Le 3, de 14h à 18h – Manifestation

Dimanche 3 septembre 2006 de 14h à 18h

JOURNEE EUROPEENNE DE LA CULTURE JUIVE

Qu’est-ce que la journée européenne de la culture juive ?

Il s’agit d’une manifestation à l’échelle de l’Europe qui vise à faire connaître au grand public le patrimoine tant matériel qu’immatériel de la culture juive et sa contribution à la culture européenne. Les années précédentes ont porté sur l’éducation, sur la cuisine, cette année a pour thème

Les itinéraires juifs

Site de la manifestation www.jewisheritage.org

Que se passe-t-il au Centre Medem ?

Le Centre Medem a été fondé dans les années 1920 par des immigrés bundistes venus d’Europe de l’est.
Le thème de notre manifestation était tout trouvé :

Itinéraires d’immigrés juifs à Paris

 Film Les révolutionnaires du yiddishland (vidéo en boucle)

 Exposition « La rue Amelot, un lieu de résistance juive »

 Présentation de livres. De 17 à 18h : rencontre-dédicace avec Henri Minczeles autour de son livre :
Une histoire des Juifs de Pologne
Religion, politique, culture
.

La cafétéria sera ouverte. Venez en famille et/ou avec vos amis déguster des gâteaux et boire un verre de thé ou une tasse de café.

Paroles d’enfants

Je suis née en 1931, donc au moment ou la guerre a été déclarée, j’avais 8 ans, ma mère était atteinte d’une maladie de cœur et se trouvait hospitalisée à l’hôpital Hôtel-Dieu à Paris .
Si je vous raconte cette histoire, c’est parce qu’elle a son importance pour la suite. Pendant son hospitalisation, j’avais été placée dans un pensionnat .

Le jour de la déclaration de la guerre, la direction a prévenu toutes les familles par courrier, leur demandant de bien vouloir venir chercher leurs enfants, le plus rapidement possible, si personne ne venait les réclamer, ils seraient placés à l’Assistance publique.
Ma mère n’ayant pu être jointe, je me suis retrouvée à l’Assistance publique .

Au bout de quelques jours, j’ai été placée dans une famille dans la Nièvre, où j’ai été fort bien traitée.
Mon séjour a duré plusieurs mois, jusqu’au jour où ma mère est venue me chercher. Je vous raconterais bien ces retrouvailles, elles ont été particulièrement émouvantes. Mais ce n’est pas le sujet du questionnaire.
Après quelques mois de séjour dans le village, nous sommes retournées à Paris.

Nous avons vécu dans un petit hôtel, rue Saint-Gilles, le jeudi j’allais au patronage à la Colonie scolaire (organisation juive dont le siège se trouvait 36, rue Amelot à Paris) et à l’école le reste du temps.
Au cours de l’année 1942, ma mère a de nouveau été hospitalisée à l’Hôtel-Dieu. Pendant ce temps, j’ai été placée à La Varenne Saint-Hilaire dans l’orphelinat qui était sous la responsabilité de la Colonie scolaire.
Un jour du mois de juillet, j’ai été convoquée par la directrice de l’orphelinat, après une petite préparation, elle m’a tendu une lettre qui venait de Drancy, ma mère m’expliquait qu’elle serait sans doute absente pendant un certain temps.

Les enfants sont restés à l’orphelinat, nous allions à l’école, on nous répétait à longueur de temps, quoi qu’il arrive vous ne devez jamais dire que vous êtes juifs.
Vers novembre 1942 la maison a commencé à se vider. Deux fois chaque semaine, deux ou trois enfants partaient en province avec une accompagnatrice. Il me semble que mon tour est arrivé début mars 1943. C’était l’avant-dernier départ. Notre accompagnatrice se nommait Madame Flamant et travaillait pour l’Assistance publique.
Nous avons été placés dans différentes familles, j’ai été placée dans la famille Landais.

Nous étions neuf enfants, j’étais l’aînée, donc la responsable de toutes les bêtises . Une fois elle m’a fait remplir un bocal avec du sucre en poudre, quelques jours après, elle en a besoin et s’aperçoit que le niveau a baissé, elle me fait déshabiller, m’attrape par les épaules et m’envoie rouler dans un champ d’orties qui se trouvait devant la maison.

J’étais son souffre-douleur, je recevais presque tous les jours une bonne raclée, un soir, tout le monde était couché, la porte de la maison n’était pas fermée, elle m’a ordonné d’aller la fermer, sachant très bien que je ne pourrais jamais y arriver. Elle m’a laissé pleurer toute le nuit, jusqu’au moment où je me suis endormie sur le carrelage.
Je pourrais vous raconter beaucoup d’autres histoires du même genre pour vous convaincre que j’étais son souffre-douleur et qu’elle me martyrisait.
L’instituteur s’est aperçu que mon dos et mes jambes étaient couverts de zébrures, d’hématomes, de traces de coups, il n’a rien dit.

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Il a demandé à Madame Landais où il devait s’adresser pour envisager une entrée au collège et m’a fait passer le BEPC .

L’examen réussit, l’accord pour le collège étant positif, le 1er octobre je rentrais au collège de Cosnes-sur-Loire.
J’étais interne, le samedi, le dimanche, les jours fériés, et les vacances je les passais chez une correspondante, Madame Quiquemelle. Cette famille se composait d’une maman, d’une jeune fille de 16 ans, d’un garçon de 12 ans et d’un père prisonnier en Allemagne. Cette famille était catholique, très pratiquante, j’avais l’âge de la communion ; le curé de la paroisse a écrit à Paris pour se procurer mon certificat de baptême. Après une réponse négative, mon baptême, ma communion et la confirmation ont été faits dans la foulée. Mais je n’ai jamais dit que j’étais juive.
J’ai accompli ma scolarité ; la sixième en 1943-1944, la cinquième en 1943-1945.

En août 1945 quand j’ai compris que la guerre était terminée, j’ai avoué que j’étais juive. J’ai demandé à Madame Quiquemelle qu’elle me paye mon billet de train. Après un refus pour des raisons de responsabilité, de sécurité, j’ai menacé de faire de l’auto-stop.
J’ai promis de téléphoner sitôt arrivée à Paris. De la gare de Lyon, je me suis rendue rue Amelot (Colonie scolaire) où j’ai été accueilli avec des larmes et des baisers.
Ceci est le résumé de quelques années de ma jeunesse, mais il ne peut être le reflet de la souffrance endurée ; pendant et tout le restant de ma vie.

Ginette Los

Sauvons les enfants

Sauvons les enfants

Un secret bien caché

Berthe Zysman, secrétaire de David Rapoport puis de Jules Jacoubovitch raconte comment l’identité des enfants était tenue secrète…
« à l’époque, on ne pouvait pas disposer de papiers attestant de la planque des enfants. Il fallait que nous conservions tout dans notre tête. Le téléphone, les adresses, le nom des enfants, le nom des nourrices, tout cela était dans notre tête. Il n’y avait aucun agenda, aucune liste. Il ne devait y avoir aucune trace de ces enfants. C’était terrible. Rapoport, par mesure de sécurité avait imposé aux mères de ne pas connaître l’adresse où se cachaient leurs enfants. Moi, bien entendu, je le savais et mon rôle consistait, avec Jacoubovitch, à planifier le sauvetage, dans le plus grand secret pour que ces enfants ne risquent pas d’être arrêtés. »

letttre.jpgMarcel Borenstein sera déporté 2 jours après.Il a 12 ans


Les enfants et l’Ugif

Une partie de la population immigrée se méfie de l’Ugif, appelée « l’association des Juifs bruns », dont les services sociaux sont dirigés par Juliette Stern, ancienne secrétaire de la Wiso. Avec l’aide de Léa Raich et de Joséphine Getting (Service 42 ) elle essaye de mettre à la campagne les enfants isolés.
Seuls les enfants dits « bloqués », c’est-à-dire sortis des camps et fichés (service 14 de l’Ugif) restent dans les maisons de l’Ugif. D’où ils seront déportés en 1944. Ils constituent la pierre d’achoppement avec les circuits clandestins juifs.


Une lettre de l’Ugif

Enéa Averbouh, au service des enfants…
D’origine roumaine, elle travaille à l’OSE dès son arrivée en novembre 1929 où elle assume la direction des patronages. Pendant la guerre, elle travaille au dispensaire de la rue des Francs-Bourgeois pour aider les familles en détresse. Sa connaissance du yiddish lui permet de mettre en confiance les enfants à qui elle fournit des fausses cartes d’alimentation qu’elle est allée chercher à la mairie d’Aulnais-en-Bazois (Nièvre). Recherchée, malgré sa carte de légitimation, elle se réfugie dans la Nièvre en octobre 1943 sous le nom de Letourno.

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Esther RICHTER dite IKA (1887-1942)

Pédagogue réputée, elle travaille au sein du CISHO (réseau d’écoles juives laïques) qui met en œuvre des méthodes pédagogiques innovantes : considérer l’enfant comme une personne.

Tout en poursuivant son action de militante au parti social démocrate juif (Bund), elle reprend ses activités et crée des cours de yiddish dans les milieux laïques juifs (Cercle amical). Dans les locaux du Bund elle anime ce lieu de convivialité. Elle organise les départs clandestins, trouve des familles pour cacher les enfants en province… En danger, malgré un visa qui lui permet d’émigrer, elle refuse de quitter Paris, et sera arrêtée en mai 1941.Elle refuse de dénoncer les membres de l’organisation et son courage fera l’admiration de ses codétenus. Malade, épuisée, elle meurt au fort de Romainville, le 5 octobre 1942.

Au lendemain de la guerre, une colonie, à Corvol l’Orgueilleux (Nièvre) gérée par le Mouvement d’enfants du Bund (SKIF) puis par le Club laïque de l’enfance juive (CLEJ) porte son nom. On y perpétue sa méthode éducative.

Ika portait

Ika portait

Extrait de l’hommage à IKA
Par Dina Ryba
Notre Voix ( « Unzer Shtimè ») du 5 octobre 1945

Voici Ika, la merveilleuse activiste du Bund, dans les moments les plus difficiles de son existence à Paris, ne possédait aucune des qualités dont se réclament les « gezelshaftklekhè touèr » (animateurs d’associations) ; Elle n’était ni orateur, ni journaliste. Sa voix ne se faisait jamais entendre du haut des tribunes, son nom n’était pas à la une des journaux. Sa silhouette menue, sa tête couverte de cheveux gris un peu clairsemés, le visage prématurément ridé, tout son personnage respirait la modestie. à son contact, on ne sentait pas peser sur soi le poids des beaux parleurs. Elle demeurait bénévole, dans l’ombre. Et cependant, partout où elle se trouvait, dans sa maison ou dans un petit cercle d’individus, ou au local du mouvement (où elle fut durant les derniers mois de sa vie particulièrement présente), l’atmosphère était remplie de l’esprit d’Ika. Elle partageait avec ceux qui l’entouraient son énergie merveilleuse qui pénétrait vigoureusement les épidermes les plus épais. Ika était éducatrice de son état, elle avait été institutrice dans les écoles juives laïques en yiddish de Varsovie. Obligée par les circonstances de la vie à Paris de changer de métier, elle était restée éducatrice, pas seulement d’enfants, mais des gens en général.

(…) Apporter l’harmonie dans les rapports humains, de la joie, de la vraie et pure joie dans la vie des gens, c’était là l’aboutissement de son idéal socialiste. Il y a des gens chez qui la joie est puisée dans leur chance, dans leur destinée qui les a libérés des souffrances et des soucis. Ika n’appartenait pas à cette catégorie. Sa vie était dure et pleine de tracasseries. à la lumière de ses propres difficultés, elle avait compris l’importance de la joie au quotidien. Et si elle ne pouvait plus faire entrer la joie dans son propre foyer, elle l’apportait partout où elle décelait le moindre nuage de chagrin et de malheur.

Ce n’est donc pas un hasard si juste aux moments les plus difficiles de la vie juive à Paris, au cours des journées de Juin 1940, Ika s’est trouvée, fidèle et opiniâtre, au poste de directrice de la cantine populaire du Cercle amical. En ces jours tragiques où la panique et la terreur s’étalaient comme une avalanche sur tout le pays en engloutissant les valeurs humaines ; lorsque sauver sa propre vie paraissait plus important que de faire face à ses responsabilités et à ses devoirs d’homme ; lorsque même des médecins abandonnèrent des gens très malades – alors Ika restait à son poste parmi les « restes » désespérés du Paris yiddish.

A ce moment-là, Ika avait tout loisir de quitter Paris, tout comme elle eut plus tard l’occasion de quitter le pays avec un visa américain. Elle n’en fit rien. Un tel geste aurait été en contradiction complète avec son caractère, cela était contraire à son sens du devoir profondément enraciné, et aurait été en opposition avec le but de son existence, qui était de se mettre sans réserve à la disposition des affligés et des déshérités les plus démunis.

Ika resta donc à Paris pendant ces journées de juin, en étant bien consciente des dangers auxquels elle s’exposait. Elle n’entretenait aucune illusion sur « l’humanité » de l’occupant nazi. Au contraire, elle pressentait que la vague de répressions, qui ne devait s’abattre qu’un an après sur le pays, était imminente. Mais ce n’était pas le risque qu’elle courait qui la préoccupait.
Cette femme plutôt frêle faisait preuve d’un courage indéfectible et inépuisable. La seule institution qui n’a pas fermé ses portes en ce tragique 14 juin fut celle dont Ika était responsable.

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Du coup, la cantine du Cercle amical devint le centre du Paris yiddish. C’est là que se retrouvaient les écrivains et artistes juifs restés sur place. C’est là que se retrouvaient les étudiants juifs nécessiteux. Des ouvriers juifs venaient s’y reposer et discuter tranquillement, et des femmes juives, dont les maris étaient partis au Front comme engagés volontaires, venaient y trouver un foyer.
Tous ces gens étaient attirés par l’ordre exemplaire qu’Ika savait instaurer avec doigté et son sens de l’organisation, et surtout par le rayonnement de sa personne. Pour chacun de ces infortunés, Ika trouvait une bonne parole. Elle aidait les uns par des conseils, les autres en les consolant. Tous les regards convergeaient vers elle. Avec quel empressement les épouses lui montraient les lettres de leur mari ! Que de secrets personnels lui étaient confiés ! Non qu’elle l’eût cherché ou souhaité, mais parce que les gens en avaient besoin.

à regarder son sourire bienveillant, personne ne pouvait imaginer la quantité de soucis qui pesait sur cette femme menue, et quel poids elle portait sur ses minces épaules.
Et malgré tout, Ika prit part à ce moment à l’action politique clandestine du Bund à Paris. Elle fut membre de son premier comité clandestin. De concert avec les autres membres, elle a pris en charge la rédaction et l’impression des appels à la résistance du « Medem sotsyalistisher Farband », et s’est occupé de traiter les problèmes politiques et organisationnels du moment. Elle ne manquait nulle part, elle était partout. En priorité elle s’occupait des organisations d’aide d’existence semi-légales. Elle fut l’initiateur du Comité associatif de la rue Amelot, qui regroupait la Cercle amical (« Arbeter Ring ») avec l’ « Arbeter Heym » (Foyer populaire juif) et la Colonie scolaire. Jusqu’à son arrestation elle représentait le Cercle amical à ce comité.
Puis la Cantine populaire fut, avec Ika sa directrice en premier, en butte aux attaques des Allemands et de leurs valets, les petits juifs fascisants, qui voulaient placer les organisations juives sous le contrôle des nazis.
Il est impossible dans ce petit article, de rendre compte de l’esprit de résistance de Ika, inflexible et héroïque. Combien elle a déployé d’adresse et même de ruse féminine pour que notre Cantine ne souffre d’aucune influence fasciste.
Les « petits Juifs bruns » cherchaient à se débarrasser de cette Ika entêtée. L’occasion ne se fit pas longtemps attendre. à cause de l’aide considérable qui était apportée par la Cantine aux détenus des camps d’internement de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, les petits Juifs bruns mouchardèrent auprès du tristement célèbre officier allemand – Dannecker.

Notre cantine fut encerclée fin mai 1941 par la police et Ika fut arrêtée. Nous ne l’avons plus jamais revue.
Nous avons admiré son attitude extraordinaire au moment de son arrestation. Sur son comportement ultérieur, nous avons le témoignage de notre cher camarade Nathan Shakhnovski, qui fut pendant quelques jours en captivité en même temps qu’elle.
Les Allemands se doutaient bien que derrière cette association semi-légale s’abritait une organisation conspiratrice très ramifiée. Ils voulurent connaître les noms des dirigeants.
Mais ni les vexations, ni les tortures ne furent efficaces. La seule réponse d’Ika à toutes les questions était son sourire énigmatique, et aucun nom ne sortit de sa bouche.
Ika fut isolée en prison, puis au fort de Romainville. Derrière les murs épais de la forteresse, elle continua d’être ce qu’elle avait toujours été. Elle encourageait et consolait les malheureux, organisait l’entraide et était leur soutien moral.
Le 5 octobre 1942 nous parvint la nouvelle de sa mort tragique. Ce jour marque la disparition d’une grande socialiste, au sens moral colossal, incarné par un petit bout de bonne femme.

David RAPPOPORT par Claude Bochuberg

Un hommage par Claude Bochurberg

On ne saurait oublier que dès le lendemain de l’entrée des troupes allemandes à Paris, le 15 juin 1940, un petit groupe d’hommes, sous l’égide de la Colonie scolaire de la rue Amelot, se mobilisait pour faire face à toutes les urgences.
Parmi eux, il faut citer Léo Glaeser, J. Jacoubovitch et trois mois plus tard, David Rapoport, qui eut en charge la responsabilité de cette œuvre.

La Colonie scolaire de la rue Amelot et les valeureux qui assurèrent son fonctionnement, ont inscrit une des plus belles pages de la Résistance juive durant la Shoah.
On oublie trop souvent qu’il fallait d’abord survivre. Et de la survie à la Résistance, la frontière était mince. Avec abnégation, intelligence et courage, David Rapoport fraya le chemin qui conduisait de l’une à l’autre. En plaçant résolument la Colonie scolaire hors de la tutelle des institutions légales, il entreprit, sous couvert du dispensaire « La Mère et l’enfant », une œuvre exemplaire d’assistance, de solidarité, de sauvetage et de résistance, qui honore la communauté humaine juive et non juive, face à la barbarie.

Tout cela nous le devons à David Rapoport et ses compagnons de la rue Amelot, lequel paya de sa vie son engagement à secourir ses frères et sœurs juifs, au plus fort de l’oppression et de la persécution vichysso-allemande. En effet, David Rapoport et son équipe, défiant les autorités de Vichy et de l’occupant nazi, sauvèrent de la misère morale et physique ou de la mort, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants juifs.
Comme de nombreux hommes de sa génération, originaires de Russie et de Pologne, David Rapoport se lança très tôt dans le combat, animé du seul désir de libérer les Juifs de toutes les oppressions, d’où qu’elles viennent.
Son action de résistance pendant la guerre fut le prolongement naturel de ce combat commencé des années plus tôt sur le sol russe.

L’homme est né le 1er octobre 1883 à Proskürow, en Ukraine, dans une famille observante. Très jeune il se fait remarquer par ses grandes dispositions intellectuelles. à l’âge de 17 ans, il est chargé de la propagande du Parti social-démocrate. Vers 1906, il quitte ses parents et rejoint la France où il trouve du travail, mais il n’y reste que très peu de temps puisque vers 1910 il se rend en Angleterre avec sa femme où naît son fils Daniel l’année suivante. Ce n’est qu’en 1912 où les Rapoport reviennent en France où ils se fixent à Bicêtre.
Jusqu’en juin 1914 il est employé dans une entreprise. Il décide alors de rendre visite seul à ses parents demeurés en Ukraine, avec l’intention de rester auprès d’eux pendant quelques semaines. Mais la déclaration de guerre le surprend et en conséquence il n’obtient pas l’autorisation de retourner en France. Il est mobilisé. Ce n’est qu’à la faveur de la révolution de 1917 qu’il retrouve ses parents et réussit à les faire passer en Pologne à Lodz.
Là, sur place, il déploie une intense activité pour aider les réfugiés juifs à émigrer, notamment en Amérique, car des vagues d’antisémitisme extrêmement violentes déferlent alors sur les régions de l’Est, dont les sinistres pogroms, menés par les partisans de Pletoura.

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Enfin en1921, il obtient un visa d’entrée en France et retrouve sa femme et son fils. Installé à Paris, il continue sa lutte commencée en Pologne, prenant en charge les émigrants à destination de l’Amérique. Parallèlement il participe de manière bénévole à d’autres œuvres juives, dont la Fédération des sociétés juives de France, laquelle lui confie des responsabilités pour ce qui concerne les services éducatifs, la formation professionnelle ainsi que l’accueil des immigrants venus de Pologne et des Pays baltes.
Outre ces activités caritatives, David Rapoport se lance dans le journalisme. Il devient le correspondant à Paris d’un grand journal juif de New York : le Jewish Herald. Et vers 1924, quand est dissoute l’organisation d’émigration juive, il fonde avec M. Hermann une agence de reportage photographique appelée Photo Rap qui fermera ses portes à la veille de la seconde guerre mondiale.

Dix ans plus tard, il participe avec deux amis à la création d’un quotidien yiddish : Pariser Haint dont le siège était 105 Faubourg du Temple, sans ralentir un instant son action auprès des immigrants juifs de Pologne et de Russie d’abord, d’Allemagne ensuite, surtout après l’avènement d’Hitler en 1933, et la montée du nazisme.
Puis survient la guerre. En janvier 1940, le fils Rapoport gagne la Bourboule où on lui propose un poste d’enseignant. Deux ans plus tard en 1942, il est arrêté et interné comme sujet britannique au camp de Saint-Denis, sans avoir été tenu véritablement au courant des activités de résistance de son père.
En vérité, Rapoport ne s’engagea pleinement au sein de la rue Amelot qu’après l’exode et son retour de la zone sud, en septembre 1940 lorsque Jacoubovitch lui proposa un poste rue Amelot afin de l’assister dans sa charge trop lourde de secrétaire général.

Aussi selon le témoignage de Jacoubovitch, cet homme qu’il considérait comme un « théoricien, un intellectuel, un tacticien même, allait s’avérer un homme d’action incomparable, un réalisateur étonnant ». Jacoubovitch et Rapoport se connaissaient depuis 1922, date à partir de laquelle, ils avaient appartenu tous deux au secrétariat de conférence mondiale juive de secours, dont Léo Motzkin était le président et I. Jeffroykin le secrétaire général. Depuis ils s’étaient rarement quittés et avaient collaboré ensemble dans différentes organisations et au journal précédemment cité.
En recoupant les témoignages et les différents entretiens que nous avons eu avec les rescapés de la rue Amelot du temps de leur vivant, on peut dire que cet homme exceptionnel est unanimement décrit comme un authentique Tsadik, un Juste. Son implication à sauver ses frères et sœurs juifs, avec un courage inouï, mérite en effet notre reconnaissance à tout jamais.
Malgré sa santé fragile, sa petite taille, cet homme fut la grandeur morale incarnée. Respect, générosité, cordialité, bienveillance, courage, etc. sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche des témoins, même si, par ailleurs, il pouvait se montrer par trop autoritaire, ainsi qu’en témoigne Jacoubovitch.

Aux commandes de la rue Amelot, œuvre exemplaire d’assistance y compris auprès des internés juifs, avec ses 4 cantines, son vestiaire, son service juridique et financier, son fameux dispensaire : « La Mère et l’enfant », ses opérations de sauvetage, et de fabrication de faux papiers, etc. la lutte de Rapoport fut inimaginable, surhumaine. Après les rafles de mai 1941, David Rapoport intensifie les actions menées par la rue Amelot. Il sollicite les dons de la communauté. Il reçoit les persécutés, les écoute et les aide. Il obtient de la Croix Rouge qu’elle transmette des colis confectionnés par le Comité. Il dépanne financièrement les familles en détresse. Il fait prévenir à temps ces mêmes familles avant les rafles, afin qu’elles se mettent à l’abri. De concert avec l’OSE et l’ORT, il dirige des enfants dans des familles d’accueil non juives. Il envoie des assistantes sociales à Poitiers pour aider le rabbin élie Bloch à secourir les familles. Agissant en clandestin face à l’UGIF, il réussit ainsi à extraire des centaines de familles et d’enfants des griffes de la Gestapo et de ses collabos.

Dédaignant les menaces qui pesaient sur lui, il est allé jusqu’au bout de son combat. C’est ainsi que sur une dénonciation, il fut arrêté au 36 rue Amelot, le 1er juin 1943. Incarcéré au fort de Romainville où il fait l’admiration de tous , il est conduit à Drancy le 6 octobre 1943 et déporté le lendemain par le convoi 60 en direction d’Auschwitz, où il mourra d’épuisement le 2 juillet 1944.
Claude Bochurberg.

A la Mairie du 3ème arrondissement en 2006

Cette exposition a été suivie par un concert de la chorale Didl Dam menée par Helène FERRAND et Batya BAUM. En voici quelques images.

Batya Baum

Batya Baum


Batya Baum présente les textes des chansons

Batya Baum présente les textes des chansons


Des choristes très concentrés

Des choristes très concentrés


Des choristes très concentrés

Des choristes très concentrés


Hélène Ferrand  conduit la chorale au grand complet

Hélène Ferrand conduit la chorale au grand complet


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Emile PAPIERNIk du Centre MEDEM remercie les participants

Emile PAPIERNIk du Centre MEDEM remercie les participants


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La Chorale salue le public

La Chorale salue le public

Du 26 oct. au 6 nov.-Voyage en Chine

VOYAGE EN CHINE

Ce voyage aura lieu si + de 10 personnes d’inscrits au 4 juillet

Circuit de 12 jours Paris/Paris

(soit 10 nuits sur place)

Du jeudi 26 octobre au lundi 6 novembre 2006

Compagnie aérienne En Paris/Shanghai à l’aller et Pékin/Paris au retour, sur vols réguliers de la compagnie Air France

Transferts intérieurs Shanghai/Tongli en train

Shanghai/ Zhengzhou en avion

Kaifeng/Xian en train

Xian/ Pékin en train de nuit

Pension La pension complète sauf 1 dîner libre (boissons incluses : 1 verre par personne de thé ou bière ou eau minérale) avec petits déjeuners occidentaux.

Hébergement L’hébergement en hôtels de 1ère Catégorie Supérieure, sur la base de la chambre double, selon liste suivante :

SHANGHAI (2 nuits) : Hôtel Pacific Luck*** (non loin du quartier juif)

TONGLI (1 nuit) : Hôtel Shide***

KAIFENG (2 nuits) : Hôtel Yu Xiang***

XIAN (1 nuit) : Hôtel Prince***

XIAN/PEKIN (1 nuit) : Train de nuit couchettes

PEKIN (3 nuits) : Hôtel Novotel Xinqiao**** ou similaire

PRIX PAR PERSONNE (base chambre double)

Avec GUIDE NATIONAL de Shanghai à Pékin

Base 16 participants 2.070 €Supplément chambre individuelle + 265 €

Nos prix ont été établis sur la base du taux de change suivant :1 USD (Dollar Américain) = 0,80 € (Euro)

NOS PRIX COMPRENNENT :

• L’assistance de nos services à l’aéroport de Paris afin de faciliter les formalités d’enregistrement et d’embarquement du groupe.

• Le transport aérien Paris/Shanghai à l’aller et Pékin/Paris au retour, sur vols réguliers de la compagnie Air France.

• Les taxes d’aéroport au départ de Paris (valeur actuelle : 147 € par personne).

• La taxe de séjour à Pékin.

• L’accueil et l’assistance à l’arrivée du groupe.

• Les transferts sur place des personnes et des bagages.

• Les transferts intérieurs selon programme.

• L’hébergement en hôtels de 1ère Catégorie Supérieure, sur la base de la chambre double.

• La pension complète sauf 1 dîner libre (boissons incluses : 1 verre par personne de thé ou bière ou eau minérale) avec petits déjeuners occidentaux pendant tout le circuit.

• Les visites et excursions citées au programme.

• Les droits d’entrées dans les sites et monuments.

• Le transport en autocar privé.

• Les services de guides locaux, d’expression française, à chaque étape du voyage.

• Les services d’un GUIDE NATIONAL sur place de Shanghai à Pékin.

• Une réunion de présentation du voyage destinée aux futurs participants avant le départ.

• La remise d’une pochette de voyage aux participants avec guide touristique Mondéos, bibliographique, fiche pratique de A à Z et chronologie.

• L’assurance maladie-accident-rapatriement-bagages (représentant 1% du forfait p/p).

• Les taxes d’aéroport en Chine (valeur actuelle : 12 € par personne).

• Les frais de visa collectif (valeur actuelle : 24 € par personne).

• La garantie annulation facultative (représentant 2,5% du forfait par personne).

• La garantie totale des fonds déposés, assurée par l’A.P.S. – Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme – 6, Rue Villaret de Joyeuse – 75017 PARIS.

NE COMPRENNENT PAS :

• 1 dîner libre à Shanghai ainsi que les boissons supplémentaires.

• Le supplément chambre individuelle.

• Les pourboires aux guides et aux chauffeurs et les dépenses de nature personnelle.

• Toute autre taxe liée à la hausse du carburant, annoncée sans préavis jusqu’à l’émission des billets.

FORMALITES DE POLICE pour les ressortissants français :

• Passeport valide 6 mois après la date de retour.Visa obligatoire pour l’entrée en Chine (pour les groupes, nous demandons un visa collectif*) / Obtention par nos soins (photocopie des 3 doubles premières pages de chaque passeport au plus tard 45 jours avant le départ ; pour les étrangers résidants en France, fournir la copie

Le 27, à 20 h30 – Batia Baum

Rencontre avec

Batia BAUM

Dans le cadre du 2ème festival des cultures juives
Le Centre Medem présente un film de Pierre MORTIMORE

« LA YIDDISHKEIT »  selon Batia BAUM

Un entretien réalisé en juillet 2005 aux Rencontres de Bréau (Yiddish et Cie en Cévennes).

Batia BAUM est traductrice et professeur de yiddish.
Avec sa sensibilité, sa culture, son vécu, elle raconte (en français) dans ce témoignage riche et émouvant ce qui anime son attachement à la langue yiddish et à la
« yiddishkeit »:

« La yiddishkeit, c’est tout ce dont la langue yiddish est nourrie, tout ce qu’elle porte en elle de racines, de sensations, d’odeurs, de saveurs, de gestes, de culture , et qui fait qu’il y a une transmission par la langue d’une manière d’être dans le monde »

Débat animé par Jacques DUGOWSON
P.a.f.

Venez vous restaurer à la cafétéria dès 19h.
La Bibliothèque du Centre Medem vous ouvre ses portes à partir de 19h.

Le Centre Medem expose à Shanghai

Le 18 mai 2006,
L’Alliance Française de Shanghai

a procédé au vernissage de l’exposition :

LES JUIFS REFUGIES A SHANGHAI
1933-1949

Après avoir été exposée à la mairie du 3ème arrondissement dans le cadre de la Quinzaine du 1er Festival des Cultures Juives,

cette exposition a pris le chemin de la Chine, pour s’afficher dans les locaux de l’Alliance française situés dans l’ancien quartier juif de la ville.

C’est avec une grande émotion, que le Centre MEDEM, qui a conçu cette exposition, a inauguré celle-ci en Chine, en présence des représentants de l’Alliance, des élèves, de représentants des communautés chinoises et françaises et de Maurice O Hana, Président de la communauté juive de Shanghai
Rassemblant de nombreux documents (photos, gravures, livres, journaux, témoignages..), cette exposition reconstitue le parcours d’une communauté qui a tenté de survivre face aux événements tragiques qui se sont abattus sur elle pendant la Seconde Guerre Mondiale.

La Directrice de l’Alliance Française, après avoir rappelé le devoir de mémoire de chacun, a insisté sur l’importance de présenter cette exposition sur les lieux mêmes ou les évènements se sont déroulés.

Le représentant du Centre Medem a évoqué le rôle de son organisation dont la charte comporte mentionne expressément le devoir de «  ne pas oublier l’histoire de la communauté et [d’]en tirer un enseignement pour l’histoire contemporaine ».

Maurice O Hana, nous a confié qu’après le départ quasi complet de la communauté juive en 1949, celle-ci est en pleine renaissance sociale et religieuse et comporte aujourd’hui environ un millier de famille.

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