1975 et pilote un office spécial pour les

grandes fêtes depuis une dizaine d’années.

Certifié de Mathématiques, il entame en 1973 un second cursus au Département d’Études

hébraïques de l’Université Paris 8. Dès l’obtention de son doctorat sur Itsik Manguèr, poète ayant

puisé à la fois dans le folkore et la tradition, il y enseigne la langue et la littérature yidiches jusqu’à

aujourd’hui. Il garde une prédilection pour le déchiffrage des manuscrits hébreux ou yidiches. Sa

connaissance des textes sacrés et de la liturgie lui ouvre les portes du monde juif traditionnel des

siècles précédents.

Il contribue à la diffusion du yidiche en créant plusieurs cours de langue et de littérature

dans les Centres communautaires de Paris et à l’Institut Martin Buber de Bruxelles. Il conseille

également de jeunes chanteurs dans leur découverte du folklore et de la musique hassidique

(Jacques Grober, Violette Szmajer, Annie Darmon, Milena Kartowski).

Une fois que la Bibliothèque Medem quitte les locaux du Cercle Amical pour s’agrandir, il y

recrée la troisième bibliothèque yidiche de France (Bibliothèque du Centre Medem) avec 2500

titres. Cette bibliothèque aide également de nouveaux cercles d’études du yidiche à s’équiper et

aussi les bibliothèques universitaires (BNF, Mulhouse, Trèves) à compléter leurs collections.

Il participe à des ouvrages collectifs de traductions littéraires avec les professeurs Rachel

Ertel et Delphine Bechtel, puis supervise au Centre Medem des traductions de manuscrits ou

d’imprimés sur la Shoa (Livres du Souvenir en particulier).

Il soutient l’effort de promotion de la langue en publiant des historiettes (1997-2007) dans le

journal étudiant new-yorkais Yougnt-Rouf, et également des recensions d’ouvrages parus récemment

en yidiche (2007-2011) dans les Yidishe Heftn de Paris.

Co-auteur du Dictionnaire Français-Yiddish de 24 000 entrées (1992) et du Dictionnaire

Yiddish-Français de 37 000 entrées (2002), il comble aujourd’hui une lacune importante dans les

outils de transmission du yidiche pour francophones à l’aide de cette Grammaire descriptive du

yidiche contemporain qui se veut aussi complète que possible.

Bref historique de la langue yidiche

Il s’agit d’une langue germanique par la majorité de son lexique et de sa morphologie, mais

fortement marquée par des importations de mots, expressions et tournures hébraïco-araméennes et

également influencée par les langues slaves, tant dans la prononciation que pour nombre de formes

grammaticales. Elle s’est toujours écrite en caractères hébreux, mais selon un système propre qui a

évolué au cours des siècles et qui est aujourd’hui normalisé.

Cette langue est née parce que l’hébreu n’était plus parlé par la population juive en exil, sauf

dans la prière et l’étude. Les plus anciennes traces écrites de yidiche ne ressemblent pas à l’allemand

actuel, mais à une variété d’allemand parlée au 12e s. dans le sud de l’Allemagne, dénommé

Mittelhochdeutsch, remplacé 3 siècles plus tard par une langue plus synthétique appelée

Hochdeutsch. Le yidiche, langue populaire, familiale, mais aussi rabbinique, va développer une

littérature suivant trois axes : explication des Textes sacrés, importation de contes et romans

européens, et production populaire : pièces de théâtre, chansons, complaintes et même prières pour

les femmes.

Au 14e s., les juifs chassés d’Allemagne trouvent refuge en Europe de l’Est, notamment en

Pologne, où leur langue se « créolise » : elle continue à se parler sur un autre terroir que celui où

elle est née. Sa prononciation change, de nouveaux mots sont utilisés. Ainsi naît le yidiche oriental.

Quant au yidiche occidental, qui perdure en Alsace-Lorraine, il ne suit pas cette évolution. Et le

yidiche des empires allemand et austro-hongrois finira par s’éclipser avec l’émancipation des juifs

dans ces pays.

En Pologne, le yidiche commence à s’imprimer au 16e s. et sert à une meilleure compré-

hension de l’hébreu. Jusqu’au 20e s., l’étude traditionnelle en Europe de l’Est se fait en yidiche et

cette métalangue s’imprègne progressivement des termes et tournures spécifiques de l’hébreu, en

harmonie avec les habitudes héritées de l’allemand. A partir du 18e s., le hassidisme fait du yidiche

le vecteur privilégié de l’enseignement de maître à disciple, même si les versions imprimées de cet

enseignement sont immortalisées en hébreu. L’apologue ou le conte édifiant fixent la langue.

En même temps, le yidiche connaît d’autres vocations, culturelles ou politiques, à la faveur

de l’attrait des Lumières, qui se font jour en Europe de l’Est. Le théâtre, la presse, le roman et la

poésie ne sont pas seulement ludiques : ils sont à la fois identitaires et revendicatifs. La

discrimination et les persécutions anti-juives dans l’empire tsariste font migrer des centaines de

milliers de yidichophones vers les Amériques, et le yidiche oriental se diffuse en France, Grande-

Bretagne, Belgique, Afrique du Sud, et dans les pays du Nouveau Monde, où il se créolise pour une

seconde fois, mais avec très peu de changements.

Le fait que le yidiche a été à la fois langue du peuple et langue des Maîtres est la cause du

miracle de sa transmission et de son unicité. En effet, les philologues et linguistes ont la grande

surprise au cours des années 1920 de constater que, malgré des différences dialectales de

prononciation, le yidiche est une seule et même langue, qu’il est facile de normaliser. Les juifs de

gauche organisent un enseignement primaire en yidiche, dont l’hébreu n’est pas exclus, en Pologne,

en Lituanie et en Volhynie. En U.R.S.S., on enseigne aussi le yidiche, mais l’orthographe des mots

d’origine sémitique, purement consonantique d’ordinaire, devient vocalisée, ce qui coupe l’osmose

avec l’hébreu.

Eradiquée de Pologne, de Lituanie et de Hongrie par le génocide nazi, décapitée en U.R.S.S.

par les stalinistes, la langue yidiche connaît un nouvel essor en Israël, à la barbe des sionistes,

qu’elle dérange et qui s’opposent à son développement. L’impression de livres yidiches en Israël

rivalise avec celle des U.S.A., non par le nombre d’exemplaires, mais par la quantité de titres.

Aujourd’hui, le yidiche reste pratiqué par des orthodoxes du monde entier, comme langue

maternelle, langue-écran et métalangue d’étude. Pour beaucoup de juifs émancipés ou assimilés, il

reste langue de culture et de nostalgie. La richesse et la diversité de son lexique, la multiplicité de

ses tournures et ses mutations successives en font un terrain de choix pour les linguistes

professionnels.

La grammaire descriptive de B. Vaisbrot

Elle est publiée par les Editions Suger/Suger Press – Université de Paris-8, 2 rue de la

Liberté 93200 SAINT-DENIS avec le concours du Centre Medem/Arbeter-Ring, 52 rue René

Boulanger 75010 PARIS. ISBN 2 – 912590 – 35 – 3. Prix : 36 €.

Cette nouvelle grammaire précise sa propre structure et traite séparément des questions de

flexion et d’accord d’une part, des questions de syntaxe d’autre part et enfin de la formation des

mots. Cela lui permet d’entrer dans les moindres détails suivant une classification rigoureuse, en

particulier pour les mots dérivés et composés. La contribution de l’hébreu au lexique yidiche est

particulièrement étudiée au point de vue prononciation et accentuation.

L’auteur a cherché à suivre la théorie fonctionnelle : les choix linguistiques se font en vue

d’améliorer la communication. La modification d’une voyelle change le sens d’un mot, le dépla-

cement d’un mot change le sens de la phrase, etc.

Chaque point est illustré par un ou plusieurs exemples traduits en français. La transcription

phonétique est indiquée partout où c’est nécessaire : place de l’accent tonique et vocalisation des

mots importés de l’hébreu.

L’ouvrage comporte une table des matières détaillée (163 paragraphes), 42 tableaux

grammaticaux, 8 schémas syntaxiques plans, de nombreuses listes et un index. Il compte XVII +

369 pages. Il est introduit par une préface du professeur Claude Hagège, un des spécialistes

mondiaux de linguistique générale.

Il s’adresse aux étudiants de seconde année, aux enseignants de yidiche et aux chercheurs.

L’ouvrage comprend 4 parties : Graphie-phonation / Morphosyntaxe / Syntagmatique /

Synthématique. Chaque partie est précédée d’une introduction pour les non-spécialistes, précisant

son plan et la terminologie employée.

La première partie comprend notamment les questions d’orthographe normalisée, les questions de

phonétique relatives aux différents dialectes, le changement de prononciation des

mots empruntés à l’hébreu, et toutes les élisions et abréviations (sigles, unités de mesure,

bénédictions, etc.).

La seconde partie est subdivisée en quatre :

le groupe nominal : étude des déterminants et des adjectifs, pluriels, complémentations

 

diverses du nom ou de l’infinitif substantivé ;

 

les pronoms : descriptifs, interrogatifs et relatifs ; à propos de ces derniers se trouvent

étudiées les différentes sortes de propositions subordonnées ;

le groupe verbal : étude de tous les compléments (directs / prépositionnels / verbaux /

 

circonstanciels) ; étude des adverbes (centraux/périphériques) ; étude des temps / modes

/ aspects ; participes passés irréguliers ; préverbes / coverbes / verbes complexes ; verbes

pronominaux / voix passive ; verbes avec prédicat d’attributs ;

 

les sections spéciales : sections autonomes/elliptiques et prédicatoïdes.

La troisième partie traite des différentes sortes de phrases : simples/complexes, et des éléments

modulables, à savoir :

 

les phrases simples : déclaratives, déclaratives avec focalisation, interrogatives,

exclamatives ;

 

les phrases complexes : avec subordination, avec coordination, discours indirect, etc. ;

 

les éléments modulables : les interversions, les ellipses, la ponctuation, la prosodie.

La quatrième partie envisage respectivement pour les noms, adjectifs, adverbes puis verbes :

les dérivés, les composés et les combinés (composés et dérivés à la fois)

L’ouvrage est en format A4 paysage pour une meilleure lisibilité des tableaux.

Otto Dov Kulka : Paysages de la Métropole de la Mort

Otto Dov Kulka : Paysages de la Métropole de la Mort, Albin Michel, 201 p.

Otto Dov Kulka est un historien israélien né en Tchécoslovaquie en 1933. C’est l’un des grands spécialistes de l’histoire contemporaine. Or, dans son nouveau livre, au demeurant inclassable, il nous fait découvrir une nouvelle facette de sa personnalité : son talent littéraire , qu’il convoque pour évoquer son propre passé. Pourtant, parvenu presque à la fin du livre, on peut lire qu’il n’aime pas la fiction. On verra plus loin pourquoi…

L’adulte qu’il est devenu « dialogue » en quelque sorte avec l’enfant qu’il fut : ce jeune Otto envoyé à Birkenau avec sa mère. Ces images du passé, ces fulgurances, ces impressions de » déjà vu » alors qu’il retourne visiter le camp à soixante ans passés, le ramènent sans cesse vers ce que fut sa vie d’enfant voué à la mort, et qui, cependant, garde la certitude de survivre. Il n’a rien oublié : la beauté de la neige, du ciel bleu, la noirceur des crématoires, les « myriades d’êtres humains engloutis ». Des fils invisibles le rendent prisonnier de ce passé, de cette enfance accrochée à la vie en dépit de tout. Seul, un enfant est capable de ressentir des bribes de plaisir, dans la Métropole de la Mort ; d’apprécier « l’acoustique merveilleuse » d’un lieu où les bourreaux font chanter l’Hymne à la Joie !

En nous parlant de sa propre « mythologie », il récuse à la fiction la capacité de faire comprendre ce qu’il a vécu… Même le film Shoah ne trouve pas grâce à ses yeux : « je ne trouve pas en eux ce qu’ils cherchent à faire passer », dit-il. A ses yeux, l’explication se trouve dans Kafka. Pourtant, ce texte, tout inclassable qu’il puisse être, nous ramène à la littérature, sans doute malgré lui…

Nous attendons vos réflexions sur ce livre magnifique.

L’équipe de la bibliothèque

Archives

Les archives du Centre Medem – Arbeter Ring sont constituées de documents sur :

· L’Union socialiste juive en France (Bund)

· Son organe Unzer shtime, paru pendant 60 ans, de 1935 à 1995. La quasi-intégralité des numéros de 1944 à 1995 sont disponibles et consultables en format PDF

· La société de secours mutuels du Bund : l’Arbeter Ring (Cercle Amical)

· Les maisons d’enfants, colonies de vacances, cours de yiddish (maison Vladeck à Brunoy, maison Les Buissons au Mans, maisons Sigman et Mendelsohn à Maisons-Laffitte, foyer Ika à Corvol-l’Orgueilleux (SKIF puis CLEJ), colonies de vacances à Bogève, jardin d’enfants rue Ferdinand Duval, cours de yiddish pour enfants)

Le Centre possède également une collection de plus de 800 photos, illustrant l’histoire du Bund en France et de ses organisations fraternelles, éducatives et culturelles.

La consultation des archives et photos du Centre Medem – Arbeter Ring s’effectue sur rendez-vous. Contacter Constance Pâris de Bollardière :

par email : paris.constance@gmail.com

ou au secrétariat du Centre Medem : 01 42 02 17 08

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N’hésitez pas à contacter le Centre Medem si vous possédez des documents et/ou photos sur l’histoire du mouvement ouvrier juif en France que vous souhaitez nous faire partager.

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Les archives et photos du Centre Medem ont déjà servi aux travaux de jeunes chercheurs :

David Slucki, historien australien, dans son ouvrage The International Jewish Labor Bund after 1945. Toward a global History, Rutgers University Press, 2011.

Constance Pâris de Bollardière, doctorante à l’EHESS en convention CIFRE avec le Centre Medem – Arbeter Ring, pour son article « Mutualité, fraternité et travail social chez les bundistes de France, 1944-1947 », paru dans la revue Archives Juives, n°45/1, mars 2012.

La création du Bund

La formation du Bund (Union Générale des Travailleurs juifs de l’Empire russe), quelles que soient ses originalités à peine esquissées ici (1) , suit le modèle qui se dégage de la constitution des mouvements ouvriers européens, dans les conditions particulières d’existence de la judaïcité de l’Europe de l’Est, conditions extérieures d’abord, internes ensuite.

Pour planter le décor, quelques rappels de l’environnement socioéconomique : L’Empire russe est, dans la fin du siècle dernier, le maillon le plus faible du capitalisme européen, n’ayant pas encore transformé ses structures économiques et donc politiques pour atteindre le stade occidental.
Si sa population entre 1812 et 1897 est multipliée par quatre, par contre la population urbaine l’est par dix. Ainsi, le nombre de calories par jour et par personne en 1880 est de 4000 environ en France et en Angleterre, il est de 1 500 en moyenne pour la Russie et de 1000 pour les Juifs de Galicie, par exemple.

En fait, à la fin du XIXe siècle, le niveau de vie décroît presque linéairement d’Ouest en Est et ce fait n’est pas sans influence sur le degré et les modalités des luttes de classes de l’époque.

Pour les Juifs, l’urbanisation est encore plus rapide et plus significative : ainsi, en 1843, si 14% de la population non-juive de la Pologne vit dans les villes, 85% des Juifs y sont déjà installés. La prolétarisation inhérente à ce processus s’accompagne alors souvent d’une sous-prolétarisation, avec les comportements sociaux ambigus qu’une telle modification sociale induit.
Pour les autres couches, changements radicaux aussi: il y a simultanément des déclassements nombreux et des transformations d’activités.

A l’usurier classique, par exemple, ayant son champ d’action supprimé par la création d’emprunts d’Etat, qui est une caractéristique du développement capitalistique, succède l’entrepreneur; il y a naissance d’une bourgeoisie juive, avec des créneaux d’activité souvent bien marqués (distilleries et meuneries, par exemple).

Quant à la prolétarisation, elle s’opère dans les secteurs traditionnels, ceux de l’artisanat passant à la manufacture, comme le textile, ce qui est un phénomène général de la naissance du capitalisme (Manchester, Lyon) et particulier pour la Russie tsariste, avec ses zones de résidence pour les Juifs et l’histoire de ces derniers dans ce pays.
Corrélativement, la formation de classes sociales dans la judaïcité russe crée une intelligentsia issue de la bourgeoisie, mais impuissante dans l’Empire (antisémitisme, numerus clausus), qui jouera un rôle fondamental dans l’évolution du mouvement ouvrier juif.
Il est bien évident que cette évolution très rapide n’est pas uniquement endogène: l’industrie non-juive emploie plus de prolétaires juifs, en valeur absolue et relative, que les manufactures juives, d’où la possibilité de solidarité, tempérée cependant par l’antisémitisme ambiant, si bien que Karl Kautsky pouvait définir ces ouvriers juifs comme des « parias ».

La laïcisation (et/ou la marranisation) de couches entières de la population juive, due aux conditions de leur développement historique, génère, en dépit du fait qu’elle fut à l’origine plus une perte de la religiosité que celle de la « foi », le conflit avec les traditionnalistes, c’est-à-dire les anciens, les patrons et les institutions religieuses. Conditions sociales d’existence, mutation des représentations collectives: les éléments de formation d’un mouvement révolutionnaire sont désormais présents.

Mais l’histoire du Bund est aussi celle d’un mouvement juif, c’est-à-dire que dès son origine sa spécificité culturelle est inséparable de son action politique: l’une aide et justifie l’autre.

Comme les masses russes, les Juifs reçoivent à la fois la formation issue d’expériences quotidiennes et la propagande de l’intelligentsia, dont une partie passe vers les années 1880 du populisme au marxisme, avec l’influence prédominante de G. Plékhanov. Parallèlement à l’existence des Caisses (formes spécifiques des Bourses de travail) chez les ouvriers juifs de la Russie, se créent, vers 1870, les Cercles où intellectuels, étudiants et ouvriers se constituent, petit à petit, en « intellectuels organiques » (2) du prolétariat juif. Il est à noter que même en Pologne, ces Cercles débutent par la langue russe, mais au fur et à mesure que ces groupes s’élargissent aux ouvriers, la langue de ces derniers, le yddich, se généralise, au point où certains intellectuels, uniquement russophones, l’apprennent, ne voyant là qu’un moyen facilitant la propagande.

Il n’est donc pas étonnant que les premiers groupes pour la langue yddich se nomment Comités du Jargon ( 1895) ! On assiste alors à une double évolution: si les intellectuels « allant au peuple » utilisent, comme les ouvriers, le yddich, les artisans, eux, vont vers l’universel, c’est-à-dire le russe. Mais tous prônent la culture générale, la philosophie, la littérature, l’histoire. Ne voit-on pas des conférences (clandestines) faites par Kremer (qui deviendra un dirigeant du Bund) sur le mouvement coopératif en Belgique et un exposé de Léo Jogiches, le futur compagnon de Rosa Luxemburg, sur l’anatomie, squelette en main !
Entre deux débats sur les luttes pour la journée de travail de douze heures, on gère les bibliothèques qui sont aussi une « couverture » pour la clandestinité. En fait, pour ces intellectuels que l’on appelle à l’époque, sans ironie, les Philosophes, il ne peut y avoir d’action contre le capitalisme sans culture issue du prolétariat, culture qu’il faut acquérir dans les Cercles et les combats. Le mouvement ouvrier remplace l’école, qui n’est pas obligatoire, ce qui fera écrire Max Weber sur l’ «intelligentsia prolétaroïde» !

Au fur et à mesure que ces Cercles se radicalisent, deviennent des organisations révolutionnaires, au sens contemporain du terme, ils adoptent de plus en plus le yddich : de ce point de vue, la naissance du Bund traduit d’abord l’échec de la russification du mouvement ouvrier juif (ce qui ne sera jamais accepté par la Social-Démocratie russe, bolcheviks inclus, bien entendu) et indique la prégnance de l’organisation formalisée sur la spontanéïté des masses juives.

Mais ce processus ne s’engage pas linéairement, des conflits naissent. Ainsi l’ « opposition » dirigée par des ouvriers graveurs, comme A. Gordon et M. Lure, refuse l’action révolutionnaire, dans les années 1890, pour privilégier l’insertion dans la « culture universelle ».

L’élément essentiel de la formation du Bund est cependant le développement des luttes ouvrières, dont les premières manifestations organisées sont la création des « Caisses » (de secours mutuel) à partir des années 1880.
Préfigurant les organisations syndicalo-politiques, elles sont à l’origine plus ou moins calquées sur les guildes juives de l’Est européen telles qu’elles vécurent depuis le XVlle siècle. Très vite, les ouvriers refusent les organisations communes avec les patrons et créent leurs propres caisses (illégales).

En même temps, elles deviennent les moteurs des grèves qui naissent spontanément (comme à Minsk en 1887, chez les serruriers, pour obtenir la journée de travail de douze heures) ou qui sont organisées par elles (comme à Grodno en 1895, dans la plus grande usine de fabrication de cigarettes (3)). Ce sont les organisations que les militants révolutionnaires des Cercles investissent peu à peu et où les idées socialistes trouvent leur terrain privilégié de pénétration. Même les statuts servent de littérature clandestine de propagande. La formation de groupes politiques non-juifs, comme l’Union des Travailleurs Polonais en 1889, aide la cristallisation politique des mouvements revendicatifs au sein de la classe ouvrière juive.

Utilisant aussi bien l’action illégale, malgré les arrestations opérées par l’Okhrana (police secrète russe), que l’utilisation de certains textes légaux (comme la loi de 1785, promulguée par Catherine II et selon laquelle les artisans ne peuvent travailler plus de douze heures par jour. . . ) , les militants organisent les ouvriers sur des bases concrètes, celles des revendications vitales (durée du travail, salaires, travail des enfants etc.).
Mais les militants lancent en même temps le mot d’ordre: de l’économique au politique.

Cette façon d’aborder les problèmes du prolétariat juif est la base du programme des groupes de Vilno puis de Minsk durant les années 1893-1894 et qui est repris par l’ensemble des Cercles, des Caisses, c’est-à-dire par le mouvement ouvrier juif de Russie et de Pologne, qui accélère et généralise cette évolution. Ainsi, l’implantation d’un Cercle conduit rapidement à l’action ouvrière: par exemple, à Gomel et à Vitebsk, la création d’un Cercle en 1893 aboutit à un mouvement de grèves en 1894.

D’une façon générale, on peut noter que de 1895 à 1900, il y a eu 603 grèves «juives», alors que l’on considère que cette époque d’accélération du capitalisme russe a été une période de régression dans le développement du mouvement ouvrier .
Symboliquement, le premier rassemblement politique a lieu à l’occasion de la commémoration du 1 er mai: à Vilno, en 1892, Martov prend la parole devant des ouvriers juifs, pour exalter l’internationalisme prolétarien, opération recommencée en 1893.

En 1894, toujours à Vilno, une réunion a lieu avec John Mill, A. Kremer, Levinson et Martov pour traiter des problèmes politiques et organisationnels et aboutit à une déclaration où l’on peut lire :
Les ouvriers juifs ne souffrent pas seulement en tant que prolétaires, mais aussi en tant que Juifs. . . Il faut lutter en même temps pour les droits civiques… Ce combat ne peut être mené que par les ouvriers eux-mêmes.
En 1895, la réunion du 1er mai à Vilno rassemble clandestinement 500 ouvriers et ouvrières (4), Martov, tirant les leçons des actions déjà menées, indique qu’il faut créer un mouvement et non plus se contenter de groupes localisés. S’appuyant explicitement sur la conception matérialiste de l’Histoire, il déclare que :
le prolétariat juif a l’honneur insigne, hélas, d’être exploité non seulement par la bourgeoisie la plus immonde, mais aussi en tant que collectivité juive…
Une classe qui n’est pas capable de se battre pour la liberté ne la mérite pas.

Mais, ajoute-t-il, le combat ne peut être isolé de celui que mènent les prolétariats russe et polonais.
Dans ce discours apparaît la reconnaissance nécessaire du fait juif et le refus du nationalisme.
En juin 1895, une réunion de consolidation se tient à Minsk pour traiter des problèmes d’unification qui est urgente, non seulement par l’évolution des groupes locaux mais par l’amplification des mouvements de grève et par leur coordination nécessaire.

Parmi les questions traitées figurent notamment l’utilisation des journaux clandestins existants, de Minsk et de Vilno, la circulation des informations et l’envoi d’agitateurs.

La constitution d’un organisme central et la parution d’un organe imprimé sont reportées à une prochaine réunion, pour y intégrer un nombre plus grand de groupes locaux. Mais comme à Vilno, la nécessité d’un « mouvement social-démocrate juif » est proclamée.

En même temps naissent d’autres groupes importants, comme à Varsovie (1894-1895) sous la direction d’une ouvrière gantière, Sivie Hourevitch, puis avec la participation de John Mill, malgré l’existence d’une section juive du Parti Socialiste Polonais (P.P.S.).
Le processus d’unification est freiné par les arrestations de 1896 qui frappent les militants dans un grand nombre de villes.

En même temps, se développe la représentativité internationale des groupes révolutionnaires juifs.
En 1895, un message de condoléances est envoyé à la Social-Démocratie allemande au nom de mille ouvriers juifs de Vilno pour la mort de F. Engels.

La même année, un témoignage de solidarité parvient au Congrès de Breslau. Toujours en 1895, une couronne est déposée au Mur des Fédérés pour commémorer la Commune de Paris avec cette inscription :
Les représentants de trente-deux organisations social-démocrates juives. A bas l’oppression tsariste. Vive la Révolution sociale.
En 1896, au Congrès de l’Internationale Socialiste, ces groupes sont représentés par trois militants, dont deux femmes, le groupe de Vilno ayant mandaté G. Plekhanov qui déclare, à propos de ces organisations, «C’est l’avant-garde du prolétariat en Russie».

Du 7 au 9 octobre 1897, se tient à Vilno la réunion d’unification ( 1er Congrès) qui rassemble treize participants, représentant cinq villes (Vilno, Varsovie, Bialystock, Minsk et Vitebsk). Huit délégués sont des ouvriers.

Un certain nombre de participants sont absents, étant déportés en Sibérie après les arrestations de 1896.
L’ordre du jour va du nom de l’organisation centrale, de la constitution du Comité Central, du contenu de la presse clandestine, des règles conspiratives nécessaires, aux relations avec les organisations révolutionnaires de Russie et de l’étranger.

Les interventions politiques lors de ce Congrès sont alors reproduites dans l’Arbeter Schtime(la Voix Ouvrière) qui devient l’organe du Comité Central de la nouvelle « Union Générale des Travailleurs Juifs BUND ».

Conformément aux positions théoriques qui se dégagent et à la pratique nécessaire, il fallait aussi que les groupes social-démocrates russes s’unifient.

Après l’échec du groupe de Pétrograd, puis celui de Kiev dans ce domaine, le Bund prit l’initiative de contacts qui ont lieu dès la fin de 1897 et qui aboutissent à l’organisation d’un Congrès d’unification, à Minsk, le 1 er mai 1898. Minsk fut choisie par le Bund, qui y a un réseau clandestin solide et à qui la sécurité y semble meilleure. Neuf délégués forment ce Congrès, dont trois représentants du Bund (5).

L’ordre du jour est pratiquement identique à celui du Congrès du Bund à Vilno, avec cependant un point important pour ce dernier, celui de son autonomie à l’intérieur du Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie. Celle qu’il y obtient le satisfait, contrairement aux positions des partis polonais et lituanien, séparatistes.

En même temps, la répression s’accroît: les provocateurs et l’Okhrana (dirigée par Zoubatov) agissent avec une efficacité accrue et arrêtent la plupart des dirigeants de la S.D. russe, parmi lesquels les trois membres bundistes du Comité Central. Cette répression, qui désorganise les groupes locaux, supprime la presque totalité des moyens de la propagande, marque un coup d’arrêt au développement de la S.D. russe et du Bund.

Mais l’habitude de la clandestinité de ce dernier, la solidité des structures locales, permettent une reconstitution assez rapide de l’organisation entière. De ce renouveau naît la deuxième période du Bund, avec de nouveaux cadres remplaçant les « chefs historiques ».
Le 2ème Congrès, qui se tient en octobre 1898 à Kovno, caractérise bien ce renouveau. Douze délégués, dont la majorité est composée d’ouvriers, y assistent, représentant six villes, mais aussi une organisation syndicale clandestine, celle des brossiers, formellement représentée.

Si le premier Congrès est un acte d’organisation, le second tire des leçons politiques de l’accentuation des luttes de classes et prépare des actions en profondeur, par des journaux locaux, des traductions en yddich d’ouvrages fondamentaux (par exemple le Manifeste Communiste, le Programme d’Erfurt).

Dès 1898, la nécessité d’un Comité du Bund à l’étranger se fait sentir (influencer les masses émigrées, trouver de l’argent pour l’action clandestine, populariser la politique suivie) . Ce Comité représentera officiellement le Bund après son 3ème Congrès.
Ce Congrès est le premier où le Bund met un accent particulier, sinon prioritaire, sur la question nationale. Tenu à Kovno en décembre 1899, il compte une quinzaine de délégués (parmi lesquels des membres du 1 er Congrès, revenus de Sibérie) représentant douze villes et le Comité à l’étranger .

Bien que formulé prudemment à cause de l’opposition de la S.D. russe – et aussi de celle de certains bundistes – ( «Nous demandons l’égalité des droits civils et non des droits nationaux»), ce Congrès proclame le droit « aux Juifs de revendiquer leur héritage culturel ».
En fait, les discussions des austro-marxistes et l’impact du sionisme (l’Etat juif de Herzl date de 1896 et le Congrès sioniste de Bâle de 1897) influent sur les discussions du Troisième Congrès. Il s’agit là d’un véritable tournant: à partir de ce Congrès, le Bund ne sera plus uniquement le représentant du prolétariat juif, il se sentira investi d’une mission « nationalitaire ». Les conditions du conflit avec la S.D. russe sont créées, bien que ce Congrès ne prenne pas formellement position.
Il appartient au Quatrième Congrès, tenu à Bialystok en mai 1901, de concrétiser ce changement en mesurant l’impact de ses thèses sur les populations juives. La nature de l’Etat russe (après la Révolution), qui doit être fédératif, le libre développement des nationalités qui le composent, l’application de ce principe au peuple juif y vivant, sont les thèmes de ce Congrès qui marquera définitivement l’histoire du Bund dans le XXe siècle. Sans renier ses origines révolutionnaires, le Congrès constate que les méthodes appliquées et qui étaient efficaces pour des sections locales doivent être adaptées au mouvement de masse que les succès du Bund forment de plus en plus.
La tendance nationalitaire aboutit à la création de groupes juifs d’auto-défense dès 1902, alliant ainsi la tradition révolutionnaire à l’histoire des masses juives non russifiées.

Il est significatif de noter que ce Congrès adopte à l’unanimité – fait rare dans les Congrès du Bund – une résolution déclarant que :
Chaque nationalité, en dehors de ses aspirations à ses droits économiques, civils, de liberté politique et d’égalité, a aussi des aspirations nationales basées sur ses caractéristiques propres, langue, coutumes, façon de vivre, culture en général, qui doivent avoir la possibilité de s’épanouir .

A partir de ce moment, deux terrains vont être le champ d’action du Bund, la population juive et les rapports avec les Social-Démocrates russes.
Sur le terrain juif, on observe à la fois une amélioration des conditions de vie et une diminution de l’impact des grèves – et de leur succès.

L’action politique devient un objectif majeur par rapport à l’action purement revendicative.
De plus, le terrain politique n’est pas occupé uniquement par le Bund.

Dès 1901, se crée un Parti Indépendant Ouvrier Juif ( YUAP), soutenant les revendications sans s’inscrire dans un projet de transformation sociale et qui reproche au Bund la confusion entre l’économique et la politique.
Ré-occuper le terrain oblige le Bund à devenir parti politique à part entière. Jointe au problème de la violence politique, à celui du terrorisme, cette orientation donne au Bund une figure traditionnelle de mouvement ouvrier du XXe siècle. Cette évolution ne se fait pas sans mal, sans conflits internes qui font éclater, ça et là, des organisations bundistes mais sans atteindre profondément le Bund dans son ensemble.
Le problème des relations avec la S.D. russe obère tout le mouvement ouvrier. Luttes de fractions, accords et ruptures, jalonnent la longue marche qui va, d’abord, provoquer la Révolution de 1905. Bien avant la naissance de l’Iskra, la tactique se heurte à la stratégie dans des luttes sociales radicales et réprimées, dans des débats d’idées qui cachent des impuissances d’implantation, dans la préfiguration de la rupture entre mencheviks et bolcheviks.
En 1903, au Congrès de Zurich, le Bund quitte la S.D. russe, qu’il réintègre en 1906 en tant qu’organisation autonome. Participant actif des révolutions de 1905 et de 1917 , admis puis rejeté, souvent marginalisé, le Bund entre dès le début du siècle dans l’ère des espoirs déçus parmi les réalisations éclatantes.
Comme le héros de la « montagne magique », nous le laisserons là, à l’aube d’une immense tragédie et d’un espoir collectif jamais renié.

S. Zoberman

 
1. Un essai historique est en cours d’achèvement sur le Bund (du même auteur), portant sur  ses origines.
2. Nous reprenons là la terminologie d’A. Gramsci qui nous semble parfaitement adaptée au  mouvement nationalitaire juif, bien que le Bund ne figure pas dans la théorie du marxiste italien .
3. La première grève « juive” a eu lieu, à notre connaissance, en 1871 chez les ouvriers  du tabac à Vilno.
4. Bien que sortant du cadre de cet article, il faut souligner le rôle des femmes dans l’histoire  du Bund, qui ne fut ni subalterne, ni négligeable.
5. On ne s’étonnera pas que les historiens soviétiques de l’ère stalinienne n’aient pas accordé  à ce Congrès constitutif un caractère essentiel, bien que Lénine l’admette expressément…

Vladimir Medem (1879-1923)

Vladimir MEDEM est considéré comme l’homme politique le plus influent et le plus grand théoricien du Bund, le mouvement ouvrier juif.
Il est né en Lettonie à Libau (Liepaja) en 1879, dans une famille juive très assimilée.
Son père, médecin général, se convertit au protestantisme, seul moyen d’assurer sa promotion au sein de l’armée russe et baptise son fils dans la religion orthodoxe.
Vladimir Medem fait ses études secondaires à Minsk, puis à l’université de Kiev.
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Il y est influencé par les étudiants révolutionnaires.
Après une brève incarcération, il prend conscience de sa judéité et devint militant du Bund : le parti socialiste juif né à Vilna en 1897.
Ses qualités de journaliste et d’orateur sont vite remarquées et dès 1901, il est coopté au comité central du mouvement.
Le Bund fait scission en 1903, au deuxième congrès des socialistes russes(POSDR), entrainant
dans son sillage des dizaines de milliers de jeunes juifs, ne pouvant accepter l’opposition du POSDR au fédéralisme en général et à l’autonomie juive en particulier.

Vladimir Medem, sous l’influence de l’
historien et autonomiste juif Simon Doubnov et des idées austo-marxistes, élabore la doctrine de l’autonomie nationale et culturelle du judaïsme, l’internationalisme prolétarien, la lutte de classes et la conscience nationale juive.

Sur ces thèmes, il écrit brochures et études. Exilé en Suisse, il revient en Russie en 1912 et au cours d’une tournée de conférences, est arrêté par la police tsariste. Il ne doit sa liberté, en 1915 qu’à l’arrivée des armées allemandes à Varsovie.
Il a participé à la révolution de 1905 et s’est illustré durant les deux révolutions de février et d’octobre 1917 en s’opposant énergiquement à la politique des bolcheviks.
Il revient en Pologne, milite dans le Bund polonais, puis s’exile aux Etats-Unis où il rédige Fun mayn lebn (Ma vie).*
Une sévère affection rénale l’emporta en 1923.

De nombreuses institutions juives disaporiques portent son nom en Pologne, à New York, à Paris voire en en Israë.

• Traduction de H. Minczeles et A. Wieviorka. 1999. Editions Honoré Champion.

Voyage en Pologne

A l’occasion de l’ouverture du Musée d’histoire des Juifs en Pologne, le Centre Medem propose un voyage de 13 jours dans plusieurs villes de Pologne autour de thématiques locales :

LODZ (Marek Edelman, le cinéma, le mouvement ouvrier)

CRACOVIE (La musique, la poésie yiddish, Mordechai Gebirtig).

LUBLIN (Les femmes juives, l’école laïque yiddish, Bela Szapiro, Naiman, Erlich)

CHELM (Shmuel Zygielbojm, les contes juifs)

BIALYSTOK (Yiddish et esperanto)

Pour plus d’informations : mkorn.centremedem@gmail.com

Inscription au secrétariat du Centre Medem : 01 42 02 17 08

Programme détaillé :pdf_programme_detaille_pologne_13_jours.pdf

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