L’enfant et le génocide

Avec Catherine COQUIO, Aurélia KALISKY, Batia BAUM.

Présentation Nadine VASSEUR

Que signifie grandir, jouer, rêver au sein d’une humanité ravagée par le génocide ? Les textes rassemblés ici, rédigés en une dizaine de langues, dessinent ce que fut l’effondrement d’un monde aux yeux des plus jeunes, et disent l’incroyable vitalité qu’ils déployèrent dans les ghettos et les camps. Ces témoignages, ces poèmes et ces fables ne sont pas seulement des documents historiques : qu’ils prennent ou non forme littéraire, ils montrent l’importance qu’eut pour certains la possibilité de mettre en mots ce qu’ils vivaient et éprouvaient.
Les textes réunis, émanant de témoins inconnus autant que d’auteurs célèbres (Aharon Appelfeld, Imre Kertész, Primo Levi…), parfois inédits en français, ont été choisis et présentés par Catherine COQUIO et Aurélia KALISKY, avec l’aide de plusieurs historiens et traducteurs dont Batia BAUM.

Les auteures : Catherine COQUIO, professeure de littérature comparée.
Aurélia KALISKY, doctorante en littérature comparée à Paris et au Zentrum für Literaturforschung (ZfL) de Berlin. Respectivement présidente et vice-présidente de l’Association internationale de recherches sur les crimes contre l’humanité et les génocides, créée en 1997.

P.A.F

Le cinéma sous l’occupation

Le cinéma
sous
l’occupation

Présentation de Joseph AMIEL

Qu’avait-il donc de particulier, en ce temps-là, ce cinéma, pour donner lieu à débats et à controverses? gif_le_corbeau.gif

Pourquoi les docteurs Dietrich et Goebbels, spécialistes de la propagande politicienne, le spécialiste Alfred Gréven ont-ils déployé autant d’efforts pour aboutir, en quatre années, à produire plus de films en France qu’à n’importe quelle autre époque  antérieure?

cinema occupation

cinema occupation


Des historiens ont tenté de décrypter les motivations des nazis à promouvoir cette industrie qui n’apportait rien sur le plan militaire.

Pierre Darmon, Jean-Pierre Bertin-Maghit, René Château ont écrit sur ce sujet.

Ensemble, après avoir visionné quelques extraits des films des années noires, nous essayerons de répondre à ces questions en faisant appel à nos connaissances et, pour quelques uns d’entre nous, à nos souvenirs.

P.A.F.

A temps plein en des temps troublés

Avant tout, souhaitons-nous une année douce et riche de grands et de petits bonheurs qui donnent une saveur incomparable à l’ordinaire de nos vies.

A tous, a gut yor, shana tova, bonne année.

Qu’il nous soit permis de fêter, ensemble, d’heureux évènements comme Hanoucca qui pointe l’aura de ses lumières ou les 100 ans du camarade Schmil JANOVER, bundiste de toujours, évènement qui aura lieu le samedi 22 novembre à 17 heures, dans nos locaux.
Nous rendrons également un hommage à Jacques BURKO, le dimanche 13 décembre, au Théâtre du Petit Saint Martin, 17 rue René Boulanger, à partir de 14 heures.
Et puisqu’il est question de mémoire et de fidélité, vous êtes invités à lire sur notre site (centre-medem.org) le discours prononcé le 5 octobre au cimetière de Bagneux, au nom du Centre MEDEM, discours qui évoque longuement le parcours de Michel Mendl Feldman.

En quelques semaines, nous ayons changé d’époque.
Un homme de moins de 50 ans, quasi inconnu il y a six mois, a soulevé l’enthousiasme des Américains, toutes communautés confondues. Ceux-ci sont allés voter en masse, battant des records de participation, pour élire le premier président noir de l’histoire d’un pays au passé esclavagiste. Comme pour célébrer, en quelque sorte, le soixantième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme.
Ce que nous ferons, à notre façon, le mardi 25 novembre en évoquant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU qui prépare un (sinistre) Durban II et le mardi 2 décembre pour une soirée spéciale dédiée à cet anniversaire.
Tout ceci dans une période de crise financière internationale qui risque de perdurer.
Nous n’en mesurons pas encore toutes les conséquences mais il convient d’en approfondir les causes et d’en anticiper les effets, ce que nous efforcerons de faire le mardi 16 décembre.
Le Centre MEDEM joue ainsi son rôle de veille en proposant un éclairage sur des évènements particuliers, politiques au sens originel du terme, c’est-à-dire au sens de l’inscription de nos actions dans le fonctionnement actuel de la cité et du monde.

Le deuxième volet de nos actions concerne le judaïsme comme culture.
Outre les différents mardis consacrés à ce thème et le Ciné-club co-organisé par le CLEJ, l’AJHL, signalons particulièrement la seconde session de l’Université Populaire MEDEM (UPMEDEM), Intitulé Temps juif et littérature yiddish, qui démarre le 11 janvier, et qui sera animé par Michèle TAUBER.

A toutes ces propositions s’ajoutent bien entendu les différents ateliers et cours(théâtre, cuisine, chant, etc.) détaillés dans ce programme.
S’il fallait assister à tout, c’est sans doute une présence à temps plein sur laquelle il faudrait compter ! Sans compter que d’autres organisations, quelques unes proches de la nôtre, proposent également des manifestations intéressantes.*

Allons-nous nous plaindre d’être trop riche ? Certainement pas.
Peut-être faudrait-il une plus grande coordination entre les différents mouvements juifs laïques ? Certainement.
C’est aussi un des projets sur lequel nous réfléchissons.

Amicalement

Léopold BRAUNSTEIN

Président du centre MEDEM

* C’est le cas de l’AJHL, par exemple, qui organise par l’intermédiaire de l’AEJC, les Rencontre des Livres Juifs, les 24 et 25 janvier à l’Hôtel Lutétia avec la participation entre autre d’Albert Memmi, Daniel Mendelshon, Boualem Sansal, Eli Barnavi, etc. Pour plus de précision consultez le site : livresdesmondesjuifs.org.

La vie et le destin de Vassili Grossman

Conférence de
Salomon MALKA

Débat animé par
Jacques DUGOWSON

correspondant de guerre de 1941 à 1945, Vassili GROSSMAN suivit l’Armée rouge sur tous les fronts.
Dissident avant la lettre, témoin premier d’un monde « qui a tourné autour de son axe », il signe avec Vie et Destin son chef d’œuvre.
Ce roman, confisqué par le KGB et interdit de publication pendant vingt ans en Union soviétique, a pu par miracle être sauvé et envoyé sous forme de microfilms en Europe au début des années 1980.
Il ne paraîtra en Russie qu’en 1989.


Shlomo MALKA
, dans cette biographie, raconte l’histoire de ce roman-fresque dont l’ambition affichée était de reconstituer une sorte de Guerre et Paix du XXe siècle, de rendre compte de la tragédie totalitaire.
De la bataille de Stalingrad à l’enfer de Treblinka, des horreurs du nazisme aux ravages du stalinisme, de la lettre écrite par une mère à son fils depuis le ghetto de Berditchev à la métamorphose d’un homme ébranlé dans sa foi et qui découvre la liberté et la littérature, c’est une page d’histoire et un témoignage bouleversant sur l’Europe, son histoire, ses échecs, ses trous noirs.

Ciné-Club

Le Cine Club organisé par
AJHL, CLEJ, Centre MEDEM presente :

Le Tango des Rashevski.

Comment enterrer grand-mère Rosa ? Elle détestait les rabbins et avait tourné le dos à toute pratique religieuse. Pourtant, ses dernières volontés sont d’être inhumé dans le carré juif.
Les Rashevski sont complètement perdus par cette contradiction et chacun va peu à peu révéler les siennes : de la fille qui rêve de fonder une famille juive et qui vit avec un prétendant non juif, au cousin de retour du service militaire en Israël follement amoureux d’une jeune arabe en passant par le père tiraillé entre son épouse goy et ses racines, chacun s’empêtre dans des problèmes de cœur et d’identité.
Dans ces cas-là, une seule solution pour calmer les esprits, une danse aux vertus euphorisantes apprise par la grand-mère, le fameux Tango des Rashevski.

Réalisé en 2003 par Sam Garbarski, auteur de plusieurs courts-métrage (La dinde, 1998 ; Joyeux Noël Rachid ! , 2000), ce film pose une simple question :

Qu’est-ce qu’être juif ?

Et si la réponse était simple, nous la connaitrions depuis longtemps

P.A.F

Avant les élections américaines

Conférence-débat d’André KASPI

animée par Henri SZTANKE

Les Etats-Unis fascinent, déroutent, provoquent l’admiration et la détestation.
Leur puissance militaire, économique, politique et culturelle fait peur.
Pourtant, que savons-nous vraiment de cette démocratie ?
Au-delà des clichés, des approximations et des préjugés, il est utile de mieux comprendre l’histoire, la société, les comportements politiques, la culture des Etats-Unis.
Cette année est d’autant plus d’actualité que les Américains éliront un chef d’Etat dont l’influence sur notre présent et notre avenir sera prépondérante.

André KASPI, professeur à la Sorbonne, enseigne l’histoire de l’Amérique du Nord à l’Université de Paris I. Ses recherches portent pour l’essentiel sur la Seconde Guerre mondiale, sur le rôle tenu par les Etats-Unis, sur la condition des Juifs pendant l’Occupation et sur les relations internationales de cette période. Il a publié chez Perrin une très remarquable Chronologie commentée de la Deuxième Guerre mondiale et, dans la collection ” Tempus “, Les Etats-Unis d’aujourd’hui (2004).

Le BUND à Paris

Le BUND à Paris
et les mouvements associés

Trois Conférences de Henri MINCZELES

Dans le cadre de l’Université populaire MEDEM, le premier cycle de conférences s’ouvre avec l’histoire du Bund,

les dimanches 12, 19 et 26 octobre 2008, avec le synopsis suivant :

1.Avant la seconde guerre mondiale

Les premiers groupes socialistes juifs à Paris à la charnière du XXème siècle à Paris : origines, installations, premières ramifications, ébauche d’un mouvement syndical (notamment celui des casquettiers ), l’impact de la révolution russe, la scission communiste juive.
L’organisation du Bund parisien : mouvements périphériques, antenne du Bund polonais, l’Arbeter Ring, la Bibliothèque Nomberg (devenue Medem), la jeunesse (Tsukunft), les enfants (SKIF). Les relations avec les autres mouvements immigrés, les procès de Moscou, l’arrivée d’une branche de communistes juifs (Najman, Minc, Schraguer), la presse yiddish de l’époque.

2.La guerre, la Shoah, l’après-guerre

L’entrée en clandestinité : la résistance en zone sud et à Paris, la cantine du 110, les arrestations à Parsi, Lyon et Grenoble, le Bund clandestin.
Le Comité Amelot, le comité général de défense, la fondation du CRIF.
La résistance armée à Villeurbanne, la restructuration de la communauté, l’aide du Joint et de l’Arbeter Komitet.
L’idéologie bundiste dans les années 1945-1950.
Unzer Schtime, le Réveil des Jeunes, l’attitude vis à vis du sionisme et du parti socialiste SFIO. Les maisons d’enfants, l’Université populaire.

3. De 1950 à aujourd’hui

Nouvelles doctrines, assoupissement progressif sur le plan politique. Importance accrue du culturel – Yiddish et français.
La bibliothèque Medem, un nouveau souffle ?
Le SKIF cède la place au CLEJ dans les années 1960.
L’intrusion du religieux dans la communauté juive. Une “sionisation” sans Alyah. La fin de la presse yiddish.
Hypothèses au tournant du XXIème siècle. Judéo-francité ou Franco-judaïsme.

Le nombre de places étant limité, l’inscription préalable auprès du secrétariat est indispensable.

P.A.F

Quand un témoin disparaît

Cette année, il m’est encore plus difficile de prendre la parole ici, devant ce monument dédié à tous les Bundistes dont les cendres ont été avalées par la terre, l’air, les eaux du gigantesque territoire où avaient été érigées les sinistres cheminées des fours crématoires des camps d’extermination.

Cette année, il m’est encore plus difficile de prendre la parole, car cette année nous avons perdu l’un des nôtres, l’un des nôtres un peu particulier, je veux parler ici de Mendl FELDMAN.

C’est la première année où nous nous réunissons sans que Mendl ne soit présent parmi nous ou non loin de nous.

C’est la première année où nous nous réunissons devant le monument où « reposent » ceux qui pour beaucoup d’entre nous ont toujours été des absents et ceci hors la présence si vivante de Mendl FELDMAN qui incarnait pour nous « le témoin » par excellence, celui qui avait promis sur la rampe d’accès à Auschwitz à « ses absents » à lui et par voie de conséquence à « nos absents » à nous, de témoigner encore et toujours.

Il ne nous dira plus, il ne nous répètera plus ce qu’il a vu, vécu à Auschwitz
Il ne nous répètera plus ce qu’il avait promis à ses parents, à ses amis à l’intérieur du camp.
Il ne nous dira plus, ne répètera plus comment en n’entendant plus les Tsiganes chanter, il a compris qu’ils avaient été gazés.

Nous ne l’entendrons plus intervenir au Centre Medem-Arbeter Ring comme lors du débat à propos des « Bienveillantes » durant lequel il fit preuve d’une ouverture d’esprit bien plus grande que certains d’entre nous qui n’avons pas vécu les atrocités de la Shoah.
Nous ne l’entendrons plus raconter son émotion, ses espoirs en écoutant les paroles des lycéens allemands décidés à tout apprendre des responsabilités allemandes.

Nous ne reverrons plus son beau sourire charmeur ni au Cercle Amical ni sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris où son portrait figura pour son plus grand plaisir ainsi que pour le notre : image de la reconnaissance d’autrui.

C’est la première année où nous allons faire acte de mémoire, hors le regard, l’écoute attentive et bienveillante de Mendl –Michel Feldman.
Comment allons nous dire, qu’allons nous dire en mémoire de nos proches si lointains, en mémoire de nos familles décimées, assassinées dans les ghettos, dans les camps d’extermination ou encore déportées en U.R.S.S dans le Goulag sibérien ?

Mendl ne nous dira plus rien. C’est une voix, ce sont des mots que nous n’entendrons plus.

Il est parti suivre son dernier chemin, pas celui que les nazis ont voulu lui imposer mais en empruntant celui d’une vie reconstruite, rebâtie avec courage et bravoure.

Un seul témoin disparaît et c’est notre mémoire qui est dépeuplée, notre mémoire personnelle et celle de notre groupe.
Mendl a su témoigner et c’est une tâche bien plus rude qu’il n’y paraît, il a su être à la fois de là-bas avec eux et ici avec nous. Il nous laisse dans une amère solitude.

Mendl aura été un témoin pour toujours, un témoin pour l’avenir, un témoin à jamais.

Sa présence est devenue absence.
Sa parole est devenue écho lointain.
Le souvenir de lui s’ancre dans notre mémoire.

Son témoignage disparaîtra-t-il dans les limbes de notre esprit ?
Que ferons-nous dans l’après-coup de sa mort, de sa disparition ?

Qu’est-ce qui se passe quand un témoin disparaît ?

Il est une chanson qui nous dit ce qui se passe quand un soldat s’en va.
Mais quand un témoin s’en va, quand un témoin disparaît, nulle chanson à l’horizon.

Avant de tenter de répondre à cette question, je tiens à te dire, à toi, Mendl qui vient de partir, que j’ai été contente de te connaître.
Mendl, tu as été pour moi le porte-parole, le nom de ceux qu’on a contraint à partir dans la violence, sans laisser d’adresse à quiconque.
Tu as été pour moi, la voix de ceux qui sont partis, sans me dire qu’ils étaient mes grands-parents, mes oncles, mes tantes, mes cousins, mes cousines, ma petite-grande sœur.

Ce dont nous pourrons témoigner c’est que tu as tenu ta promesse, c’est que tu as été le témoin que tu leur avais promis d’être. Inlassablement, aussi bien auprès des Juifs que des Français que des Allemands, tu as dis, répété, proclamé, témoigné dans des écoles, des lycées, des collèges, sur des lieux de commémoration, à la radio, dans des films ; de ce que tu avais vu, vécu dans le ghetto et à Auschwitz.
De cela, nous pourrons témoigner.
Mais nous ne serons pas nous-mêmes des témoins.
Nous n’avons pas vécu ces temps d’atrocité barbare.
Nous ne témoignerons pas d’un passé qui ne fut pas le nôtre, tout en faisant partie de notre histoire.

Ce que nous ferons, c’est dire, faire le récit de ce que tu nous as transmis, c’est veiller toujours, travailler à ce que la société reste toujours éveillée, vigilante, militante dans son rapport aux politiques menées dans le présent.
Cela oui nous pouvons te le promettre. Nous pouvons le jurer comme dans l’hymne du Bund que nous avons entonné au-dessus de ton cercueil, en novembre dernier : « Mir schweyrn, mir schweyrn. »

Pour terminer, j’évoquerai les mots qu’André Schwarz Bart a laissés en héritage à son épouse Simone : « Mange pour moi, chante pour moi, vis pour moi ; après moi. »
Cela nous ne le ferons pas car on oublie souvent que ce sont aussi des enfants qui portent le deuil de leurs parents. Et cela bien des membres de ma génération ont eu à le vivre passivement : vivre, manger, chanter, à la place de leurs morts, inconnus d’eux, dans un deuil incertain.

Nous ne témoignerons pas, nous raconterons.
Nous ne vivrons-revivrons pas un passé qui ne fut pas un présent pour nous.
Mais nous nous battrons pour qu’il ne se répète nulle part sur cette terre.
Nous nous battrons pour que ta trace, leurs traces ne s’effacent pas dans l’oubli, dans l’anonyme et nous dirons vos noms à l’infini. Là est notre responsabilité.

Mendl, je crois qu’en fait c’est en écrivant ces lignes, en les lisant aujourd’hui que je te dis effectivement adieu, en n’oubliant pas que l’an dernier tu m’avais laissé le message suivant : « Je veux te dire que je sais maintenant qu’il y a quelqu’un qui saura dire avec émotion les mots qui nous touchent tous pour parler de ce que nous avons vécu. »

Merci à tous de porter avec moi l’héritage laissé par Mendl, héritage explicitement transmis et qui sera peut-être plus facile à porter que celui implicitement transmis, dans la douleur, par nos parents.

Un dernier mot, un dernier souvenir de Mendl. En septembre 2005, à Malzieu : village où Suzy, son épouse, fut cachée pendant la seconde guerre mondiale, alors que Yaël , notre fille le filmait parmi les Justes du village, que nous honorions ; il s’approcha de la caméra et susurra du bout des lèvres :

« Je vous aime, tous ! »

Les Litvaks

L’héritage
universel
d’un monde juif disparu
de
New York
à Melbourne,
de
Paris au Cap
via
Tel Aviv.

Henri MINCZELES, Yves PLASSERAUD, Suzanne POURCHIER

Editions La Découverte

Sur le territoire de l’ancien grand-duché de Lituanie, à l’intérieur du vaste yiddishland, en Litvakie s’est développée durant des siècles une civilisation originale, dont se réclamaient plus d’un million et demi de Juifs.

Baltes, polonais et biélorusses, ces Litvaks ou « Juifs lituaniens » affirmaient leur singularité dans un univers à la fois ouvert sur le monde et intimement attaché aux traditions. Religieux ou laïques, très souvent engagés sur les plans politiques et culturels, ils ont compté d’éminentes personnalités, dont certaines ont acquis une stature internationale : Sergueï Eisenstein, Mark Chagall, Golda Meir, Jacques Lipschitz, Chaïm Soutine, Emmanuel Levinas, etc.

A Vilnius comme à Minsk, à Bialystok ou dans les shtetleh, les Litvaks ont fortement imprégné le judaïsme dans son ensemble grâce à leurs talents et à leur humanisme.

Moins de 70 000 Litvaks ont survécu aux souffrances et à l’horreur de la Shoah. Mais plus d’un million d’entre eux avaient quitté le « vieux pays » pour perpétuer, sur les cinq continents, une certaine manière de vivre, une éthique exigeante qui les rendait à la fois semblables et différents des autres Juifs.

Henri MINCZELES journaliste et historien, auteur de Vilna, Wilno, Vilnius. La Jérusalem de Lituanie (La Découverte, rééd. 2000) et d’Une histoire des Juifs de Pologne. Religion, culture, politique (La Découverte, 2006). Il a dirigé Lituanie juive 1918-1940. Message d’un monde englouti (Autrement, 1996) avec Yves PLASSERAUD, spécialiste en droit des minorités et du multiculturalisme, auteur de Les États baltes (Montchrestien, 1996), Les États baltiques, des sociétés gigognes (Armeline, 2006) et, avec Suzanne POURCHIER, doctorante en histoire, spécialiste des arts visuels baltes, de Capitales baltes. Riga, Tallinn, Vilnius (Autrement, 1998).

Ciné Club

Après La petite Jérusalem de Karin Albou, Le jardin des Finzi Contini de Vittorio de Sica, l’AJHL, le CLEJ et le Centre MEDEM présente :

Rouge Baiser,

de Véra Belmont, film de 1985, qui a reçu l’Ours d’argent de la meilleure actrice, pour la performance de Charlotte Valandrey, qui y tient le rôle principal.jpg_rachewski.jpg

Nadia, l’héroïne, est une jeune militante communiste juive tombant amoureuse d’un reporter (Lambert Wilson), le parfait « ennemi de classe ».

A travers la description de la vie quotidienne de la jeune fille, Véra Belmont montre les premiers doutes qui s’instaurent sur l’ « avenir radieux » , les premiers témoignages sur l’antisémitisme stalinien ainsi que la générosité, la sincérité, l’engagement des militants, dont la prise de conscience tardive n’en sera que plus douloureuse.

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