Le 12, “Billet Aller-Retour”

Dimanche 12 mars 2006 à 16h

Parisbarcelone.jpg « BILLET ALLER – RETOUR »

Un film de Chochana Boukhobza

réalisé par Georges Goldman, (documentaire de 52 min).
Film soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Quel lien les Juifs de France entretiennent-ils avec Israël ?

Ils sont 10 à tenter de répondre à cette question.
Mais pour comprendre le lien qui les unit à la « Terre Promise », il leur a fallu raconter leur parcours et le trajet de l’exil vécu par leur famille.
Pérégrinations juives qui commencent dès le début du 20esiècle pour les juifs de l’Europe de l’Est et qui s’échelonne jusqu’à 1965 pour beaucoup de juifs d’Afrique du Nord.
Mémoires meurtries, langue blessée, traumatisme de la Shoah, lutte contre tradition et laïcité.. , à travers chaque portrait se dessine une vision d’Israël, jamais la même, toujours rêvée, traversée par les tensions de l’actualité. Et ce qui se révèle de plus troublant, c’est que l’amour d’Israël s’enracine dans l’idée que le nomadisme est plus fort que soi, plus fort que la promesse d’une terre.

Principaux intervenants:

 Marceline Loridan-Ivens, réalisatrice entre autre « La petite prairie aux bouleaux »

 Elisabeth Schemla, journaliste, a créé « Proche Orient Info »

 Jacques Attali, auteur

 Julien Dray, parlementaire

 Raphaël Draï, professeur de Sciences Politiques

 Joann Sfar, illustrateur, créateur de bandes dessinées entre autres « Le chat du rabbin »

 Gérard Rabinovitch, sociologue

 Guy Maruani, psychanalyste

 Haïm Zafrani, professeur émérite, auteur de nombreux ouvrages sur la Kabbale

Projection en présence de la productrice Elisabeth Rampano et de l’auteur Chochana Boukho

Présentation par Hélène Mager-Santos

P.a.F

Le 9, Olivier Pétré-Grenouilleau

Jeudi 9 mars 2006 à 20h30

Rencontre-débat avec

Olivier Pétré-Grenouilleau

professeur à l’Université de Bretagne-sud,
auteur du livre

« Les traites négrières »
(nrf .Gallimard)

Alors que les polémiques s’enflent sur l’Histoire, confondant celle de la colonisation et celle de l’esclavage, alors que le recours aux tribunaux tend à remplacer les débats entre chercheurs, Olivier Pétré-Grenouilleau, historien reconnu, spécialiste des traites
négrières nous donnera un aperçu de l’histoire des différentes traîtes négrières.

Débat animé par Jacques Dugowson.

Venez vous restaurer à la cafétéria ouverte dès 19h00. P.a.f

Le 5, “Un siècle d’industrie”

Dimanche 5 mars 2006 à 17h00

Au théâtre Firmin Gémier
à Antony RER B station Antony

Un siècle d’industrie

de Marc Dugowson

Mise en scène de Paul Golub -Théâtre du Volcan Bleu
Un siècle d’industrie, librement inspirée de l’histoire de la firme TOPF, raconte la vie d’une entreprise allemande qui fournissait les camps d’extermination en fours crématoires, et cette entreprise a rendu techniquement possible l’extermination de millions de personnes.

Dans le texte de Marc Dugowson, la violence du génocide est représentée par le quotidien des relations au sein de l’entreprise Kolb.

« Un siècle d’industrie est une pièce que j’aurais aimé avoir écrite… » (J.C.Grumberg)

Tarif préférentiel pour les adhérents et amis du Centre Medem: 8 € au lieu de 19€.

Réserver auprès de Sabine Renard au 01 42 37 31 19

Austromarxisme et Laïcité nationale (Otto Bauer) – Intervention de Noé Jordania (1912)

Otto Bauer. Austro-marxisme et «laïcité» nationale (1907)

Le principe de personnalité absolue cherche à constituer la nation non comme une corporation territoriale, mais uniquement comme une association de personnes. Les corporations nationales régies par le droit public ne seraient des corporations territoriales que dans la mesure où elles ne pourraient naturellement pas étendre leur ressort au-delà des frontières de l’Empire.
Mais à l’intérieur de l’État, le pouvoir ne serait pas attribué dans une région aux Allemands, dans une autre aux Tchèques : ce sont les nations, où qu’elles vivent, qui se regrouperaient en une corporation administrant ses affaires nationales en toute indépendance.

Dans la même ville, deux nations ou plus organiseraient très souvent côte à côte leur auto administration nationale sans se gêner les unes les autres, créeraient leurs établissements nationaux d’éducation – tout comme dans une ville où catholiques, protestants et juifs règlent eux-mêmes côte à côte leurs affaires religieuses en toute indépendance.

Le principe de personnalité suppose que la population soit divisée par nationalités.
Mais ce n’est pas à l’État de décider qui doit passer pour allemand ou pour tchèque; c’est plutôt à tout citoyen majeur que devrait être accordé le droit de décider lui-même à quelle nationalité il veut appartenir.
A partir d’une libre déclaration de nationalité des citoyens majeurs serait établi un répertoire national qui devrait comporter l’index le plus complet possible des citoyens majeurs de chaque nationalité.

[…] Si nous disposons du registre national, le fondement de l’autonomie nationale est créé. Nous n’avons plus alors qu’à faire de ceux qui appartiennent à une nation, dans la commune, le district ou le canton, le pays de la Couronne et finalement dans l’Empire tout entier, une corporation de droit public ayant la tâche de pourvoir aux besoins culturels de la nation, de faire construire pour elle écoles, bibliothèques, théâtres, musées, institutions d’éducation populaire; de garantir auprès des autorités une aide juridique à ses co-nationaux, dans la mesure où ils en ont besoin parce qu’ils ne parlent pas la langue de l’administration et des tribunaux ; et à qui l’on accorde à ces fins le droit de se procurer les moyens nécessaires en imposant ses nationaux.

L’autonomie nationale serait ainsi fondée uniquement sur le principe de personnalité.

Toute nation pourrait pourvoir à son développement culturel par ses propres moyens; aucune nation ne devrait plus, pour ce faire, lutter pour le pouvoir dans l’État.
Le principe de personnalité serait le meilleur moyen de défense nationale : dans la mesure où des minorités nationales peuvent être protégées par des dispositions juridiques, elles le seraient. Inversement, le principe de personnalité exclut toute oppression nationale se fondant sur le droit.

S’il était en vigueur, les nations continueraient bien sûr à exercer leur force d’attraction sur des personnes appartenant à d’autres peuples. Les nations dont le développement culturel est plus riche continueraient à attirer bien des hommes ambitieux issus de peuples moins développés. Les majorités nationales de chaque région continueraient à absorber une partie des minorités nationales par des mariages, par d’étroits rapports économiques et conviviaux, elles attireraient dans leur communauté de culture une partie toujours plus considérable de la minorité nationale. Mais toutes ces conquêtes nationales ne se produiraient que grâce à la puissance sociale de chacune de ces nations, à la force d’attraction de leur culture et du poids naturel du plus grand organisme, et non en vertu d’un privilège légal. La compétition pacifique remplacerait la conquête violente.
Mais si nous imaginons le principe de personnalité intégralement appliqué, les nations organisées sous forme d’associations de personnes totalement extérieures à toute administration étatique, comme c’est le cas pour les communautés de religion (« la nation libre dans l’État libre »), ce principe lui aussi ne résout sa tâche qu’imparfaitement. Là-dessus se fonde la méfiance, plus instinctive que réfléchie, qu’opposent aussi beaucoup de partisans théoriques de l’autodétermination nationale au principe de personnalité. On s’en doute bien : l’État garantit aux nations, par son système juridique, le pouvoir dont elles ont besoin; mais qu’est-ce qui protège les nations contre l’État ? (…)

Nous pouvons apporter une garantie aux nations sans renoncer aux avantages du principe de personnalité si nous remettons entre leurs mains l’administration publique. (…)

[…] Cette constitution projetée par Springer met pour la première fois un terme à la lutte des nations pour le pouvoir puisqu’il donne aussi aux minorités nationales le pouvoir juridique de régler leurs affaires en toute indépendance. Aucune querelle nationale ne paralysera plus la progression des classes.
Au conseil du canton mono-national, dans les délégations des cantons doubles, seules les classes d’une même nation seront confrontées les unes aux autres. Ce ne sera plus la lutte d’une nation contre une autre : la classe ouvrière pourra y faire valoir ses revendications face à sa propre nation, exiger de sa propre nation d’avoir une part croissante de la culture nationale. Dans le conseil du canton double et dans la représentation populaire de l’ensemble de l’État, les différentes nations se rencontreront bien ; mais ces corps n’auront pas de pouvoir de décisions ­des affaires nationales, ils ne pourront rien donner et rien prendre aux nations ; la population, là aussi, va se diviser en classes et non en nations Là aussi, le champ est libre pour la lutte des classes.

La double administration des cantons mixtes et les « concurrences » des minorités des zones monolingues garantissent aussi les droits des minorités devant les administrations publiques, ainsi qu’une école nationale. Cette constitution satisfait donc les besoins des ouvriers qui veulent voir leurs droits respectés et souhaitent trouver une école pour leurs enfants, où que puisse les ballotter la nécessité de chercher du travail. Le capitalisme a ravi leur patrie aux ouvriers, mais il ne peut jamais leur ôter leur langue et leurs coutumes. Mais ces mesures satisfont aussi les ouvriers qui trouvent un emploi sur le sol de leur nation ; si le droit ne refuse pas école et assistance à l’immigrant étranger, s’il ne jugule pas sa dignité et ne le condamne pas à l’ignorance crasse, les ouvriers n’ont plus à redouter que leurs camarades de classe immigrants ne soient des compresseurs de salaires ou des briseurs de grève, et les ouvriers immigrants seront capables de résister au poison de la haine nationale qui mine les organisations politiques et syndicales communes, et rend les ouvriers incapables de mener au coude à coude la lutte commune contre l’ennemi commun.

Enfin, cette constitution satisfait aussi les besoins idéologiques de la classe ouvrière, qui ne peut supporter que l’ouvrier doive vendre son âme en même temps que sa force de travail, et sacrifier son originalité culturelle au patron, une constitution qui veut que quiconque crée par son travail les conditions de toute culture, acquiert ainsi un droit sur les biens de la culture, un droit sur sa culture, sur les coutumes de sa communauté nationale.
Ainsi, l’idée que se fait Springer de la constitution d’un État multinational -qui fonderait l’auto administration nationale sur une administration démocratique de l’État et garantirait aux minorités nationales leurs droits nationaux par le principe de la personnalité- est la forme la plus parfaite de l’autonomie nationale, seule capable de satisfaire pleinement les besoins culturels de la classe ouvrière. En créant les conditions juridiques et psychologiques d’une lutte de classe commune des travailleurs, ouvriers de toutes les nations, cette constitution sert la politique nationale ­évolutionniste de la classe ouvrière, elle est un instrument au service de ce grand projet : faire de la culture nationale la propriété du peuple tout entier, faire du peuple tout entier une nation.

Otto Bauer. Die Nationalitätenfrage und die Sozialdemokratie, Vienne, 1907. Trad. Fr. La question des nationalités et la social-démocratie. Paris Guérin Littérature, EDI, 1987, tome 2, p.364-367 et 370-372 (extraits).


les passages signalés en gras l’ont été par nous.


Intervention de Noé Jordania, leader des menchéviks géorgiens (1912)

« Jusqu’ici nous n’avons parlé que du développement matériel de la vie locale. Mais ce qui contribue au développement économique d’une contrée, ce n’est pas seulement l’activité économique, mais aussi l’activité spirituelle, culturelle… Une nation forte par sa culture est également forte dans la sphère économique… Mais le développement culturel des nations n’est possible que dans leur langue nationale… Aussi toutes les questions liées à la langue maternelle sont-elles des questions culturelles-nationales. Telles sont les questions concernant l’instruction, la procédure judiciaire, l’Église, la littérature, les arts, les sciences, le théâtre, etc.
Si l’œuvre du développement matériel de la contrée unit les nations, l’œuvre culturelle-nationale les désunit, en plaçant chacune d’elles sur un terrain distinct. L’activité du premier genre est liée à tel territoire déterminé…
Il en va autrement des choses culturelles-nationales. Celles-ci ne sont pas liées à un territoire déterminé, mais à l’existence d’une nation déterminée. Les destinées de la langue géorgienne intéressent au même degré le Géorgien, où qu’il vive. Ce serait faire preuve d’une grande ignorance que de dire que la culture géorgienne ne concerne que les Géorgiens habitant la Géorgie. Prenons, par exemple, l’Église arménienne. A la gestion de ses affaires prennent part les Arméniens des différents lieux et États. Ici, le territoire ne joue aucun rôle. Ou, par exemple, à la création d’un musée géorgien sont intéressés tant le Géorgien de Tiflis que celui de Bakou, de Koutaïs, de Pétersbourg, etc. C’est donc que la gestion et la direction de toutes les affaires culturelles-nationales doivent être confiées aux nations intéressées elles-mêmes. Nous proclamons l’autonomie culturelle-nationale des nationalités caucasiennes. »
[[Voir le journal géorgien Tchvéni Tskhovréba, 1912, n° 12.]]

Austro-marxisme et question nationale

A propos de l’austro-marxisme et de l’autonomie nationale et culturelle

L’austro-marxisme est un complément d’idéologie essentiel du marxismené au milieu du 19ème siècle à la suite du Manifeste Communiste de Karl Marx et de Friedrich Engels. Très vite les militants des diverses organisations de la Première puis de la Seconde Internationale s’aperçurent que le mot d’ordre « Les prolétaires n’ont pas de patrie » ne reflétait pas toujours la réalité. Certes, dans des Etats où vivaient une collectivité plus ou moins unitaire comme en Grande-Bretagne et en France, un tel slogan pouvait à la rigueur se concevoir mais dans des Etats multinationaux, multiethniques et multiconfessionnels, le problème était différent.

Comment un militant de base dans la social-démocratie allemande pouvait-il comprendre un Tchèque, un Polonais ou un Slovène dans l’Empire bicéphale austro-hongrois ? Comment accepter un langage commun du fait de la séparation linguistique ? Comment combattre ensemble malgré cet handicap ? Il fallait donc revoir l’internationalisme – sans pour autant l’amoindrir – en le reliant à une réalité concrète, le sentiment national sans chauvinisme aucun mais tenant compte des particularités nationales et linguistiques des peuples.

Même en Allemagne, le problème se posait dans les Sudètes (Tchéquie), en Pomérélie (Pologne) et à partir de 1870 en Alsace (France). Quant à la Russie tsariste, l’émergence de mouvements socialistes dans diverses villes sans qu’il y eut pour autant une véritable organisation sociale démocrate, le problème était encore plus ardu et si Marx n’y ajoutait guère d’importance – cf. son antisémitisme dans la question juive où il identifie le Juif à l’argent (Quel est le culte du juif… etc.) et ses écrits postérieurs, il parlait de nationalité chimérique pour les travailleurs et d’un résidu anachronique. Quant à l’antisémitisme, il s’agissait d’un survivance due à l’arriération des peuples d’Europe orientale. Kautsky plus tard développera l’idée des peuples sans histoire montrant ainsi son inaptitude du fait d’un mécanisme manichéen hérité du marxisme à comprendre les aspirations des peuples en faveur du socialisme et de leur identité.

En revanche, Engels s’était penché sur le problème national. Il voyait bien les disparités nationales dans un même pays surtout si les tendances fédéralistes commençaient à s’affirmer. Il était au courant de l’exploitation des travailleurs juifs dans la zone de résidence. Et ce, d’autant que les populistes et les anarchistes en eurent de plus en plus conscience à partir des années 1880. Les congrès socialistes de divers pays – France exceptée – mettaient le problème national à l’ordre du jour sans pouvoir s’en dépêtrer ni pour autant abandonner une question embarrassante. Ce furent tout d’abord des tribunes libres, des points de vues hétérogènes et hétérodoxes avant que ne s’élabore une théorie d’ensemble conciliant l’internationalisme prolétarien et la question des nationalités en milieu socialiste.

Marxisme et question nationale

Il fallut attendre les juristes – socialistes ou non – seuls capables de trouver une solution valable. C’est au tournant des années 1880 que des doctrines cohérentes remplacèrent des états d’âmes ou des points de vue sans profondeur sans omettre ceux qui considéraient que la culture dominée devait se fondre dans la culture dominante. Des théoriciens comme Karl Renner, Otto Bauer, des Juifs déjudaïsés comme Victor Adler, indifférents comme Frédéric Lassalle ou Edouard Bernstein ou au contraire des Juifs conscients de leurs origines comme Haïm Jitlowski et nullement marxistes comme plus tard Simon Doubnov se penchèrent sur cette situation tout à fait exceptionnelle.

Dans le livre que j’ai écrit L’histoire générale du Bund, un mouvement révolutionnaire juif, Austral, 1995, réédition Denoël, 1999, la question nationale vu sous un angle austro-marxiste est décrite pages 198 – 203 et un peu plus loin en indique les points de vue de Lénine, Staline, Kautsky, Trotski, Rosa Luxemburg. On pourrait y rajouter d’autres idéologues juifs qui s’expriment en yiddish mais que je n’ai pas traduit. Je conseille à ceux qui lisent le yiddish de se reporter à l’ouvrage édité par le Yivo, volume 3, Historishe Shriftn fun Yivo intitulé Di Yidishe Sotsialistiche Bavegung (Le mouvement ouvrier juif), Wilno, Paris, 1939, où sur 836 pages, l’austro-marxisme et le problème national sont à plusieurs reprises minutieusement évoqués.

Avant de se pencher sur les aspects juifs d’une conscience nationale, voyons d’abord le problème pris dans son ensemble.

Comme l’indique opportunément Enzo Traverso dans Les marxistes et la question juive, qui dresse une typologie de l’intelligentsia juive d’Europe orientale, page 65, distingue cinq catégories :

 les bundistes : Raphaël Abramovitch, Samuel Gojanski, Arkadi Kremer, Vladimir Medem, John Mill ;

 les sionistes : Ber Borochov.

Les trois autres catégories sont :

 les juifs assimilés de la social démocratie,

 les juifs assimilés « cosmopolites sans racines »,

 les dirigeants juifs assimilés de la social-démocratie polonaise.

En fait, ces trois dernières catégories qui, vis à vis de la question nationale eurent une position plus ou moins négative ne nous intéressent pas. Parmi leurs leaders on retiendra les noms de Léon Trotski, Charles Rapoport, Adolf Warski, Rosa Luxemburg.

Enzo Traverso ajoute que le véhicule d’une symbiose révolutionnaire et nationalitaire fut le yiddish. Il donne l’exemple de Hersh Mendel, ouvrier juif qui écrit « Il me semblait y trouver (l’adhésion au Bund) la synthèse entre le socialisme international et la question juive. J’étais grandement reconnaissant envers le Bund qui me permettait d’être à la fois un Juif fier de l’être et un socialiste ardent.»

S’il n’y avait pas eu le yiddish, il n’y aurait guère d’identité juive sauf sur le plan confessionnel. Car le yiddish, la yiddishkeit, le yiddishisme furent les vecteurs d’une véritable civilisation en raison des millions de ses locuteurs d’une part mais aussi un instrument de propagande. C’est ce que ne comprirent ni les assimilateurs, ni les assimilationnistes – une doctrine qui prônait la disparition du Juif en tant que tel – ni les non – Juifs pour qui le judaïsme était une religion et rien d’autre.

Ainsi Guesde par rapport à Jaurès, Lénine – Trotsky et un Juif comme Otto Bauer que l’Histoire – hélas pour lui – rappela à l’ordre en 1938 quant à sa position vis à vis de la judéité dans les années qui suivirent l’accession au pouvoir d’Hitler. Même un Isaac Deutscher se rendit compte qu’être Juif non-Juif n’avait guère de sens. Même Trotsky s’aperçut à la fin de sa vie que le national-socialisme sur le plan de l’antisémitisme n’était plus seulement un épisode de la lutte de classes ou un conflit purement impérialiste mais racial et génocidaire. D’ailleurs, il atténua son antisionisme de jadis en reconnaissant l’existence d’un yichouv en Palestine et les théories marxistes ou marxisantes des Borochov, Tabenkin, etc. parfaitement fondées. Ce qu’un historien comme Nathan Weinstock, dans son ouvrage (renié depuis) Le sionisme contre Israël n’avait pas compris. En revanche, un sociologue comme Richard Marienstras, récusant la centralité d’Israël admettait parfaitement l’austro-marxisme et le sionisme dans Etre un peuple en diaspora.

La question nationale à l’ordre du jour

En septembre 1899 eut lieu à Brünn – aujourd’hui Brno – en Tchéquie un congrès des diverses formations sociales-démocrates sur la question nationale. Mais n’étaient concernés que les peuples disposant d’une assise territoriale. Une résolution en quatre points indiquait que « chaque nationalité vivant en Autriche – Hongrie, sans égard au territoire occupé par ses membres constitue un groupe autonome qui règle ses affaires nationales de langue et de culture […| Les divisions territoriales sont purement administratives et ne doivent pas porter préjudice au statut national. Toutes les langues auront des droits égaux dans l’Etat ».

Mais si idéalement cette motion était valable, en réalité, dans plusieurs régions de l’Empire on constatait une interpénétration et un enchevêtrement de collectivités diverses sur un même sol. Ayant voté cette motion sur la base d’un Etat représentant l’union démocratique des nationalités, leurs droits garantis par une loi spéciale rendue par le Parlement sans aucun privilège, elle faisait l’impasse sur des collectivités n’ayant pas une base territoriale, ce qui était le cas des communautés juive dispersées.

A la même date, un juriste de formation, Karl Renner faisait paraître un essai intitulé Etat et Nation qu’il amplifia en 1902 par une autre étude La lutte des nations pour l’Etat. Renner mettait au point un système ingénieux bien que compliqué relatif aux populations non dotées d’un territoire comme les Juifs, la question nationale étant pour le moins assez complexe suivant les bases d’un fédéralisme, chaque peuple formant une entité organique avec ses propres besoins, ses propres intérêts, ses propres divisions. Il disait « L’Etat est autorité territoriale de droit. La société est une association de fait ». Par conséquent, le statut personnel des individus, qu’ils soient adossés ou non à un territoire doit être régi sur le plan de l’Etat. Cela menait vers l’autonomie nationale et culturelle.

Le Bund créé deux ans plus tôt s’inspira très vite des conceptions de Renner, sans pour autant, les premières années entrevoir une solution du fait qu’il craignait de mettre à mal l’internationalisme prolétarien. Aussi, deux tendances s’affrontèrent, ceux qui n’acceptaient pas la moindre entorse à l’internationalisme et ceux qui admettaient que le problème national et le socialisme marxiste n’étaient pas incompatibles.

Pour ne pas alourdir le propos, je ne citerai pas les divers leaders du Bund ouvrier juif qui se penchèrent sur la question nationale dans un sens ou dans un autre ni sur la teneur des textes des congrès où le problème national fut posé pour ne m’en tenir qu’à une personnalité bundiste de premier plan, Vladimir Medem.

Selon Henry J.Tobias, auteur d’un pénétrant ouvrage The Jewish Bund in Russia From its Origins to 1905, le chapitre 13. intitulé La réévaluation de la question nationale, pages 161 à 176 nous éclaire sur le 4ème congrès du Bund, tenu fin mai 1901 et concernant les aspirations nationales du peuple juif, considéré comme une nationalité et « basé sur les caractéristiques particulières : la langue, les coutumes, le mode de vie, la culture en général qui devraient lui permettre toute liberté dans son développement ». Comme le problème fait débat dans l’organisation, il est ouvert une tribune libre où chacun peut exposer son point de vue. Il faudra plusieurs années et plusieurs congrès avant que le problème national soit enfin « digéré » par les bundistes dont la crainte majeure était de déborder du sujet et s’orienter vers un nationalisme juif.

Lors de la révolution de 1905, à son 6ème Congrès à la mi-octobre de la même année, la doctrine du Bund relative à la question nationale est définitivement fixée : sentiment nationalitaire, antisionisme, importance capitale du yiddish, internationalisme, prééminence de la diaspora, laïcité. Chacun de ces termes est posé, décortiqué. Sur le premier point, une vision nationalitaire rejette les aspects brutaux du nationalisme qui risque de déboucher sur la xénophobie et un complexe de supériorité et par là même le mépris de l’autre. Sur le sionisme, le Bund rejette le borochovisme qui bien paré d’un langage marxiste en raison des structures économiques anormales selon le théoricien du Poalé Tsion est axé sur le retour à Sion. Il est vrai qu’à l’époque, le yichouv est très minoritaire et le sionisme une idéologie encore marginale. Le yiddish, lui est le support principal du bundisme du fait que chaque peuple dispose d’une langue, idiome de communication mais aussi de propagande et ce, d’autant que les divers peuples d’Autriche-Hongrie ou de Russie utilisent leur propre langue pour affirmer leur identité et développer leurs propres revendications. Prééminence de la Diaspora en raison de l’écrasante majorité des Juifs hors de Palestine à l’aube du 20ème siècle (ce n’est plus le cas présentement puisque Israël représente près de 40 % du judaïsme mondial et les perspectives futures de la diaspora guère encourageantes). Laïcité enfin qui substitue le message messianique de Dieu par la prise en charge des intérêts de l’humanité hors d’une croyance divine et des rites jugés desséchés par le Bund.

Au tournant du siècle, le Bund est un mouvement jeune, porteur des espérances d’une jeunesse qui s’oppose aux traditions jugées désuètes. Non sans sectarisme qui ira en s’atténuant progressivement mais qui sur le plan des principes demeurera intact.

Vladimir Medem est le principal théoricien de cette idéologie. Tout d’abord partisan d’une doctrine qu’il nomme le neutralisme dans lequel il affirme que pour le peuple juif, ou bien il demeure à l’écart du problème national ou bien il adhère à un type d’autonomie. Par la suite, affinant son propos, il constate, que suivant le point de vue de Renner, même si la lutte de classes est prééminente dans le mouvement ouvrier juif, il n’en demeure pas moins que le peuple juif est spécifique et doit revendiquer également une autonomie nationale et culturelle. Il s’élève contre le mécanisme schématique de Marx et dans ses écrits rassemblés en yiddish sous l’intitulé Zamlbuch Tsum Tzwantsikn Yortsayt (Textes de Medem au 20ème anniversaire de sa mort) paru à New York en 1943. Il en donne quelques détails sur l’autonomie culturelle dans Demokrati un di Natsionale Frage ou encore dans son autobiographie Ma vie (Fun mayn lebn) qu’Aby et moi avons traduit du yiddish. En règle générale, il décrit une doctrine sophistiquée basée sur un Vaad (conseil) général avec ses ramifications régionales et locales suivant les principe d’un engagement volontaire d’appartenance à la communauté juive.

Ber Borochov, théoricien des Poalé Tsion, des sionistes marxistes part du principe que les Juifs ayant vécu dans des conditions de production bien déterminées et soumises aux aléas extérieurs, aux contraintes dictées par les peuples majoritaires ont constitué une économie totalement inversée par rapport à celle de l’environnement ambiant, une pyramide sociale sans agriculture et une immense classe moyenne d’intermédiaires. Pour rétablir un équilibre suivant le schéma marxiste, il faut donc envisager un sol qui serait le socle de l’économie juive. Ce socle ne peut être que celui d’un Etat juif sur des bases socialistes, en l’occurrence Israël. Dans Etat et Nation, il expose sa doctrine dans les moindres détails. Son nationalisme est largement nuancé par ses vues socialistes et égalitaires qui se réaliseront avec la kvoutsa (groupe) devenue kibboutz et dont le premier sera en 1910 celui de Degania en Palestine avec une stricte égalité ou l’argent est banni et où les principes pédagogiques sont entièrement nouveaux. Le kibboutz se généralisera dans les deux décennies suivantes au cours de la 2ème et de la 3ème alyah.

Simon Doubnov est lui aussi un ferme partisan de l’autonomie nationale et culturelle. En 1897, et les années suivantes, il expose ses vues dans son livre – programme Lettres sur le judaïsme ancien et nouveau, où il dresse dans les moindres détails l’idée d’un autonomisme juif en Diaspora. Il sera le fondateur du Folkisme, du Folkspartei avec ses ailes gauches et centristes. Rejetant la lutte des classes, il établit la règle des trois unités du peuple juif : unité dans l’histoire, unité dans la dispersion, unité de destin de toutes les classes de la société juive liée à une communauté de sort, telle que l’a définie Otto Bauer dans son ouvrage en 1907, La question nationale et la démocratie, sauf en ce qui concerne le judaïsme où il développait un point de vue assimilateur. Doubnov est partisan du trilinguisme – hébreu, yiddish et langue du pays – et surtout d’une Kehilla démocratiquement élue et dotée de diverses prérogatives (sauf en matière de défense nationale, diplomatie) d’une manière bien plus élaborée que les vues de Medem, mais procède toujours dans l’esprit d’un choix volontaire.

Enfin reste Jitlowski. C’est un cas particulier parce qu’inclassable ayant épousé pour un temps des idéologies aussi diverses que l’autonomisme folkiste de droite ou de gauche, le populisme, le bundisme et le communisme. Mais il eut l’insigne mérite de se pencher en profondeur sur l’idéologie à chaque fois qu’elle avait revêtu une nouvelle tunique, un nouvel habit. Certains diront qu’ayant endossé plusieurs uniformes, il fut une girouette, d’autres au contraire estiment qu’il fut plus lucide que borné même si ses attitudes semblent aujourd’hui zigzagantes, voire extravagantes. Son principe de base fut la prééminence du fait national juif quelles qu’en soit les tendances axées sur un yiddishisme pur et dur. Ayant assisté au congrès de Brünn, il fut le premier à prendre conscience de l’importance de l’autonomie nationale et culturelle du peuple juif. Il considérait que Bauer dans son étude sur les « Ostjuden » et le caractère jugé féodal de ce judaïsme, sa méconnaissance totale du problème linguistique n’avait rien compris à l’histoire juive en Europe orientale. De la même manière Rosa Luxemburg, dans son internationalisme sans faille était passée à côté du problème juif sur le plan national

Les doctrines nationalitaires et l’actualité

Dans son livre de référence, Prophecy and Politics, Jonathan Frankel démontre à quel point la pensée bundiste exerça une influence énorme sur la pensée politique juive bien qu’il n’en soit pas le premier à avoir développé le concept de l’autonomie nationale et culturelle. Cela est si vrai que lors des deux révolutions russes de 1917, les droits civiques et nationales accordés aux Juifs, c’était en fait la doctrine du Bund. Il en fut de même en Ukraine en 1918 et en Pologne dans l’entre-deux-guerres où le judaïsme n’était plus seulement une religion mais une donnée culturelle de premier plan.

Tous ceux qui ont étudié le bundisme, que ce soit Tobias, Patkin, Nora Levin, Michkinsky, Frankel, et plus tard , moi-même, Enzo Traverso dont nous conseillons vivement la lecture de son livre Les marxistes et la question juive démontrent les difficultés d’application rencontrées par cette doctrine. Ses limites sont évidentes dans la mesure où l’on constate le manque de maturité politique des peuples. La Yougoslavie qui a volé en éclat est la triste et sinistre évidence. Les échecs sont patents et le concept de minorité nationale a son importance sur un point de vue historique mais demeure souvent contredits par les faits.

En 2005, peut-on parler d’autonomie nationale et culturelle dans le sens évoqué et décrit un siècle auparavant ? C’est une valeur identitaire pour les Juifs de gauche certes mais dont les applications sont mineures. Yves Plasseraud, auteur d’un ouvrage collectif L’Atlas des minorités en Europe en décrit les contours et les difficultés. Même si les Arméniens rencontrent des problèmes analogues aux Juifs, même si ici et là, en Finlande, en Hongrie, au Mexique, il y a eu des tentatives d’application de l’autonomie nationale et culturelle, les problèmes présents qui se posent aux Juifs en diaspora sont d’abord liés à la religion et des vecteurs de survie identitaire sous un angle culturel.

C’est aux générations actuelles de poser les problèmes de l’autonomie et d’en voir quelles sont éventuellement les applications.

Henri Minczeles.

Voyage du 16/05 au 30/05/06

Circuit de 15 jours Paris/Paris(soit 13 nuits sur place)

SHANGHAI – SUZHOU – KAIFENG – XIAN – PINGYAO – TAIYUAN – PÉKIN

Tout d’abord Shanghai, la cité phare où prit naissance pour nous, Occidentaux, le mythe de l’Extrême Orient, importante pour la saga des familles “anglaises” de Bagdad et l’histoire des réfugiés qui ont fuit le nazisme. Suzhou et ses jardins. Kaifeng, capitale prospère de la dynastie des Song du Nord et l’une des premières villes de Chine où s’établirent les Juifs. Xian et sa formidable armée de guerriers. Puis, c’est une plongée dans la Chine ancienne, une ville très préservée qui a gardé tout son cachet avec des rues bordées de maisons en bois et de petits commerces. Antiquaires, tailleurs, fabricants de chaussons, restaurants et maisons de thé. Dans les environs, vous découvrirez des temples d’un intérêt exceptionnel tant par la beauté de leur architecture que par les chefs-d’œuvre qu’ils renferment : Sculptures originales, peintures murales. Pékin enfin, et ses sites historiques majeurs de la Chine immémoriale

1er JOUR – PARIS/SHANGHAI

Rendez-vous des participants à Paris, aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
Assistance aux formalités d’enregistrement et d’embarquement du groupe.

Décollage à destination de Shanghai sur vol régulier.

Prestations et nuit à bord.

2ème JOUR – SHANGHAI

Arrivée à l’aéroport de Shanghai.
Accueil par nos correspondants et transfert en ville.

Shanghai est aujourd’hui un véritable musée d’architecture. Vous découvrirez tour à tour, les premiers gratte-ciel datant des années 20 reflétant un style art-déco, les pavillons à la Française bordant la rue Huahai, et les superbes bâtiments modernes dont les performances architecturales se marient à merveille avec les vestiges de son passé colonial.

Déjeuner à l’hôtel et installation dans vos chambres.

L’après-midi, visite de la vieille ville chinoise, autrefois circonscrite à l’intérieur de ses murailles ; au centre, vous découvrirez le jardin du Mandarin Yu que l’on visite, aux alentours un labyrinthe de ruelles étroites et de maisons en bois.

Le jardin du Mandarin Yu, jardin Ming du 16ème siècle, construit par Pan Yunduan, un haut fonctionnaire de la région du Sichuan originaire de Shanghai, en l’honneur de son père Pan En. Au 18ème siècle, le jardin fut rattaché au Temple du dieu protecteur de la ville, rebaptisé Xiyuan et annexé au 19ème siècle par les puissantes guildes établies dans l’ancienne ville chinoise. L’attrait principal du jardin est le massif de rocailles jaunes créé par Zhang Nanyang, un spécialiste de l’art des jardins sous les Ming. L’ensemble fut entièrement rénové par de grands spécialistes des jardins au cours des années 80.

Fin d’après-midi libre pour le shopping : La célèbre rue de Nankin vous tend les bras avec ses grands magasins et son quartier piétonnier refaçonné par l’architecte français Jean Marie Charpentier, véritable paradis du shopping (boutiques ouvertes jusqu’à 22 heures). Vous pourrez y faire du shopping ou prendre un verre et vous détendre.

En soirée, spectacle d’acrobaties.

Dîner en ville. Nuit à l’hôtel.

3ème JOUR – SHANGHAI/Visite du quartier juif

Petit déjeuner à l’hôtel.

Nous partirons de bonne heure afin d’effectuer une promenade sur le Bund, immense avenue qui longe le fleuve Huangpu dans le quartier de l’ancienne concession internationale. Les Chinois y viennent dés 6h45 pour y pratiquer leur gymnastique quotidienne (sauf les jours de pluie), Taiqichuan, mais aussi Wushu, ou cours de Tango ou de Rock. Vous découvrirez là un spectacle unique et un superbe panorama sur les plus beaux édifices anciennement occupés par les banques qui firent de cette ville, dans les années 20 le “Chicago” de l’Asie.

Matinée consacrée à la découverte du quartier juif de Hongkou, sur les traces de la communauté juive de Shanghai et de son histoire.

La présence juive à Shanghai remonte à 1842, la première guerre de l’Opium. Victorieux, les Anglais font alors appels à de nombreux marchands pour construire le grand port de Chine. Le premier juif à s’y installer venait d’Irak : Victor Sassoon auquel nous devons le fameux Peace Hotel. Dans les années 40, environ 25.000 juifs vivaient à Shanghai, dans le district de Hongkou, aujourd’hui aussi appelé “ghetto de Shanghai”. Ils y construirent des écoles, des synagogues, des cafés, des théâtres et des clubs. Ils venaient pour la plupart d’Allemagne et d’Autriche et fuyaient le nazisme. Shanghai n’exigeait pas de visa d’entrée et ne faisait aucune distinction entre la communauté juive et les autres expatriés. Pendant la seconde guerre mondiale, les Chinois se sont opposés à la volonté allemande et japonaise d’en arriver à la “solution finale” et ont aidé les Juifs à fuir vers les Etats-Unis et l’Australie.

A deux pas du Bund, vous visiterez le Peace hotel avec son style Art déco. Il est situé dans la rue très commerçante de Nankin, dans l’ancienne concession internationale, le long du fleuve Huangpu. Vous rejoindrez ensuite le district de Hongkou avec la Synagogue Ohel Moishe, construite en mars 1920, devenue le Memorial des réfugiés juifs de Shanghai, la seule rescapée des six synagogues de la ville. Vous visiterez également le “ghetto” où vivent encore de nombreuses familles chinoises ainsi que le mémorial à la mémoire des réfugiés.

Déjeuner rapide en ville.

Conférence/débat en anglais présentée par le professeur Pan Guang. A la fin de cette conférence, Mr Pan Guang présentera son livre “Les juifs en Chine” traduit en français, que les participants pourront acheter et faire autographier.

Vernissage à l’Alliance Française (sous réserve de confirmation).pour le départ du mois de mai

Dîner libre. Nuit à l’hôtel.

4ème JOUR – SHANGHAI-SUZHOU
(transfert en train)
Petit déjeuner à l’hôtel.

La matinée sera consacrée à la visite du Musée de Shanghai avec ses superbes collections de bronzes, de céramiques et de sculptures. La visite s’effectue de façon très libre puisqu’il sera remis à chaque personne un téléphone portable donnant d’excellentes explications en français.

Déjeuner de dim sum au restaurant cantonais Shen Xue Yien installé dans une ancienne demeure coloniale au cœur de l’ancienne concession Française

Traversée du fleuve et changement de décor avec la nouvelle zone économique de Pudong, le futur Manhattan, qui vous transportera sans nul doute dans la chine du 21ème siècle. Pleins feux sur les plus beaux exemples d’architecture moderne dignes d’un film de science fiction : la tour du Grand Hyatt “Jin mao kaihui” avec ses 86 étages devenu l’hôtel le plus haut du monde, la Tour de la perle et de l’Orient, et l’avenue du siècle avec ses 5 km de long, construite comme le Grand Opéra, d’après les plans de l’architecte Jean-Marie Charpentier.

Transfert à la gare de Shanghai.
15h16 Départ du train en direction de Suzhou (horaires actuels, sous réserve de changement).

Suzhou, ville de l’eau, des brumes d’or et de la soie. Au bord du Grand Canal, Suzhou est prise dans une résille de canaux enjambés par d’anciens ponts en pierre. La soie, spécialité de la ville depuis l’époque Tang, est restée l’une des plus importantes activités artisanales. Suzhou fut longtemps le lieu de prédilection des peintres, des poètes et des mandarins, qui y ont fait aménager de splendides jardins.

Remarque : il est à noter que Suzhou a malheureusement connu ces dernières années une transformation moderne importante, de ce fait l’aspect actuel de la ville n’a plus rien à voir avec les descriptions élogieuses que vous pourrez lire dans les guides touristique.

16h41 Arrivée et installation à l’hôtel.

En soirée, vous assisterez à un récital de musiques traditionnelles et extraits de kunqu, forme d’opéra local, dans le cadre exquis du jardin du Maître des Filets.

Dîner en ville. Nuit à l’hôtel.

5ème JOUR – SUZHOU-KAIFENG

(transfert en train de nuit)
Petit déjeuner à l’hôtel.

Le matin, flânerie dans l’un des jardins les plus prestigieux, le jardin Liu : ce parc de 3 hectares dont l’appellation fait à la fois référence au nom d’un propriétaire du début du siècle et au sens du caractère liu, qui signifie “attardez-vous”, est considéré, pour sa beauté et son classicisme, comme le digne rival du jardin de la Politique des simples et date de la même époque.

Déjeuner en ville.

Promenade en bateau sur les canaux de Suzhou jusqu’au petit marché local.

Visite d’une manufacture de soie. Il faut un arbre pour fabriquer la soie : le mûrier. Après avoir mangé des feuilles de mûrier séchées pendant plusieurs semaines, le ver file un cocon autour de lui pour préparer sa transformation en papillon. C’est ce cocon de fil de soie qui, après avoir été exposé à la vapeur d’eau, est dévidé et soigneusement embobiné dans les ateliers. Il ne reste ensuite qu’à tisser ces fils pour obtenir, selon divers procédés de croisement, différentes sortes de soies et de brocarts.

Dîner en ville, puis transfert à la gare de Suzhou*.
22h00 Départ du train de nuit en direction de Kaifeng (horaires actuels, sous réserve de changement).

Nuit à bord.

* Il se peut que nous soyons obligé de retourner à Shanghai, point de départ du train de nuit, afin de garantir le trajet en couchettes molles pour l’ensemble du groupe.


6ème JOUR – KAIFENG

08h30 Accueil à l’arrivée et transfert en ville.
Petit déjeuner à l’hôtel.

Capitale d’empire durant un siècle et demi, sous les Song du Nord, Kaifeng fut prise par les Jürchen en 1126. Cette cité de l’an mille gît aujourd’hui sous 8 m de limon, déversé par le Huanghe au milieu du 17ème siècle. Kaifeng a conservé le charme d’une cité chinoise de jadis, avec ses vieilles maisons à auvents et à toitures en tuiles, ses parcs agrémentés de kiosques et de constructions commémoratives, édifiés sous le dernier Empire, et sa grande artère aux maisons en bois, peintes de couleurs vives, bâtie à la fin des années 80.

Visite du site de l’ancienne communauté juive.

L’existence de juifs chinois fut révélée aux Européens par l’intermédiaire de Matteo Ricci, qui, en 1605, reçut à Pékin la visite d’un nommé Ai Tian, juif originaire de Kaifeng. A la mort du chef rabbin de la communauté de cette ville, en 1608, le P. Ricci reçut même une proposition d’exercer le rabbinat ! Grâce à des documents provenant de Kaifeng, on a pu retracer en partie l’histoire de cette étonnante communauté qui ne dut jamais compter plus de 300 familles. Le déclin de la communauté juive de Kaifeng a dû se produire à partir du début du 17ème siècle, et son dernier rabbin mourut vers 1800. En 1904, on comptait encore une centaine de personnes d’origine juive.

Déjeuner.

Visite de la maison des clans Zhao (Josua) et Zhang (Jonathan) ainsi que Wang Fulou gold shop de la famille Shi (Shimon).

Visite du musée riverside Park (ou musée de Mr Zhang).

Dîner traditionnel juif au cours duquel vous dégusterez 4 saveurs : amer, pimenté, aigre et doux.

Nuit à l’hôtel.

7ème JOUR – KAIFENG

Petit déjeuner à l’hôtel.

Journée consacrée à la visite de la ville :

Le musée municipal de la ville (Kaifeng Bowuguan) : Il recèlerait deux stèles et d’autres vestiges de la communauté juive auxquels le public n’a pas accès.

La tour de l’Empereur de jade : Abritée dans le petit temple de Yanqing, la tour, en forme de yourte, fut enterrée à plusieurs reprises lors des inondations, puis exhumée et restaurée en 1985.

La pagode de Fer (Tieta) : cette tour octogonale de 13 étages fut élevée en 1049, sous les Song du Nord, pour remplacer un ouvrage en bois, détruit par le feu, qui avait reçu des reliques du Bouddha. Haute de 55,88 m, elle est bâtie en briques vernissées dans des tons de brun foncé et de vert, ce qui lui donne l’aspect du fer rouillé. Sur les briques apparaissent plus de 50 motifs différents représentant des bouddhas, des bodhisattva, des dragons, des qilin, des fleurs, des Apsara, des Gandharva, etc…

Déjeuner inclus.

La pagode Po (Pota) : Cette pagode tronquée (elle a perdu six étages sous les Yuan) est l’unique vestige du monastère de la Pureté céleste, détruit en 1841. Elle fut érigée en 977, au tout début de la dynastie des Song. Elle conserve un parement en briques émaillées et des sculptures en pierre à l’intérieur.

La terrasse du Roi Yu (Yuwang tai) : Ce parc a été aménagé sur les lieux où Shi Kuang, un fameux musicien des Printemps et Automnes, venait jouer de la musique. Il fut aussi un lieu de prédilection de quelques-uns des meilleurs poètes des Tang, Li Bai, Du Fu, Gao Shi, qui aimaient à s’y réunir pour se livrer à des jouets poétiques où le vin ne jouait pas un rôle secondaire. Il doit son autre nom de terrasse du Roi Yu au temple qui fut consacré à ce roi légendaire par les Ming.

Le pavillon des Dragons : Edifié sur un imposant soubassement pyramidal, il signale le site de l’ancien palais impérial des Song du Nord. Entre les deux escaliers qui donnent accès à la plate-forme supérieure, des reliefs, très effacés, représentent neuf dragons (le neuf est le nombre qui symbolise la dignité impériale). Au sommet s’élève le pavillon des Dragons proprement dit, construit en 1734, dans la douzième année du règne de l’empereur Yongzheng des Qing.

La maison des guildes du Shanxi, Shaanxi et Gansu (Shanshaangan Huiguan) : cette ancienne guilde (huiguan) fut créée vers le milieu du 17ème siècle à l’emplacement de la résidence de Xu Da, un général d’époque Ming. Magnifiquement restaurée, elle conserve la salle de théâtre présente dans la plupart des guildes et un prodigieux décor sculpté : bandeaux de toiture taillés dans le bois, corniches en briques moulées.

Dîner libre. Nuit à l’hôtel.

Option : Dîner de spécialités de la région dont les Bao Zi, petits pains traditionnels farcis.

8ème JOUR – KAIFENG-XIAN

(transfert en train)
Petit déjeuner à l’hôtel.

Le matin, transfert à la gare de Kaifeng.
10h10 Départ du train en direction de Xian (horaires actuels, sous réserve de changement).

Déjeuner à bord.

18h00 Arrivée et accueil.
Xian, bassin de la civilisation chinoise, demeure à l’instar de Pékin l’un des sites historiques majeurs car elle fut choisie comme capitale par plusieurs dynasties successives.
Transfert et installation à l’hôtel.

Découverte du quartier de la Tour de la cloche, érigée sous le règne de l’empereur Taizu, en 1380. Elle repose sur un soubassement en brique de 35,50m de côté et 8,60m de hauteur.

Le soir, banquet de raviolis, spécialité du Nord de la Chine, au célèbre restaurant Defachang situé face à la Tour du Tambour. Fondé en 1936, ce restaurant propose les raviolis à la pékinoise (170 espèces). Ses raviolis aux divers ingrédients et aux diverses cuissons sont une synthèse de l’art culinaire chinois.

Nuit à l’hôtel.

9ème JOUR – XIAN-PINGYAO

(transfert en train de nuit)
Petit déjeuner à l’hôtel.

Le matin, visite des fouilles Bingmayong de la célèbre armée enterrée du Premier Empereur Qin shihuangdi : Quelque 6.000 soldats et chevaux grandeur nature se dressent dans leur beauté première. Pour produire cette armée, il fallut mettre en œuvre un grand nombre d’artisans qui bâtirent non seulement les galeries souterraines où les soldats furent rangés et les modeleurs, mais aussi ceux qui durent fondre les équipements militaires, car ils étaient en métal, et les artisans qui peignirent les soldats et laquèrent le bois des chars. Il fallut encore des carriers, des tâcherons pour extraire la glaise, ceux chargés de cuire les statues, tout un personnel pour transporter les matériaux, un corps d’administration pour coordonner les activités et gérer les chantiers, sans compter les géomanciens, architectes et experts de tous ordres.

Déjeuner sur le site afin de vous permettre de profiter pleinement des lieux.

L’après-midi, visite du musée d’histoire qui regroupe de magnifiques collections d’objets excavés des nombreux sites archéologiques de la région et qui retracent l’histoire extraordinaire de Xian, onze fois capitale de l’empire du milieu.

Découverte de la vieille ville grâce à une promenade dans le très joli quartier musulman ; puis, visite de sa célèbre mosquée, une stèle d’époque Ming la dit fondée en 742, ce qui fait d’elle la deuxième fondation musulmane dans l’Empire du Milieu. La Grande Mosquée est un rare témoignage de ce cosmopolitisme des Grands Tang, qui permit aux communautés étrangères d’avoir leurs lieux de culte et de prière au sein même de la capitale.

Dîner en ville, puis transfert à la gare de Xian.
20h07 Départ du train de nuit en direction de Pingyao (horaires actuels, sous réserve de changement).

Nuit à bord.

10ème JOUR – PINGYAO

06h35 Accueil à l’arrivée et transfert en ville.
Petit déjeuner à l’hôtel.

Pingyao, ville ancienne entourée de remparts, est inscrite depuis 1997 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Bourgade prospère sous les Ming, elle a conservé de nombreuses demeures d’architecture traditionnelle en bois. Elle fut le berceau des commerçants de la province du Shanxi. Au milieu de la dynastie des Qing est apparue à Pingyao une multitude de boutiques et de magasins : des bureaux de change, des monts-de-piété, des boutiques de médicaments traditionnels chinois, des boutiques de soieries et d’épices, d’innombrables magasins de toutes dimensions qui couvraient tous les aspects du commerce. Avec l’essor des banques et de l’industrie, Pingyao devint le centre financier le plus important de Chine, restant prospère et florissant pendant de centaines d’années. Malheureusement ces bureaux de change tombèrent en décadence au début du 20ème siècle en raison des démêlés entre “seigneurs de la guerre” et du désordre social qui apparût alors.

Le matin, promenade et découverte de la vieille ville de Pingyao avec sa tour du marché qui domine la rue principale : Emblème de la ville, ce temple également tour de guet haute de 18,50m, est dédié au dieu des Trésors. Il fut bâti à l’emplacement d’un puits deux mille ans auparavant.

Les remparts : Ce sont les seuls du pays à être intacts, érigés en 1370 sur un mur de terre datant de 700 ans avant Jésus-Christ. Longs de plus de 6 km, ils sont le fleuron de Pingyao, restée la seule ville fortifiée intacte de la Chine. La base de l’édification en terre est surmontée d’un mur de briques de 10m de haut avec 72 tours de guet et 3.000 créneaux, tels les 72 disciples et 3.000 élèves de Confucius. Son tracé reprend celui de Pékin, détruit sous le règne de Mao : courbe au Sud pour le Ciel et carrée au Nord pour la Terre.

La Maison du transporteur de fonds : l’édifice, d’époque Qing, est aujourd’hui un musée. Dans cet intérieur, resté intact, les boîtes à chapeaux en laque sont réservées aux mandarins.

Le musée Ri Sheng Chang : Siège de la première banque chinoise créée en 1823 par le richissime teinturier Lei Lutai. La Chine lui doit l’invention des chèques et Pingyao devenu un grand centre bancaire, sa splendeur.

Le temple taoïste de Qing Xu Guan : Il abrite l’histoire pluri-millénaire de Pingyao. De ces lieux de sérénité, gardés par deux immenses statues guerrières, émanent des senteurs d’encens dédiées au culte des ancêtres. Ce moine taoïste, pratiquant l’art de la divination, ressemble étrangement, par la justesse de son attitude, à cette statue d’époque Ming.

Déjeuner à la ferme au village de Jinzhuang, situé à 10 km de la vieille ville.

L’après-midi, vous prendrez la route en direction du Sud, pour découvrir la maison du clan Wang, gigantesque demeure formée de cours et de bâtiments traditionnels, représentative de la prospérité économique de la région et qui témoigne de la richesse de certains commerçants. Derrière les hauts murs d’enceinte de cette extraordinaire ensemble, vous découvrirez creusées à même la falaise de loess les maisons troglodytes où vivent depuis des siècles les paysans de la région.

Arrêt au temple Zishou (temple des sources de la longévité) datant de la dynastie des Tang, remarquable pour ses fresques.

Retour à Pingyao et installation dans une maison sur cour, transformée en petit hôtel au cœur de la ville ancienne.

Le soir, nous organiserons spécialement à votre intention un charmant spectacle local dans la cour intérieure de votre maison d’accueil.

Dîner. Nuit dans votre maison d’accueil avec Kang (lit traditionnel chinois) en plein cœur de la vieille ville.

11ème JOUR – PINGYAO-TAIYUAN/PÉKIN

(transfert en avion)
Petit déjeuner.

Le matin, départ par la route en direction de Taiyuan.

Halte dans la maison de la famille Qiao dans laquelle fut tourné le film de Zhang Yimou “Epouses et Concubines”. Elle abrite un musée des arts populaires de la province du Shanxi, où sont présentés les ustensiles quotidiens, les costumes, les fêtes locales.

Déjeuner en cours de route.

L’après-midi, découverte du Jinci, imposant ensemble de temples, situé dans un magnifique parc boisé où jaillissent des sources chaudes. Le Jinci est connu surtout pour ses gracieuses statues de terre cuite représentant des dames d’époque Song. Dans ce beau parc, traversé par un petit cours d’eau, et situé au pied d’une colline, s’étend un ensemble culturel construit avant la fin du 5ème siècle, pour honorer la mémoire du prince Shuyu, frère du deuxième roi de la dynastie des Zhou de l’Ouest.

Puis, transfert à l’aéroport de Taiyuan.
18h00 Envol à destination de Pékin (horaires actuels, sous réserve de changement).

19h00 Arrivée à Pékin, accueil et transfert en ville.
Installation à l’hôtel.

Dîner en ville. Nuit à l’hôtel.

12ème JOUR – PÉKIN

Petit déjeuner à l’hôtel.

Premier contact avec la capitale de l’empire du milieu à travers la grande avenue Chang an qui traverse Pékin d’Est en Ouest. Promenade sur la célèbre Place Tian An Men, esplanade créée par Mao en 1959. Au Nord de celle-ci, vous découvrirez le célèbre Portrait de Mao, accroché à la Porte Tian An Men (Porte de la Paix Céleste) d’où Mao proclama la République Populaire de Chine. La structure en pierre fut construite en 1651 par l’empereur Shunzi. Devant la porte se dressent deux colonnes en marbre, symboles de la gloire impériale.

Continuation par la visite de la Cité Interdite. Lieu de résidence du souverain et du pouvoir politique, la Cité pourpre interdite, appelée familièrement Gugong (le “vieux palais”) par les Chinois, fut véritablement le point focal de l’Empire du Milieu. Protégée par son enceinte et de larges douves, elle s’étend au centre de la Ville impériale, dite tartare, elle-même entourée par la Ville extérieure. Son empreinte sur la capitale de l’Empire était à la fois symbolique (par l’interdiction qui était faite d’édifier des monuments plus hauts que ses toits) et bien réelle puisque l’on devait obligatoirement la contourner pour passer des quartiers Est aux quartiers Ouest. Palais et salles d’expositions forment un ensemble architectural d’une rare beauté. La visite s’effectue du Sud au Nord.

Déjeuner chez l’habitant dans l’ancien quartier de Shishahai.

L’après-midi, découverte du vieux Pékin, et promenade en cyclo-pousse dans le quartier de Shishahai, ancien quartier des résidences princières. Le charme de Pékin, c’est surtout son vieux cœur aux maisons basses, en brique et en bois, appelées siheyuan, qui encadrent une cour centrale où fleurissent jujubiers et kakis, monde retranché derrière des murs de briques grises, dans un lacis inextricable de Hutong, ruelles dont l’origine remonte au 13ème siècle.

Ascension à la colline de Charbon d’où l’on découvre un très beau panorama de la Cité. Servant de protection géomantique au palais impérial, cette colline, hérissée de pavillons bouddhiques, fut construite sous les Yuan avec la terre provenant du creusement des douves et de l’aménagement des lacs. Seul l’empereur avait le droit de s’y promener ; elle dépendait, comme les lacs, du palais impérial sans faire partie de l’enceinte.

Dîner en ville.

Le soir, spectacle traditionnel d’Opéra de Pékin au théâtre Huguang.

Nuit à l’hôtel.

13ème JOUR – PÉKIN

Petit déjeuner.

Le matin, visite du temple du Ciel, connu surtout pour sa majestueuse rotonde recouverte d’un triple toit de tuiles bleues vernissées. C’est là que l’empereur se rendait à chaque solstice pour implorer le ciel d’accorder à son peuple de bonnes récoltes. C’est indéniablement le monument le plus important du quartier Est de la ville méridionale. Il fut construit une première fois au 15ème siècle et remanié au cours du 17ème siècle et reste cependant un des plus remarquables exemples d’architecture Ming qui ait survécu jusqu’à nos jours. Le temple est entouré de deux enceintes murées, celle de l’extérieur est longue d’environ 6,5 km ; celle de l’intérieur de 4 km.

Déjeuner en ville.

L’après-midi, départ pour le Palais d’Eté situé au Nord-Ouest de la capitale pour la visite des différents pavillons et kiosques gracieusement dispersés ; Promenade dans les allées et pavillons qui bordent le très romantique lac Kunming. L’ensemble des palais et des jardins couvre une superficie de près de 2,7 km². La partie septentrionale de ce domaine est occupée par la montagne Wan shou shan (montagne de la très longue vie) sur les pentes de laquelle s’élèvent les pavillons du palais impérial. A leurs pieds s’étend le lac Kunming qui couvre la plus grande partie de l’ensemble de la résidence d’été, entourée d’un mur d’enceinte.
Traversée du lac en “bateau dragon” afin de profiter pleinement de ce décor impérial.

Dîner en ville. Nuit à l’hôtel.

14ème JOUR – PÉKIN
Petit déjeuner à l’hôtel.

Excursion de la journée à la Grande Muraille, également appelée le “Mur des 10.000 li”. Elle s’étend de Shanhaiguan, sur la côte est, à Jiayuguan, dans le désert de Gobi. L’histoire met surtout l’accent sur l’unité de la Grande Muraille. La construction du mur “original” débuta il y a 2.000 ans, sous la dynastie Qin (221-207 avant J.C.), lors de l’unification de la Chine, à l’initiative de l’empereur Qin Shihuang. Plusieurs murailles, construites par différents royaumes indépendants pour se protéger des incursions des nomades, furent reliées entre elles. Ce travail exigea la participation de centaines de milliers d’ouvriers, dont de nombreux prisonniers politiques, et dix ans de labeur ardu sous la direction du général Meng Tian. On estime que 180 millions de mètres cubes de terre furent utilisés pour former le cœur de l’ouvrage, auxquels, selon la légende, s’ajoutèrent les corps des ouvriers morts à la tâche.

Visite de la passe Mutianyu (situé à 77 km au nord de Pékin : moins visitée par les touristes et plus authentique que la passe de Badaling). Elevée sur de hautes collines, à une altitude moyenne d’environ 800 m, la muraille serpente ici au milieu des forêts. Ce tronçon, d’époque Ming, fut construit sur le tracé d’un rempart érigé sous les Qi du Nord (550-577). Dans cette région de collines escarpées, la muraille défendait un passage stratégique entre la passe de Juyong (Badaling) et Gubei kou à l’est, sur une voie d’invasion fréquemment empruntée par les peuples du Nord.

Déjeuner sur place.

L’après-midi, continuation vers le site choisit par les géomanciens pour abriter les nécropoles des treize derniers empereurs Ming. Ce site remarquable est constitué par un cirque de collines en fer à cheval, large de 7 km, profond de 9, ouvert au Sud-Ouest, mais protégé par deux collines à l’entrée, Longshan à droite (Colline du Dragon), Hushan (Colline du Tigre) à gauche et traversé presque en son milieu par une rivière perpendiculaire à l’axe qui conduit aux tombeaux. Ce cadre remarquable, protégeant les tombes des influences néfastes apportées par les vents dominants du Nord, est parfaitement conforme aux règles de la géomancie.

Sur le chemin du retour, arrêt et promenade le long de la Voie Sacrée des Ming bordée, de chaque côté, de 24 statues d’animaux et de 12 statues représentant des mandarins, militaires et civils et des sages.

Le soir, vous dégusterez la spécialité culinaire pékinoise à l’occasion d’un Banquet de canard laqué, où vous dégusterez entre autres, la peau du canard savamment cuisinée et enroulée dans de petites crêpes.

Nuit à l’hôtel.

15ème JOUR – PÉKIN/PARIS

Petit déjeuner à l’hôtel.

Dernier regard sur la ville durant le transfert à l’aéroport de Pékin.
Formalités d’enregistrement et d’embarquement du groupe.

Décollage à destination de Paris sur vol régulier.

Prestations et nuit à bord.

Arrivée à Paris, aéroport de Roissy Charles de Gaulle.

L’ordonnancement des visites pourra être directement modifié sur place en fonction des impératifs techniques et des horaires de transport.

La Maison de la Chine vous souhaite un excellent voyage !

Etabli le 31 octobre 2005 / FP

Du mardi 16 au mardi 30 mai 2006

Base groupe 16 à 24 participants

(Taille idéale, car l’étape de Pingyao n’est pas adaptée à recevoir des groupes de taille trop importante. De plus, les wagons 1ère classe, dites “classe molle”, ne comportent pas plus de 24 couchettes, ce qui nous obligerait à rajouter 1 wagon supplémentaire au cas où votre groupe serait plus important)

Compagnie aérienne
En Paris/Shanghai à l’aller et Pékin/Paris au retour, sur vols réguliers de la compagnie Air France

Transferts intérieurs Shanghai/Suzhou en train
Suzhou/Kaifeng en train de nuit
Kaifeng/Xian en train
Xian/Pingyao en train de nuit
Taiyuan/Pékin en avion

Pension La pension complète sauf 2 dîners libres (boissons incluses : 1 verre par personne de thé ou bière ou eau minérale) avec petits déjeuners occidentaux (excepté à Pingyao) ou chinois

Hébergement L’hébergement en hôtels de 1ère Catégorie Supérieure (excepté à Pingyao : Il est à noter que l’hébergement en maison d’accueil à Pingyao correspond à un confort rural rudimentaire et ne permet pas de disposer de chambres identiques), sur la base de la chambre double, selon liste suivante :

SHANGHAI (2 nuits) : Hôtel Pacific Luck*** (non loin du quartier juif)
SUZHOU (1 nuit) : Hôtel Yuanwailou*** ou similaire
SUZHOU/KAIFENG (1 nuit) : Train de nuit couchettes
KAIFENG (2 nuits) : Hôtel Yu Xiang***
XIAN (1 nuit) : Hôtel Bell Tower**** (chambres supérieures)
XIAN/PINGYAO (1 nuit) : Train de nuit couchettes
PINGYAO (1 nuit) : Maison d’accueil traditionnelle (1)
PEKIN (4 nuits) : Hôtel Novotel Xinqiao**** ou similaire

(1) Il est à noter que l’intérêt culturel ou touristique justifie des étapes dans des localités vraiment authentiques et hors des sentiers battus qui disposent d’équipements hôteliers suffisant mais plus modeste (c’est le cas de la vieille ville de Pingyao qui, à l’abri des grands flux touristiques, dispose actuellement de ravissantes maisons d’accueil dans lesquelles vous logerez).

PRIX PAR PERSONNE (base chambre double)
Avec GUIDE NATIONAL de Shanghai à Pékin

Groupe 2
Du 16/05 au 30/05/06
Base 20 à 24 participants 2.210 €
Base 16 à 19 participants 2.255 €

Supplément chambre individuelle + 335 €

Dîner de spécialités de la région de Kaifeng dont les Bao Zi : + 6 € p/p

Ce prix peut etre réactualisé en fonction de la valeur du dollar et du prix du kérosene

Nos prix ont été établis sur la base du taux de change suivant :
1 USD (Dollar Américain) = 0,83 € (Euro)

NOS PRIX SONT GARANTIS

Pour la partie terrestre : En USD (Dollar américain) pour les dates proposées (sous réserve de disponibilité dans les hôtels et de confirmation définitive au moment de la réservation).

Pour la partie aérienne : En € (Euros) pour les dates proposées (sous réserve de disponibilité dans la classe de réservation concernée et des tarifs au moment de votre confirmation et/ou d’une éventuelle augmentation sans préavis du coût du carburant ou des taxes d’aéroport).

NOS PRIX COMPRENNENT :

L’assistance de nos services à l’aéroport de Paris afin de faciliter les formalités d’enregistrement et d’embarquement du groupe.
Le transport aérien Paris/Shanghai à l’aller et Pékin/Paris au retour, sur vols réguliers de la compagnie Air France.
La taxe de séjour à Pékin.
L’accueil et l’assistance à l’arrivée du groupe.
Les transferts sur place des personnes et des bagages.
Les transferts intérieurs selon programme.
L’hébergement en hôtels de 1ère Catégorie Supérieure (excepté à Pingyao : Maisons d’accueil), sur la base de la chambre double.
La pension complète sauf 2 dîners libres (boissons incluses : 1 verre par personne de thé ou bière ou eau minérale) avec petits déjeuners occidentaux pendant tout le circuit (excepté à Pingyao).
Les visites et excursions citées au programme.
Les droits d’entrées dans les sites et monuments.
Le transport en autocar privé.
Les services de guides locaux, d’expression française, à chaque étape du voyage.
Les services d’un GUIDE NATIONAL sur place de Shanghai à Pékin.
Une réunion de présentation du voyage destinée aux futurs participants avant le départ.
La remise d’une pochette de voyage aux participants avec guide touristique Mondéos, bibliographique, fiche pratique de A à Z et chronologie.
L’assurance maladie-accident-rapatriement-bagages (représentant 1% du forfait p/p).
Les taxes d’aéroport au départ de Paris (valeur actuelle : 133 € par personne).
Les taxes d’aéroport en Chine (valeur actuelle : 12 € par personne).
Les frais de visa collectif (valeur actuelle : 24 € par personne).
La garantie annulation facultative (représentant 2,5% du forfait par personne).
La garantie totale des fonds déposés, assurée par l’A.P.S. – Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme – 6, Rue Villaret de Joyeuse – 75017 PARIS.

NE COMPRENNENT PAS :

2 dîners libres (1 à Shanghai + 1 à Kaifeng) ainsi que les boissons supplémentaires.
Le supplément chambre individuelle.
Les pourboires aux guides et aux chauffeurs et les dépenses de nature personnelle.
Toute autre taxe liée à la hausse du carburant, annoncée sans préavis jusqu’à l’émission des billets.

FORMALITES DE POLICE pour les ressortissants français :

Passeport valide 6 mois après la date de retour.
Visa obligatoire pour l’entrée en Chine (pour les groupes, nous demandons un visa collectif*) / Obtention par nos soins (photocopie des 3 doubles premières pages de chaque passeport au plus tard 45 jours avant le départ ; pour les étrangers résidants en France, fournir la copie du titre de séjour).
* Si vous souhaitez un visa individuel (délai : 21 jours), les frais d’obtention s’élèvent à 55 € par personne.

Etabli le 31 octobre 2005 / FP

Impressions de Chine

IMPRESSIONS DE CHINE

Au moment où ces lignes sont écrites, quinze jours se sont écoulés depuis notre retour à Paris.

Les souvenirs commencent à s’estomper et à être moins précis.

Subsiste un sentiment général de reconnaissance envers toutes les personnes de la Maison de la Chine, mais aussi les autres personnalités qui nous ont guidé dans nos excursions et nos visites afin de nous en faire profiter le mieux possible.

La première d’entre elles à laquelle je pense, comme je le crois la plupart d’entre nous, est Monsieur Jacques. Sans doute “ses amis Juifs!” garderont-ils en mémoire sa gentillesse, son dévouement, son efficacité et sa patience.

Autre rencontre, celle de Pierre Haski, journaliste à Libération, venu nous dire au cours d’une soirée au Novotel de Pékin, comment un de ses reportages dans un village du nord-est de la Chine l’avait conduit à s’intéresser à une jeune écolière issue d’un milieu très pauvre, qui montrait des capacités intellectuelles ne pouvant s’épanouir dans son établissement faute de moyens financiers suffisants. A l’initiative de notre journaliste de retour à Paris, des fonds furent collectés et envoyés à l’école en question. Par ailleurs, cette élève fut invitée en France pour compléter sa formation intellectuelle et passer avec succès des diplômes universitaires.

Enfin, une campagne de presse conduite par Pierre Haski dénonça l’insuffisance des ressources mises à la disposition du système éducatif par les autorités chinoises qui, de ce fait, en prirent conscience.

Nous nous souviendrons également de la rencontre des plus inattendues dans le magnifique parc du Jinci du premier Secrétaire de l’Ambassade du Népal qui, à la vue du fanion de reconnaissance que brandissait notre guide, invita sur-le-champ notre groupe à un séjour à Katmandou.

Nous n’oublierons pas non plus la conférence de M. Zvir Bar-Gal, journaliste israélien installé depuis 4 ans en Chine, consacrée à l’histoire des grandes familles juives réfugiées en Chine et installées à Shanghai notamment, à l’exemple de la famille Sasoon originaire de Bagdad, qui fit construire dans les années 30, le Peace Hotel notamment, palace de luxe où descendaient les familles les plus fortunées d’Europe, comme il nous l’expliqua. C’est avec lui que nous avons visité avec émotion le ghetto de Shanghai où se réfugièrent les Juifs d’Europe fuyant les percussions nazies. Nous garderons également en mémoire son film consacré au recensement des sépultures juives dispersées en différents endroits.

Enfin, toute notre reconnaissance va au Professeur Pan Guang qui nous a reçu très aimablement dans les locaux du Centre des études juives de Shanghai dont il est le doyen.

Le professeur Pan Guang nous parla de façon exhaustive de cette immigration salvatrice des Juifs en mettant en lumière l’absence de tout antisémitisme dans le peuple chinois qui perçut parfaitement cette volonté d’anéantissement totale du judaïsme par les nazis, ce qu’il ne pouvait, de ce fait, comprendre, ni accepter.

Robert Cros

Chronologie et acteurs

1897 Bâle. 27 Août. 1er congrès sioniste.

1897 Vilno. 7-9 oct. 1er congrès de l’Union Générale des Travailleurs juifs BUND, (3 500 adhérents). L’Arbeter Schtime (la voix ouvrière), clandestin, devient le journal du Comité Central.

1898 Genève 13 mars. 1er congrès du POSDR. (3 bundistes sur 12 au comité central). Durant l’année, arrestation des dirigeants des Comités Centraux du Bund, de la SD et de nombreux militants.

1898 Kovno. 2ème congrès du Bund. Création du Comité du Bund à l’Étranger situé à Genève.

1899 Brünn. Congrès de la SD autrichienne (« autonomie nationale »).

1899 Kovno. Décembre. 3ème congrès du Bund. Les droits nationaux des juifs à l’ordre du jour.

1900 Paris. Participation du Bund au congrès de l’Internationale Socialiste.

1901 Bialystok. Mai. 4ème congrès du Bund ; « le concept de nationalité doit s’appliquer au peuple juif » ; « la Russie doit devenir une fédération de toutes les nationalités dont l’autonomie doit être garantie ».

1902 Premiers appels du Bund pour la création de groupes d’autodéfense contre les pogromes.

1903 Zurich. Juin. 5ème congrès du Bund. Rejet de la « vengeance organisée ». Création du Klein Bund. Organisation des premiers groupes armés contre les pogromes. Neutralisme de Medem.

1903 6ème Congrès sioniste. Ouganda ou Palestine ?

1903 Bruxelles-Londres. 30 juillet. 2ème congrès du POSDR. Conflit sur la structure du parti. Rupture du BUND avec le POSDR. Création des groupes Bolcheviks et Menchéviks.

1903 Pogrome de Kishinev. 6-7 avril. Groupes d’autodéfense. Grèves.

1903 Création du Poale Sion.

1904 Amsterdam. 6ème Congrès de l’Internationale socialiste.

1905 St Petersbourg. 22 janv. Insurrection. Participation active du Bund. Lutte armée pour les libertés des peuples opprimés par l’Empire tsariste.

1905 Trois tendances se dessinent dans le mouvement sioniste/socialiste : les Sionistes-Socialistes, le Parti Socialiste Sioniste (SERP), les Parti Ouvrier Juif Social Démocrate Poalé-Sion.

1905 Londres. 26 avril. 3ème congrès du POSDR.

1905 Zurich. 13 oct. 6ème congrès du Bund. L’ « autonomie nationale culturelle » pour le peuple juif.

1906 Stockholm. 25 avril. 4ème congrès du POSDR. Réintégration dans le POSDR en tant qu’organisation autonome (le Bund revendique 35 000 adhérents).

1906 Lemberg. 28 août. 7ème Congrès du Bund. Premier quotidien du Bund en yiddish.

1906 Poltava. Conférence sioniste. Création du POJSD Poalé-Sion dirigé par Borochov.

1907. Londres. 13 mai. 5ème congrès du POSDR.

1908 Czernowicz. Conférence sur la langue yiddish. Le yiddish, langue nationale juive.

1912-1913 Organisation par le Bund d’une campagne de protestation, aboutissant à une grève générale des travailleurs juifs, contre les accusations de crimes rituels (Affaire Beilis).

1917 Février. Révolution russe. Le Bund participe activement aux combats et aux négociations internationales puis quitte la S.D. avec d’autres socialistes lors du 2ème Congrès, pour protester contre la mainmise des Bolcheviks sur le pouvoir.

1917 Petrograd. 8ème et dernier Congrès du Bund. Décembre : conférence du Bund à Lublin, qui consacre son implantation en Pologne.

1917 Londres. 2 novembre. Déclaration Balfour.

1919 Débats sur la Révolution d’Octobre. Premières mesures des Soviets contre les Bundistes.

Congrès d’unification du Bund en Pologne à Cracovie en avril, arrestations de militants par le gouvernement polonais. Liquidation du Bund en Union Soviétique.

2ème Congrès du Bund polonais. La majorité refuse les 21 conditions de Zinoviev et ne rejoint pas la 3ème Internationale.

1920 Moscou. Mars-avril. Scission du Bund qui se saborde (Conférence de Minsk).

1921-1922 Pologne. Congrès du Bund et des jeunesses du Bund (Zukunft/ Avenir). Ecoles juives. (Cisho) Syndicats créée et contrôlés par le Bund. Adhésion à l’Internationale socialiste. SKIF : 1926.

1930-1938 Renforcement de la réaction et de l’antisémitisme en Pologne. Le Bund appelle à une grève générale le 17 mars 1936 contre le pogrome de Przytyk. Victoires électorales du Bund (Conseil municipal et Assemblées communautaires juives – Kehillot). Le Bund, 1er parti juif de Pologne.

1939 Occupation par l’Allemagne nazie de la Pologne. Le Bund organise les premiers mouvements clandestins. Dans la partie de la Pologne occupée par l’URSS, liquidation des bundistes.

1941 Arrestation des dirigeants Erlich et Alter assassinés en 42 et en 43 sur ordre de Staline.

1942-1944 Croissance des mouvements de résistance auxquels le Bund prend une part prédominante : à consulter les débuts de la résistance bundiste sur le site en ligne du musée de la résistance 1940 – 1945 : la résistance bundiste.

Nombreuses publications clandestines du Bund. Création en décembre 1942 de l’Organisation Juive de Combat(ZOB) groupant les Poalé Tsion, l’Hashomer Hatzaïr, l’Hehaloutz, le Dror, le Bund et les communistes. Suicide de Zygielbojm le 11 mai 1943. Insurrection du Ghetto de Varsovie le 19 avril au 16 mai 1943.

1948-1949 Le Bund est liquidé en Pologne. Tous les partis non communistes sont éliminés.

Création du Bund / Révolution de 1905 /Révolution d’octobre 1917

  Âge lors  Du 1er congrès du Bund De la 1ère révolution russe De la Révolution d’octobre
Nom  Tendance Dates
1897
1905 1917
ABRAMOVITCH Raphaël (REIN) (Bundiste) 1880-1963
17
25 37
ALTER Viktor (Bund polonais) 1890-1943
7
15 27
BOROCHOV Ber (sioniste) 1881-1917
16
24 36
DOUBNOV Simon (démocrate) 1860-1941
37
45 57
ERLICH Henryk (Wolf Hersh)(Bund polonais) 1882-1942
15
23 35
FRUMKIN Esther(Malka LIFSCHITZ) (Bundiste) 1880-1943
17
25 37
HERTZL Theodor (sioniste) 1860-1904
37
45 57
JITLOWSKI Haïm (yiddishiste) 1865-1943
32
40 52
KAUTSKY Karl (communiste) 1854-1938
43
51 63
KOPELSON Tsemach (Bundiste) 1869-1933
28
36 48
KOSSOVSKI Vladimir (Nokhem Mendel LEVINSON)(Bundiste) 1867-1941
30
38 50
KREMER Arkadi (ALEXANDER) (Bundiste) 1865-1935
32
40 52
LENINE Vladimir Ilitch (OULIANOV) (communiste) 1870-1924
27
35 47
LIBER Mark (Mikhaïl GOLDMAN) (Bundiste) 1879-1937
18
26 38
LUXEMBURG Rosa (communiste) 1871-1919
26
34 46
MARTOV Julius(Iulii Osipovitch TSEDERBAUM)communiste 1873-1920
24
32 44
MEDEM Vladimir (Bundiste) 1879-1923
18
26 38
MIHALEWICZ Beinish 1876-1928
21
29 41
MILL John (Yossef Schloïme MIL (Bundiste) 1870-1952
27
35 47
PLEKHANOV Gheorgi (communiste) 1856-1918
41
49 61
PORTNOY Noach Yechutiel (ABRAMSON) 1872-1941
25
33 45
RAFES Moïshè (Bundiste) 1883-1942
14
22 34
STALINE (Joseph DJOUGACHVILI) (communiste) 1879-1953
18
26 38
SYRKIN Nachman (BEN ELIEZER ) (sioniste) 1868-1924
29
37 49
WEINSTEIN Aron (RACHMIL) (Bundiste) 1877-1938
20
28 40
ZYGIELBOJM Szmuel Arthur (Bund polonais)Jacques 1895-1943
2
10 22

Texte 1. Chronologie du Bund

1897 Bâle. 27 Août. 1er congrès sioniste.

1897 Vilno. 7-9 oct. 1er congrès de l’Union Générale des Travailleurs juifs BUND, (3 500 adhérents). L’Arbeter Schtime (la voix ouvrière), clandestin, devient le journal du Comité Central.

1898 Genève 13 mars. 1er congrès du POSDR. (3 bundistes sur 12 au comité central). Durant l’année, arrestation des dirigeants des Comités Centraux du Bund, de la SD et de nombreux militants.

1898 Kovno. 2ème congrès du Bund. Création du Comité du Bund à l’Étranger situé à Genève.

1899 Brünn. Congrès de la SD autrichienne (« autonomie nationale »).

1899 Kovno. Décembre. 3ème congrès du Bund. Les droits nationaux des juifs à l’ordre du jour.

1900 Paris. Participation du Bund au congrès de l’Internationale Socialiste.

1901 Bialystok. Mai. 4ème congrès du Bund ; « le concept de nationalité doit s’appliquer au peuple juif » ; « la Russie doit devenir une fédération de toutes les nationalités dont l’autonomie doit être garantie ».

1902 Premiers appels du Bund pour la création de groupes d’autodéfense contre les pogromes.

1903 Zurich. Juin. 5ème congrès du Bund. Rejet de la « vengeance organisée ». Création du Klein Bund. Organisation des premiers groupes armés contre les pogromes. Neutralisme de Medem.

1903 6ème Congrès sioniste. Ouganda ou Palestine ?

1903 Bruxelles-Londres. 30 juillet. 2ème congrès du POSDR. Conflit sur la structure du parti. Rupture du BUND avec le POSDR. Création des groupes Bolcheviks et Menchéviks.

1903 Pogrome de Kishinev. 6-7 avril. Groupes d’autodéfense. Grèves.

1903 Création du Poale Sion.

1904 Amsterdam. 6ème Congrès de l’Internationale socialiste.

1905 St Petersbourg. 22 janv. Insurrection. Participation active du Bund. Lutte armée pour les libertés des peuples opprimés par l’Empire tsariste.

1905 Trois tendances se dessinent dans le mouvement sioniste/socialiste : les Sionistes-Socialistes, le Parti Socialiste Sioniste (SERP), les Parti Ouvrier Juif Social Démocrate Poalé-Sion.

1905 Londres. 26 avril. 3ème congrès du POSDR.

1905 Zurich. 13 oct. 6ème congrès du Bund. L’ « autonomie nationale culturelle » pour le peuple juif.

1906 Stockholm. 25 avril. 4ème congrès du POSDR. Réintégration dans le POSDR en tant qu’organisation autonome (le Bund revendique 35 000 adhérents).

1906 Lemberg. 28 août. 7ème Congrès du Bund. Premier quotidien du Bund en yiddish.

1906 Poltava. Conférence sioniste. Création du POJSD Poalé-Sion dirigé par Borochov.

1907. Londres. 13 mai. 5ème congrès du POSDR.

1908 Czernowicz. Conférence sur la langue yiddish. Le yiddish, langue nationale juive.

1912-1913 Organisation par le Bund d’une campagne de protestation, aboutissant à une grève générale des travailleurs juifs, contre les accusations de crimes rituels (Affaire Beilis).

1917 Février. Révolution russe. Le Bund participe activement aux combats et aux négociations internationales puis quitte la S.D. avec d’autres socialistes lors du 2ème Congrès, pour protester contre la mainmise des Bolcheviks sur le pouvoir.

1917 Petrograd. 8ème et dernier Congrès du Bund. Décembre : conférence du Bund à Lublin, qui consacre son implantation en Pologne.

1917 Londres. 2 novembre. Déclaration Balfour.

1919 Débats sur la Révolution d’Octobre. Premières mesures des Soviets contre les Bundistes.

Congrès d’unification du Bund en Pologne à Cracovie en avril, arrestations de militants par le gouvernement polonais. Liquidation du Bund en Union Soviétique.

2ème Congrès du Bund polonais. La majorité refuse les 21 conditions de Zinoviev et ne rejoint pas la 3ème Internationale.

1920 Moscou. Mars-avril. Scission du Bund qui se saborde (Conférence de Minsk).

1921-1922 Pologne. Congrès du Bund et des jeunesses du Bund (Zukunft/ Avenir). Ecoles juives. (Cisho) Syndicats créés et contrôlés par le Bund. Adhésion à l’Internationale socialiste. SKIF : 1926.

1930-1938 Renforcement de la réaction et de l’antisémitisme en Pologne. Le Bund appelle à une grève générale le 17 mars 1936 contre le pogrome de Przytyk. Victoires électorales du Bund (Conseil municipal et Assemblées communautaires juives – Kehillot). Le Bund, 1er parti juif de Pologne.

1939 Occupation par l’Allemagne nazie de la Pologne. Le Bund organise les premiers mouvements clandestins. Dans la partie de la Pologne occupée par l’URSS, liquidation des bundistes.

1941 Arrestation des dirigeants Erlich et Alter assassinés en 42 et en 43 sur ordre de Staline.
1942-1944 Croissance des mouvements de résistance auxquels le Bund prend une part prédominante. Nombreuses publications clandestines du Bund. Création en décembre 1942 de l’Organisation Juive de Combat(ZOB) groupant les Poalé Tsion, l’Hashomer Hatzaïr, l’Hehaloutz, le Dror, le Bund et les communistes. Suicide de Zygielbojm le 11 mai 1943. Insurrection du Ghetto de Varsovie le 19 avril au 16 mai1943.

1948-1949 Le Bund est liquidé en Pologne. Tous les partis non communistes sont éliminés.

le 28, Rencontre avec Maître Michel Zaoui

le 28 février à 20h30

michel_zaoui.jpg Rencontre-débat avec Maître Michel Zaoui

Avocat de plusieurs associations de déportés
au procès PAPON,spécialiste des « crimes contre l’humanité »

« De la mémoire au prétoire »

Les débats sur « la Mémoire » font rage, faisant apparaître une concurrence victimaire grandissante.

Des domaines qui devraient être réservés aux historiens sont traités à tort ou à raison en justice ou au Parlement : faudra-t-il supprimer les loi Taubira, Gayssot et quelques autres?…

Comment les rescapés de la Shoah et leurs descendants peuvent-ils appréhender ces polémiques envahissantes ?

Débat animé par Jacques Dugowson. – Participation aux frais

Venez vous restaurer à la cafétéria ouverte dès 19h00.

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